Ivan Rioufol tire cette leçon de 2011 :
"Les progressistes, ces idéologues qui ont dominé la vie politique ces trente dernières années, finissent 2011 sur les genoux. Ils sortent éreintés par l'entêtement des réalités et les réticences des Français à suivre plus avant leurs lubies. Cette bonne nouvelle (elles se font rares) annonce une année 2012 sous le signe du rétropédalage et de la fin du "bougisme": une claque pour les agités du relativisme, de la table rase et de l'homme nouveau. Il est amusant d'observer, ces jours-ci, les prises de distance avec la candidate écologiste Eva Joly, qui récite encore le credo du politiquement correct quand elle critique le sentiment national, la patrie ou ses commémorations tout en défendant un monde plat et ouvert à tous. Le PS tenait il y a peu ce langage. Mais il vire sa cuti.
Terminées les odes au citoyen du monde et tutti quanti. Les socialistes se convertissent en catastrophe au patriotisme économique, au roman national, à la baguette et au béret du populo. C'est du moins ce qu'ils disent pour tenter de renouer avec un électorat qui, affolé par la gauche prolophobe, file vers Marine Le Pen. Mais la volte-face improvisée se heurte aux vieux réflexes universalistes qui défendent, en même temps, le fédéralisme européen et le droit de vote des étrangers. L'indécision de François Hollande, incapable d'être limpide sur les grands sujets, illustre la difficulté qu'il éprouve à répondre à une société en mutation."