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France : Politique en France

Réforme des retraites : l’équation impossible

De Bernard Trémeau dans Les 4 Vérités :

"Le 22 mai 1946, le gouvernement français, largement dominé par les communistes de Maurice Thorez, nationalise les assurances et crée la Sécurité sociale uniquement pour les salariés. Médecine « gratuite », retraite à 65 ans pour tous et assurance-chômage. On abandonne les petits systèmes obligatoires par capitalisation pour choisir un système obligatoire par répartition. Le financement de la Sécurité sociale est assuré par un impôt spécial, les « charges sociales », impôt que l’entreprise doit payer tous les mois. On augmenta les salaires de 60% en 1945… En 1946, les salariés ne représentaient qu’un faible pourcentage de la population (un tiers environ) et l’âge moyen de la mort est de 65 ans. Donc seulement 50% des salariés profitaient de la retraite. Les autres payaient pour eux. Les entreprises réagirent et augmentèrent leurs prix pour essayer de rééquilibrer leurs budgets. Une inflation galopante dépassant 50% détruisit alors la valeur du franc pendant trois ans de suite, contraignant le gouvernement à installer un contrôle des prix et à dévaluer en 1948, en 1949 (2 fois), et en 1950 ! Une première grande injustice sociale a ainsi été créée. Car ces dévaluations ont fait payer à l’ensemble des Français (agriculteurs, médecins ou artisans) les avantages sociaux accordés à une minorité, celle des salariés.

Puis, plusieurs évolutions ont eu lieu. Il ne se passe pas une année sans qu’une nouvelle loi s’empile sur la première. D’abord, tous les Français ont été contraints de prendre une assurance-retraite obligatoire. Citons celle des médecins libéraux (CARMF) créée en 1949 ou celle des agriculteurs (MSA) créée de 1951 à 1958. Ce n’est plus l’employeur qui paye, c’est le futur retraité lui-même. Ensuite, les salariés se sont en permanence battus pour obtenir des avantages nouveaux : départ à la retraite plus précoce, retraites plus élevées, prise en charge du financement des mutuelles complémentaires par l’employeur… Les fonctionnaires ont obtenu d’énormes avantages par rapport aux salariés du privé. Citons les merveilleuses retraites de la RATP ou de la SNCF. Une bonne quarantaine de « régimes spéciaux » existent ainsi. Enfin, les non-salariés sont devenus minoritaires et le Marché commun s’est mis en marche. Une deuxième grande injustice sociale est alors apparue. La retraite du conducteur de TGV assis au chaud dans son fauteuil est bien plus forte que celle du paysan qui trime sous la pluie. Et surtout, ces « privilèges » sont devenus des droits acquis intouchables. Ils ne peuvent être remplacés que par un privilège supérieur.

Pour finir, grâce aux médecins, nous vivons chaque année trois mois de plus. Au lieu de mourir à 65 ans en moyenne comme en 1945, nous mourons en 2010 à 82 ans… Un déficit énorme (10 milliards d’euros) caractérise ainsi la caisse de retraite et il augmentera tous les ans. Il faut intervenir. On peut augmenter l’âge de départ à la retraite, c’est évident, et mettre le départ à la re traite à 67 ans, comme en Alle magne. Pas question pour les syndicats et les partis de gauche. On peut aussi augmenter les charges sociales payées par les employeurs. Nos entreprises vont être encore moins compétitives : le chômage, les délocalisations, les déficits de l’État vont exploser. On peut encore augmenter les impôts des « riches ». Ils investissent déjà bien moins en France qu’à l’étranger. Les investissements vont s’effondrer : plus d’augmentation du niveau de vie. On peut enfin augmenter la TVA, ce qu’a fait avec succès l’Allemagne socialiste en 2002. Mais il n’en est pas question, cette solution a coûté environ 50 députés à la droite en 2007… Une réforme du système actuel de retraite nous semble donc totalement impossible. Il faut donc le supprimer, rendre à chacun toutes « ses » cotisations sociales retraite, calculer ses acquis. Puis, l’obliger à cotiser pour une assurance-retraite minimum, auprès de l’assureur de son choix…"

A court terme, on ne voit pas de solution. A long terme : une relance de la politique familiale ?

