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Tribune libre

La joie de l’âme est dans l’action

La joie de l’âme est dans l’action

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“La joie de l’âme est dans l’action.”

C’était la devise du Maréchal Lyautey, si critique pour notre époque dominée par la tristesse, encombrée par la passivité des bonnes gens et où l’âme n’a plus sa place. Pourtant, l’action n’est pas nécessairement limitée par l’âge, ou bien très tard. Elle n’est pas, non plus, limitée par les moyens financiers, ni par l’éventail des possibilités, si nombreuses. Elle est entravée par un discours mensonger, asséné quotidiennement et conçu scientifiquement pour fissurer la détermination la plus solide.

L’action est d’abord minée par la croyance à l’inutilité : à quoi bon ? Cela ne servirait à rien, ce serait dépassé, avec des résultats hors d’atteinte. Ensuite, par une distinction “immorale”, vous n’êtes pas comme les autres, honte à vous ! Vous n’obéissez pas aux modes, êtes rétifs, soyez condamnés ! Enfin, parce que les institutions nationales et mondiales dictent de plus en plus durement la vie quotidienne et mettent en oeuvre un plan détaillé où la liberté d’agir est interdite, sanctionnée et persécutée.

C’est précisément à cet instant que nous devons nous souvenir que la joie de notre âme est dans l’action.

Volontairement, je laisse de côté l’action purement physique, celle des soldats ou de ceux dont la jeunesse permet des efforts violents. Je m’attache ici à l’action des combattants de l’ombre, de ceux qui n’ont d’autres moyens que leur bonne volonté et leur réflexion. Reprenons, pour les démonter, ces trois grands freins à l’action qui nous sont systématiquement opposés.

“Tu n’as pas à travailler pour le soir qui tombe mais pour tous les matins que tu ne verras pas.” écrit Thierry Maulnier. Notre action n’est pas celle des radis roses de dix-huit jours, elle s’inscrit dans le temps long ! Créer de la joie, c’est s’imposer une conduite, c’est abandonner ces réactions d’indignation et d’imprécation que l’on entend trop souvent et qui, elles, ne servent à rien qu’au défoulement passager et dont la violence renforce le murmure intérieur, le ronchonnement et le désespoir. Pour que ceux “des matins que je ne verrai pas” moissonnent de la joie, je dois donc la semer dès aujourd’hui. C’est simplement pratiquer ce qui est devenu rare de nos jours, comme savoir sourire -à ceux qui le méritent-, maintenir une urbanité, détourner le regard du moche et du sale au profit d’un beau paysage ou d’une belle église, c’est faire un compliment, c’est aussi s’offrir de petits plaisirs, ce qui crée de la joie pour soi-même, sans oublier de choyer précieusement son cercle d’amis. Tout cela n’est pas inutile et encore moins désuet, c’est même un trait qui marque l’entourage et dont il se souvient longtemps après.

Nous ne sommes pas comme les autres, dit-on, et encore heureux ! Avec ironie, on pourrait affirmer que nous incarnons même la diversité. Roland Barthes pensait nous épingler en disant “Être d’avant-garde, c’est savoir ce qui est mort ; être d’arrière-garde, c’est l’aimer encore.” Mais la roue tourne rappelaient nos anciens. À bien y regarder, ne dirait-on pas que les hérauts de 1968, les bobos botoxés toujours jeunes, les “adulescents” encore immatures à trente-cinq ans passés, forment les gros bataillons de l’arrière-garde du monde progressiste et petit bourgeois qui n’en finit pas de se déglinguer dans d’effrayantes convulsions ? La violence du gauchisme ambiant témoigne de la panique de ceux qui pensaient avoir tué Dieu une bonne fois pour toutes ! D’où ce constat étonnant ; si nos églises tradis sont pleines de jeunes, de familles, de bébés, si nous voyons l’essor des pèlerinages, s’il y a tant de belles actions comme SOS calvaires, de saines réponses au saccage de notre patrimoine religieux, d’écoles vraiment libres, il se pourrait bien que nous devenions d’avant-garde, soudain conscients de ce qui meurt sous nos yeux. Certes, c’est sous la menace de la guerre qui nous est faite, des affronts incessants, des sanctions blessantes, des critiques infamantes, mais la réalité est là : on n’avait pas vu, depuis longtemps, tant de gens se dresser contre le déclin et l’immoralité sous des formes si différentes et complémentaires.

L’ennemi est pourtant surpuissant, il a pour lui les institutions nationales et internationales, la haute banque, les lois, les médias vendus et toutes les caisses de résonance qui jouent complaisamment sa partition. Si nous voulons nous mesurer à lui dans un conflit symétrique, nous sommes condamnés. C’est donc dans une multitude de petits combats asymétriques que nous pourrons vaincre. Voilà l’immense champs de bataille où l’action doit s’étendre, des volontés par millions contre des centaines de loges.

Se former est une action, c’est comprendre les buts de l’ennemi, ses tactiques et moyens. Par exemple, étudier le contenu de la fameuse roue du Grand Reset de Davos. Ce sont les thèmes dont on nous rebat les oreilles chaque jour. Parvenir à les discerner dans le flot quotidien de l’information, c’est une action. En exposer l’utopie et la dénoncer, c’est une action. Transmettre, raconter l’histoire de sa famille est une action. Proposer de bons ouvrages à son entourage, orienter vers des réflexions utiles plutôt que futiles est une action. Aider les plus jeunes à s’intéresser à l’Histoire, à la France, à nos grands personnages -l’Histoire en bande dessinée de Reynald Sécher-, c’est une action. Offrir une entrée au Puy du Fou plutôt qu’ailleurs, c’est une belle action ! Agir au jour le jour est également essentiel, en boycottant les enseignes qui soutiennent l’immoralité et le mensonge, en choisissant la préférence nationale et locale pour l’alimentation, en défendant notre bonne cuisine, en refusant les modes idiotes des journées dédiées à je ne sais quelle cause débile, en n’ayant plus l’excuse comme réflexe conditionné ! Et puis, à chaque fois que c’est possible, refuser de se soumettre à la loi des Maîtres. Préférer payer en espèces plutôt qu’avec une carte ou un téléphone, aider selon ses moyens de belles causes qui n’auront jamais un centime de l’État, se tenir à l’écart des réseaux sociaux, ne jamais céder à la repentance aveugle qui ne sert qu’à miner notre civilisation gréco-chrétienne, et, par dessus tout, penser par soi-même, libéré du bourrage de crâne du “journal de 20 heures”, des pubs “inclusives” et des avis autorisés… Savoir dire non est une résistance, une résistance en action.

Dans un récit poignant, “Oublié 23 ans dans les goulags viet-minh”, le lieutenant-colonel Huynh Ba Xuan, officier français prisonnier, raconte qu’il devait prononcer à voix haute les slogans du parti communiste, des heures durant, torture physique autant que psychique. Mais, par un effort surhumain, il parvenait à réciter ses prières, Pater et Ave, sans se lasser. La prière est une action !

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2 commentaires

  1. Très beau texte. Bravo. La guerre frontale ne peut avoir lieu mais la guerre silencieuse, avec le secours de la Vierge Marie et de son Saint Fils, peut renverser le cours des choses. Nous avons déjà connu des événements similaires dans l’histoire. Pensons à Sainte Jeanne d’Arc.

  2. Soyons des corsaires de la Prière. Partout et nul part.

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