A Villeneuve-Saint-Georges (94), le candidat divers droite, soutenu par l'UMP au 1er tour, a décidé de s'allier avec le Front National pour battre le candidat d'extrême-gauche (résultats du 1er tour). Privé de soutien de l'UMP, le candidat de droite, sans complexe, assume cette union destinée à sortir la maire sortante communiste Sylvie Altman. Comme les médias ne nous proposent qu'une condamnation de cette alliance, sans y regarder de plus près, votre blog a décidé de s'intéresser au contexte local, sur le modèle des études réalisées sur la gestion économique de villes.
La faiblesse des investissements
La municipalité investit peu. De 2008 à 2012, les dépenses d’investissement sont de 32 millions, soit 2 fois moins que celles des villes de même strate.
La municipalité investit peu, mais elle finance la quasi-totalité de ses investissements par l’emprunt. Si elle n’avait pas perçu 5,5 millions de subventions, elle aurait du emprunter la totalité de ses dépenses d’investissements. Vous l’aurez compris, de 2008 à 2012, Madame Sylvie Altman (photo) a emprunté 26,6 millions d’euros. Les investissements sont donc financés à 83% par l’emprunt, et à 17% par des subventions de l’Etat, du département, de la région… Lorsqu’une commune finance ses investissements au-delà de 50% par l’emprunt, un seuil critique est franchi.
L’absence d’autofinancement
Les recettes de Villeneuve Saint Georges suffisent à peine à couvrir ses charges de fonctionnement. Les 48,3 millions perçus en 2012 permettent seulement de payer les fonctionnaires (28 millions), les charges financières (1 million), les subventions (2,1 millions) et les achats et charges diverses (14 millions). Le solde (2,4 millions), couvre juste cette année, et c’est une chance, le remboursement de la dette (2,1 millions en 2012). Cette situation structurelle est inquiétante.
De 2008 à 2012, 4 millions ont manqué aux produits de fonctionnement pour rembourser la dette. De 2008 à 2012, la commune n’a pas dégagé 1 € sur ses produits de fonctionnement pour financer ses investissements. Elle a pourtant augmenté ses impôts en 2009, 2010 et 2012… mais cela n’a pas suffit. L’Etat, l’Etat qui se désengage de plus en plus, l’Etat a augmenté la dotation globale de fonctionnement de 18%, celle-ci passant de 10,3 millions en 2008 à 12,2 millions en 2012… mais rien n’est suffisant : le tonneau des danaïdes engloutit tout. En 5 ans, la municipalité n’a pu dégager 1 centime pour investir. Sans l’aide des autres collectivités, Villeneuve aurait du emprunter chaque euro investi.
Les dépenses de la commune
Cherchons ce qui coûte cher à la ville.
Les subventions ? La mairie étant communiste, c’est possible. Et bien non ! Les subventions augmentent faiblement (+2,3% sur 6 ans), et surtout la mairie accorde peu de subventions : 1,5 million, c’est 2 fois moins que les communes de même strate. A Villeneuve, les associations sont au régime !
Les charges financières, les intérêts ? Evidemment, les charges financières augmentent avec la dette. Mais ce n’est pas là que l’on trouve les dépenses les plus importantes.
Les achats de toute sorte ? Ils augmentent effectivement de 14,4% depuis 2007 alors que l’inflation est de 8,9%. Avec 14 millions, ils semblent peu maîtrisés.
Le personnel ? Et oui, le point faible est ici : 59,82% des dépenses de la ville sont des dépenses de personnel contre 51,09% pour les villes de même strate. Attention : si la ville avait un niveau de charge de personnel conforme aux autres villes, elle aurait dégagé 19 millions d’économie de 2008 à 2012. Si la ville avait un niveau de charge de personnel conforme aux autres villes, elle aurait emprunté 23% de ses dépenses d’investissement soit un peu plus de 7 millions au lieu de 26,6 millions.
La dette
En 2007, elle pointait à 22,8 millions. En 2012, elle dépasse les 35,1 millions : + 54 % en 5 ans. La ville emprunte chaque année plus qu’elle ne rembourse. Elle est donc entrée dans un mouvement de surendettement. La capacité de désendettement de la ville flirte avec les 15 ans, niveau considéré hautement risqué.
Ces informations ne sont ni politiques, ni idéologiques, contrairement aux niaiseries reprises en boucle par la presse d’information. Vous pouvez vérifier la totalité de ces chiffres ici.
nemo
Pour un bled communiste surendetté, géré à la soviétique et au bord de la faillite … ils ont quand même gardé un très bel écusson !
ermort
Merci :)
A quand une étude sur des villes très bien gérées comme Boulogne-Billancourt… où le maire, engagé avec LMPT, subit les attaques mensongères de dissidents de droite ?
:)