Hommage de Guillaume Peltier à Jean-Marie Le Pen dans le JDD :
Ils n’étaient pas si nombreux mais leurs cabrioles étaient partout. Quelques centaines de militants gauchistes ont profité de la disparition de Jean-Marie Le Pen, à 96 ans, pour organiser des danses macabres dans certains centres-villes. La gauche citadine et désœuvrée s’ennuie souvent en soirée. Les images étaient édifiantes : des olibrius falots, presque squelettiques, le visage creusé par la haine et sans doute quelques pilules, se déhanchaient en brandissant du mauvais mousseux.
Longtemps, la gauche a voulu faire la peau à Jean-Marie Le Pen. Attentats, ostracismes, démonisation, rien n’a été épargné au patriarche breton. Elle n’est jamais parvenue à l’abattre et les combats du Menhir de la Trinité auront un avenir plus assuré que les farandoles hallucinées des gauchistes geignards. Il n’est pas interdit de voir dans ces festivités piteuses une forme de ruse de l’histoire : le ridicule ne tuera pas les mauvaises ballerines d’extrême gauche, mais acte leur crépuscule.
Jean-Marie Le Pen avait parfois aidé ses détracteurs à le vilipender. C’était son style, et peut-être son vice. Pourtant, depuis sa disparition, ses photographies, les extraits de ses entretiens et de ses déplacements conquièrent un public nouveau, nostalgique d’une politique qui avait du coffre et d’autres attributs. à l’inverse du monde sérigraphié de la macronie, les cicatrices physiques et morales du président du Front National génèrent une sympathie nouvelle dans une société écœurée par les beautés de vignettes et les lisses fadeurs du nouveau monde médiatique.
L’indignité morale de la gauche apparaît encore plus limpide en contrepoint. Diogène Laërce, poète de la Grèce antique, avait pourtant donné le parfait résumé de la morale naturelle au sujet des morts dans un aphorisme oublié par les fêtards : « De mortuis nihil nisi bonum », soit « Des morts : rien, sinon le bien ». Mais la gauche n’aime pas la morale naturelle, qu’elle déconstruit à l’envie pour lui substituer ses errances éthiques. Indigne, elle a encore illustré son aversion congénitale pour la pudeur la plus élémentaire devant la mort.
Après tout, l’ivresse absurde de ce jeune public peut encore nous servir. Elle nous rappelle combien le gauchisme est un facteur de décivilisation. Les agioteurs de mardi soir et leurs célébrations braillardes sont assez voisins de pratiques primitives, où les piétinements arythmiques d’une foule chamanisée voulaient conjurer l’inéluctable. Depuis, la civilisation est venue avec ses codes, ses règles, ses interdits. Il faut parfois mesurer la laideur de ceux qui veulent la défaire pour se souvenir de sa valeur.
Samedi, Jean-Marie Le Pen entrera dans son caveau familial. Il emportera avec lui une part du siècle dernier, de la Ve République et de ses fracas. On se souviendra alors qu’il exista des vrais hommes politiques, des grands orateurs qui aimaient le verbe, des hommes de culture, de courage et d’envergure, et pas seulement des minables politiciens. On se souviendra qu’il faisait partie de ces hommes dont il était interdit de dire du bien. On se souviendra qu’il sera à jamais le premier à avoir eu le courage d’alerter notre peuple sur les douloureux dangers de l’immigration et sur la possible disparition de notre patrie.
Alors, la fureur de la gauche sera bien loin, et, avec elle, les vacarmes d’une vie qui ne fut pas sans excès. Dans le cloître, les clercs prieront pour le repos de l’âme du défunt. Ils devront certainement ajouter une ou deux oraisons afin que l’âme du vieux tribun ne s’égare pas dans l’orgueil d’avoir une dernière fois exposé, au plus grand nombre et aux gens de bien, la laideur et le ridicule de la gauche.
Alexandre Simonnot, conseiller municipal de Taverny (Val-d’Oise), très proche de Jean-Marie Le Pen, a été interrogé dans Actu. Il déclare notamment :
« Je me rendais régulièrement chez lui. Nous y fêtions tous les Noël. Il a été témoin de mon mariage, célébré par l’Abbé Laguérie, et j’ai été son témoin de son mariage, également célébré par l’abbé Laguérie (prêtre à l’église catholique traditionnaliste Saint-Nicolas du Chardonnet, de 1984 à 1997). En revanche, contrairement à ce qui a été dit, il n’est pas le parrain de mon fils Jean-Marie ».
« Il me présentait à son entourage comme son conseil ecclésiastique. Comme j’avais été séminariste, il m’interrogeait quand il avait des questions sur la Vierge, les anges, l’Eucharistie. »
« Jean-Marie était plus qu’un ami, il faisait partie de la famille, c’est lui qui m’a donné envie de m’engager en politique et qui m’a donné 95 % de ma culture générale. »
« Jamais personnalité politique n’a été aussi persécutée. Moi j’aimais sa façon de dire la vérité, seul contre tous. Aujourd’hui, l’immigration, l’insécurité sont des thèmes omniprésents. Ses idées sont majoritaires. »
« Je n’ai jamais vu autant de juifs, d’étrangers, des gens de toutes les couleurs que chez lui. Ça me faisait rire qu’on dise de lui qu’il était raciste. Il n’était pas le diable de la République qu’on a décrit »
C’est le 11 novembre 2024 qu’Alexandre Simonnot a vu Jean-Marie Le Pen pour la dernière fois.
« J’avais fait venir à son domicile l’abbé Laguérie pour les derniers sacrements. Ce dernier m’avait confié qu’il pensait qu’il n’en avait pas pour plus d’une semaine ».