Quel meilleur modèle proposer à notre temps que celui de St Augustin ? Du libertinage intellectuel et moral il fut conduit par la prière de sa mère, sainte Monique, l’exemple d’un saint évêque, saint Ambroise, et l’étude, « Tolle, lege » lui dit en songe un enfant, à renouer avec la foi catholique de son enfance.
Notre monde n’est pas moins dissolu, intellectuellement et moralement, que celui dans lequel vécut St Augustin. Hier comme aujourd’hui il s’acharne à faire croire à la jeunesse qu’elle est faite pour le plaisir et l’insouciance. La vérité, en réalité est tout autre. La jeunesse est faite pour l’héroïsme, l’engagement et la générosité loin des fariboles des marchands d’illusions et leurs recettes toutes faites de bonheurs frelatés. Elle est le temps où se forgent les convictions, se prennent les habitudes, bonnes ou mauvaises, s’acquièrent les vertus naturelles de franchise loyauté, courage, esprit de décision, puissance de travail, attention aux autres, humilité, etc. Conditions indispensables pour que les rêves de jeunesse continuent de donner un sens à toute une existence. Notre vie sur terre n’est pas une mauvaise nuit dans une mauvaise auberge ! Elle est l’anti-chambre du Ciel. Le temps de la rencontre, dès ici-bas, avec un Dieu qui a fait ses délices d’être parmi les enfants des hommes et leur a confié le soin de gérer sa création. Chacun de nous est ainsi constitué héritier d’un héritage qu’il doit faire fructifier. Héritage matériel dont la cathédrale Notre-Dame de Paris est le plus prestigieux symbole mais aussi héritage immatériel constitué d’une langue, de mœurs, de coutumes, de traditions, de souvenirs, etc. qui ont fait de nous, pour la vie, des débiteurs insolvables. Ainsi à tous ceux qui nous ont transmis ce dépôt nous devons, en justice, une reconnaissance qui porte le beau nom de piété filiale.
Enfin, ayant rejeté les maîtres de la déconstruction, du soupçon et du doute nous pourrons renouer avec les vérités éternelles que nos anciens nous ont transmises. En renouant ainsi avec la grande Tradition de l’Eglise et l’histoire plus que millénaire de notre pays nous ne nous tournerons pas vers le passé mais nous élèverons vers l’Eternel. Cette vérité découverte, vécue et aimée nous aurons à cœur de l’offrir à tous, en tremblant, comme un mystère. Conscients néanmoins que se fiancer à la vérité c’est accepter de se séparer de bien des choses et des êtres. Dans un monde où règnent en maîtres le mensonge établi, l’individualisme hédoniste le plus vil et un matérialisme exacerbé il nous faudra accepter d’être différents. « Être dans le vent est une ambition de feuille morte » nous rappelle Gustave Thibon. Si nous voyons, parfois, les flots de l’injustice et du mensonge submerger notre esquif, « si nous devons être raillés, bafoués, expulsés de la vie publique ; s’il faut dans ce martyre du mépris subir le triomphe des sots, la puissance des pervers et la gloire des faquins , Dieu de son côté (…) donne à porter sa vérité diminuée et réduite comme un flambeau d’autel qu’on peut mettre aux mains d’un enfant (…) la petite lueur placée dans nos mains déchirées n’aura pas péri ; elle rallumera le feu divin » Louis Veuillot.
Merci de m’avoir si délicatement accueilli parmi vous le 27 novembre dernier.
Bonne et sainte année 2025, sous le regard et dans la main de Dieu !
Longue vie au Lycée Saint-Augustin !
Jean-Pierre Maugendre
www.lycee-saintaugustin.fr
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06 72 17 41 10
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