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Europe : politique / Pays : Angleterre

La Grande-Bretagne, vers la sortie de l’UE ?

De l'européiste Jean Quatremer :

A"Dans quelques années, la Grande-Bretagne aura quitté l’Union. On ne voit plus ce qui pourrait l’empêcher. L’approfondissement programmé de la zone euro va la contraindre à faire un choix, la multiplication des opting out (dérogations) risquant de devenir rapidement ingérable, voire tout simplement impossible (notamment sur le plan budgétaire et institutionnel) : soit intégrer la fédération européenne que les Dix-sept ont commencé à dessiner, soit divorcer à l’amiable. Or, la première voie devient de plus en plus improbable, l’hystérisation du débat politique sur le sujet européen ayant durablement braqué l’opinion britannique. On peut facilement le mesurer. Ainsi, alors qu’en 1997, le travailliste Tony Blair envisageait un référendum pour rejoindre la monnaie unique — après qu’il eut renoncé sans drame à l’opt out britannique sur le protocole social du traité de Maastricht —, son successeur conservateur, David Cameron, pourtant allié aux libéraux-démocrates pro-européens de Nick Clegg, a annoncé, samedi, qu’il était prêt à organiser un référendum sur l’appartenance de son pays à l’UE (81 % des Britanniques y sont favorables).

Certes, « quitter l’Union ne serait pas dans l’intérêt de notre pays », estime Cameron dans une tribune publiée par le Sunday Telegraph, un journal eurosceptique, « mais le fait est que les Britanniques ne sont pas satisfaits de ce qu’ils ont et moi non plus ». A minima, il veut « des modifications dans notre relation » avec l’Union : « il n’y a pas trop peu d’Europe, au contraire, il y en a trop. Trop de coûts, trop de bureaucratie, trop d’ingérence dans des sujets que relèvent des États, de la société civile et des personnes ». Il vise non seulement l’Union, mais aussi la Convention des droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et la Cour de justice de Strasbourg que Londres juge trop intrusives. Pour le premier ministre, « des pans entiers de la législation concernant le social, le temps de travail et les affaires intérieures devraient à mon avis être mis au rebut ».

Jeudi dernier, William Hague, le très eurosceptique patron du Foreign Office, a annoncé qu’il avait lancé un audit sur « l’équilibre des compétences » entre la Grande-Bretagne et l’Union, dont les résultats devraient être publiés d’ici à un an. La stratégie des conservateurs se dessine donc : ils veulent obtenir « le retour de certains pouvoirs au niveau national », comme l’a expliqué Hague dimanche à la BBC, notamment le social ou les marchés financiers. […]

La Commission prépare d’ores et déjà des scénarios : l’idée serait de lui proposer un « modèle suisse » à base d’accords bilatéraux. […]"

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2 commentaires

  1. Vive la Grande Bretagne. Oui qu’elle sorte de l’U.E…R.S.S., qu’elle montre l’exemple. Que la Hongrie en sorte aussi et surtout que la France redevienne la France, loin, très loin de la dictature européiste.

  2. “« il n’y a pas trop peu d’Europe, au contraire, il y en a trop. Trop de coûts, trop de bureaucratie, trop d’ingérence dans des sujets que relèvent des États, de la société civile et des personnes ». Il vise non seulement l’Union, mais aussi la Convention des droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et la Cour de justice de Strasbourg que Londres juge trop intrusives.”
    La Commission, la CJCE, mais aussi plusieurs états du Nord, voire la France, tuent l’Europe par idéologie, “au nom de l’Europe”.
    Et gabegie à gogo, “au nom de l’Europe” également.
    Les élites européenne comme françaises sont de plus en plus éloignée des peuples, de plus en plus méprisantes aussi. L’esprit des “Lumières”.

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