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7 commentaires

  1. De fait, le problème, c’est
    – Le salarié qui prend une retraite
    – Le médecin qui, cet inconscient, rallonge la vie!
    A mon humble avis, tout ça sera bientôt réglé, par un effondrement financier et une bonne guerre!
    Ensuite les rares survivants auront d’autres soucis que la retraite!

  2. L’état a crée la sécurité sociale qui a fait exploser les dépenses de santé . Mais au profit de qui? En premier chef aux professionnels de la santé que sont les médecins .Ils ont pu ainsi faire exploser les actes médicaux , certes peu payés mais multipliés à l’infini sans contrôle. Des actes médicaux qui n’en sont pas : Certificats en tous genres, contrôles de routine, prescriptions incessantes d’examens inutiles, arrêts de travail de confort, actes pour la SMU ..etc.
    Pour les spécialistes libéraux, des couts
    d’actes sans restriction.
    La véritable médecine est, elle, assurée dans les hôpitaux par des médecins le plus souvent étrangers.
    Et maintenant ces médecins qui se sont enrichis d’une médecine sans intérêt veulent faire payer la facture des dettes accumulées aux fonctionnaires en les privant d’une retraite que ce même état madofien qui les a enrichis s’étaient engager à assurer.
    Cela promet .

  3. impossible n’est pas français.il faudra réformer l’impot par un impot uniforme d’abord “flat tax ” reprendre l’idée d’un départ à la retraite possible de façon anticipée mais minoré (comme les médecins)et à long terme mener une politique familiale et anti ivg .

  4. “Le 22 mai 1946, le gouvernement français, largement dominé par les communistes de Maurice Thorez, nationalise les assurances et crée la Sécurité sociale uniquement pour les salariés”
    Obama vient juste de faire comme les communistes aux USA, en imposant une loi, l’Obamacare, a un pays qui n’en veut pas.
    Les Démocrates sont furieusement a gauche.

  5. je vous propose une autre solution : créer une taxe complémentaire (20%) payée sur les ventes de tous les produits vendus en France (y compris les produits importés) assortie d’un avoir social calculé sur les charges sociales. Ainsi, vous augmentez les revenus des caisses sociales en vous basant non plus sur les salaires, mais sur le chiffre d’affaires national (presque le PIB ou PNB)
    A lire : http://generationfamille.wordpress.com/category/economie/taxe-eco-emploi/

  6. La solution (néfaste et dangereuse) de beaucoup de ceux qui s’en prennent à la Sécurité sociale et au système des retraites est le recours à l’assurance privée (des groupes comme Axa font du lobbying à fond)… le résultat on le voit aux Etats-Unis… faillite des caisses de retraites privées et des retraités obligés de se remettre à travailler (laveurs de carreaux, cireurs de chaussures) parce qu’ils ont perdu tout leur argent placé (par ces assureurs privés) en bourse.

  7. C’est un décret-loi de l’État français du 14 mars 1941 qui “réforme” l’assurance-vieillesse pour imposer le système de la répartition à la place du système de la capitalisation, en créant une allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS), indépendante des “cotisations versées”.
    Les fonds des caisses vieillesse privées (20 milliards de francs de l’époque) sont confisqués (ils deviennent inutiles dans le cadre de la répartition et permettent de financer immédiatement l’allocation).
    http://www.legislation.cnav.fr/textes/loi/TLR-LOI_14031941.htm
    @vincent
    Que vous n’aimiez pas les assureurs c’est votre droit, mais n’oubliez qu’il existe d’autre mode de prévoyance que l’assurance, les sociétés de secours mutuel.
    Mais que le vous le vouliez ou non la SS est un système inique et esclavagiste qui consiste à asservir nos enfants.
    Et pour finir je me permettrai de citer :
    Pauvres gens et misérables, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal, et aveugles en votre bien, vous vous laissez emporter devant vous le plus beau et le plus clair de votre revenu, piller vos champs, voler vos maisons, et les dépouiller des meubles anciens et paternels!
    […]
    Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances.
    Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.
    LA BOÉTIE Discours sur la servitude volontaire
    http://www.forget-me.net/LaBoetie/servitude.pdf

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