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Il y a ceux qui prétendent qu’une gestation pour autrui n’est pas un esclavage et qu’elle peut être altruiste ou éthique. Faux. C’est un triple esclavage même, puisque dans une GPA standard il y a un commerce de gamète, un asservissement de la mère porteuse et la traite d’un bébé. Ils diront sans doute que l’affaire Marty et Melina Rangers (1) relatée par le Daily Mail est l’exception qui confirme la règle.
Certes, pour eux, il n’était pas question de commerce de gamètes, c’est les leurs, fécondées in vitro, qui devaient être implantées. D’abord chez une mère porteuse qui devait contractuellement s’abstenir de boire, de se droguer, de changer de partenaire sexuel sans approbation, de voyager à l’étranger ou ailleurs qu’en Californie lors du dernier trimestre de grossesse. Elle a été identifiée sur un réseau social en train de boire (était-ce une tequila, était-ce de l’eau ?). Les commanditaires, les clients, les esclavagistes lui demandent alors d’avorter à quatre mois de grossesse, ce qu’elle a fait. Grossesse suivante, avec une autre femme et une autre agence, plus chère. La mère porteuse refuse de se faire injecter la substance expérimentale présentée comme un vaccin contre le Covid, elle contracte le Covid, et donne naissance à une fille en bonne santé via une césarienne à six mois. L’histoire ne dit pas si cette césarienne prématurée était exigée par l’état de santé du bébé, celui de la mère ou, plus probablement, par les commanditaires. Ensuite, la naissance de leur fils toujours via une gestation pour autrui n’a pas posé de problème. Quand on a les dollars …
Oui, la gestation pour autrui crée une servitude sur la mère porteuse qui relève de l’esclavage. Il faut à ce titre saluer l’excellente initiative italienne de doter sa justice d’une compétence universelle en matière de GPA (2), c’est à dire de se permettre de poursuivre même si les faits sont commis ailleurs que sur le territoire italien. Nous, en France, nous avons la circulaire Taubira qui facilite les formalités d’état-civil pour les esclavagistes qui délocalisent ailleurs.
Mais il y a pire. Europe 1 évoque rapidement les avancées techniques chinoises en matière d’ectogenèse (3), cette grossesse menée à son terme dans une machine. L’idée est de piloter par l’intelligence artificielle le développement de l’embryon et du fœtus. Dans une démarche d’optimisation, mais aussi de sélection : pour éliminer les tordus, les indésirables dont le commanditaire, ici l’état chinois, ne voudrait pas. Les Lebensborn (4) modernes en sont au stade de la souris, ils passeront à l’humain un jour, et à l’échelle industrielle, quand le recul de la fertilité et le vieillissement de la population induiront des déséquilibres démographiques. La pression sociale pour l’enfant parfait justifiera ensuite toutes les manipulations honteuses chez les plus riches. D’abord la sélection des gamètes après analyse, et pourquoi pas la modification des gamètes, ou même la création de gamètes de synthèse.
Je hais cette image possible du futur. Je serai peut-être traité de vieux con rétrograde et technophobe, mais je crois sincèrement que mes enfants ont profité des caresses de leurs parents au travers de la paroi abdominale de leur mère, des paroles que nous leur adressions, de la musique que nous écoutions. Ils n’étaient pas qu’un simple matériau de laboratoire. Mais qui suis-je pour contester à Big Pharma le droit de nous imposer ses marchés futurs ?
Dessin Hunter William, 1718-1783, Libre de droits
(1) https://www.dailymail.co.uk/health/article-13988521/I-caught-surrogate-drinking-alcohol-abort-baby.html
(2) https://www.juristespourlenfance.com/2024/10/21/vote-au-senat-italien-la-gpa-delit-universel-en-italie/
(3) https://youtu.be/l5bvaP9fQ2k?si=weReQBdUnHS5CWi2
(4) Les pouponnières sous le III° Reich où étaient élevés des bébés 100 % aryens. Oui, c’est un point Godwin que j’assume parfaitement et sans aucune honte.