L'abbé Niklaus Pfluger, 1er Assistant général de la Fraternité Saint-Pie X, a déclaré dans un long entretien :
"[U]n accord à court terme est improbable. La Curie et
nous sommes d’avis qu’une union n’a de sens que s’il y a une
compréhension commune de la Foi. […]
Il y a à Rome des opposants à une régularisation canonique de la
Fraternité. […] Une nouvelle excommunication serait peut-être bienvenue, aux yeux de
plusieurs, mais, sous ce pontificat au moins, cela paraît plutôt
improbable. Comment la justifierait-on ? […]Comme vous paraissez si peu disposé au compromis, pour quelle raison
discutez-vous encore avec la Congrégation pour la doctrine de la Foi ?
Parce que le pape et Rome sont des réalités qui appartiennent à la
foi. La perte de la foi dans les structures ecclésiales – perte de la
foi dont nous sommes, Dieu merci, épargnés –, n’est qu’un aspect de la
crise de l’Eglise. Quant à nous, nous souffrons aussi d’un défaut, du
fait de notre irrégularité canonique. Ce n’est pas seulement l’état
de l’Eglise postconciliaire qui est imparfait, le nôtre l’est aussi.Vous voulez parler des membres de votre communauté qui refusent les discussions avec Rome ?
Oui, mais ils sont peu nombreux, très peu. Chez quelques-uns la
longue durée de la séparation a pu conduire à des confusions
théologiques. Fondamentalement ces gens opposent la foi au droit, et
agissent, comme si l’union avec le pape, sa primauté n’étaient qu’une
question de droit secondaire. C’est un grand danger qui se
manifeste lorsque la légitimité du pape est séparée de la foi, et vue
comme quelque chose de purement juridique. C’est finalement une vision
protestante de l’Eglise. L’Eglise est visible. La Papauté est du
domaine de la Foi. Nous aussi, catholiques fidèles à
la Tradition, souffrons – en un double sens – de la crise. […]
Mgr Williamson a reçu une monition. C’est un triste chapitre dans
l’histoire de notre Fraternité. S’il continue sa campagne sur Internet
contre la Fraternité et son Supérieur général, la séparation d’avec
la Fraternité sera inévitable. Outre ses idées fausses, il a manœuvré
en coulisse. La véritable tragédie, c’est que depuis des années il
n’accepte plus l’autorité du Supérieur général, et se donne à lui-même
une mission. Avant le Chapitre général, il a appelé à la rébellion.
Pour un évêque catholique, c’est très grave. […]"