La récupération politique d'Eric Besson (lequel a lancé par ailleurs son "réseau de la diversité") fait écrire à Hugues Kéraly :
"Laissons là un instant les clivages politiques, ethniques, religieux, idéologiques. Le seul signe de reconnaissance indiscutable de “l’être Français” du XXIe siècle, pour nos bébés “de souche” comme pour nos immigrés de toutes origines, se conquiert dans le long effort d’apprentissage d’une langue commune à tous les Français. Mais ce plus petit dénominateur commun cache sans doute le plus grand, car toute langue véhicule la richesse d’une culture, d’une histoire et d’une socialilité qui lui sont propres : au point de définir une identité nationale beaucoup plus sûrement que des lieux de naissance, des diplômes ou des papiers d’identité !
En langue française, c’est la maîtrise de la propriété des termes, du conditionnel et du subjonctif qui déterminent la capacité à raisonner, discuter, convaincre, comme la forme interrogative et le bon usage du vocatif induisent la courtoisie des relations avec le prochain. […] Dans un pays où une part grandissante de la population, autochtone ou non, ne sait plus lire, écrire ni parler sa langue nationale, au point de s’exprimer sans vergogne avec moins de trois cents grognements significatifs différents – comme dans la noble famille des porcidés – l’identité nationale est menacée de disparition à court terme, quelle que soit la religion de ses habitants, leur origine ethnique et la couleur politique de son gouvernement."
EAT
D’après cet article, le français serait le dénominateur commun des français. Cela paraît logique.
J’attire néanmoins l’attention sur le cas particulier des langues dites “régionales”; quelquefois plus anciennes sur le territoire que le frnaçais lui-même.
D’autre part seul un QUART des français parlaient français à la veille de la révolution des coupeurs de têtes en 1789 ;
D’autre part aussi, on sait que le centralisme jacobino-parisien est une plaie, et pas seulement au point de vue économique ou linguistique (au point de vue religieux cela donne aujourd’hui une sorte de gallicanisme qui refuse une mailleure interprétation de Vatican II venant d’au-delà des Monts : Rome ; hier mon curé a refusé la communion sur la langue à ma fille de 12 ans alors que l’on sait combien le TS Père a été clair ces derniers mois sur ce point)
Bref, je suis devant un dilemme : être français c’est parler français, mais moi je préfère parler breton, d’autant plus que ma culture bretonne est complètement pétrie de catholicité, si j’ose dire.
à vous lire,
TG
brutus
Oui il a raison… sur un point!
le francais disparais… de nos supermarchés!
en effet, quand je vais faire mes courses, j’entend parler le turc, l’arabe, le portugais, le chinois, le patois et a la caisse on me repond encore en Francais…(ouf)
Eulalie
La langue est un facteur de cohésion sociale et d’appartenance à une communauté. Or l’emploi du français est menacé en France dans divers domaines notamment celui du travail où l’anglais tend à se substituer au français. Aujourd’hui le droit au français en France est l’objet de combat dans des entreprises : Air France le droit au français est en appel le 6 novembre à la suite à une plainte du syndicat ALter Cour d’appel de Paris 14 heures, Europ assistance un syndicat se bat pour obtenir l’application du jugement du TGI de Nanterre : traduction du logiciel de comptabilité installé en anglais…
Bernard Kouchner a écrit dan son livre “Deux ou trois choses que je sais de nous” que l’anglais était l’avenir de la francophonie et que le français n’était pas indispensable.
Par ailleurs il serait également temps de poser la question du jargon d’entreprise qui est quasiment incompréhensible pour tout nouvel embauché d’une grande société bancaire française dont le siège est à la Défense.
En effet, que doit comprendre une jeune recrue qui se voit asséner une phrase comme celle-ci ? « Ce travail est mandatory. Il doit être effectué en Best-effort sur votre Baseline. Si vous n’êtes pas content, sachez que nous avons été empowérés par l’EXCO pour assurer la compliance vis-à-vis des règles décrites dans le IT Redbook qui doivent conduire nos process à être secure. En attendant veuillez nous donner au plus vite vos actuals, forecasts et vos jalons».
Menacée dan son emploi comme langue de travail, dénigrée par le ministre des affaires étrangères, dénaturée par le jargon du Business , la langue française se délite et avec elle l’identité nationale.
sylvie
La langue, OUI, mais si j’étais certaine de ne pas être censurée (une fois de plus…) je dirais qu’être français c’est aussi manger du foie-gras et du cochon!! connaître et accepter notre histoire, et reconnaître que nous avons été un grand pays…
PRIEUR
Bien d’accord, mais j’aurai écrit…du subjonctif qui détermine et non qui déterminent… c’est la maîtrise qui détermine.Enfin cà peut se discuter.
pmc
La langue, oui, fait l’identité et aussi le ciment !
Comment en effet se comprendre sans partager pleinement la langue ?
Mais aujourd’hui, hélas,nous en sommes à :
“C’est moi que je suis le prof de lettres (modernes, bien sûr = BAC S) qu’on vous a causé hier…”