Marie-Claude Bompard, maire de Bollène, est interrogée dans Présent :
"Quelle solution avez-vous si, à l’avenir, vous êtes de nouveau sollicitée pour un « mariage » gay ?
— Pour le moment, nous n’avons reçu aucune nouvelle demande.
La question ne se pose donc pas encore. Cependant, et afin d’être prêts,
le 6 novembre prochain, le conseil municipal votera une délibération
transmettant sa compétence dans ce domaine au préfet. Après tout, un
maire tient de l’Etat son pouvoir de marier. Il est donc normal de
rendre à l’Etat ce qui appartient à l’Etat. D’autant plus que le code
général des collectivités le prévoit explicitement. Une chose est sûre,
moi-même, je ne marierai pas et je ne donnerai pas de délégation. En
revanche, je ne peux légalement empêcher un adjoint de procéder à ces
cérémonies. Il tient son pouvoir du préfet.— Vous proposez d’aller devant la Cour européenne des droits
de l’homme, mais la jurisprudence de celle-ci est défavorable. Est-ce
tout de même important ?— C’est non seulement important, mais c’est surtout un devoir. Sur
cette question, il faut aller jusqu’au bout de tous les recours
possibles. Surtout que, d’après les spécialistes que j’ai pu contacter,
la jurisprudence de la CEDH n’est pas totalement défavorable. On est sûr de perdre une bataille qu’on ne mène pas…— Avez-vous reçu un soutien de la Manif pour tous et quel serait pour vous un soutien réellement efficace ?
— Nous avons été, bien entendu, en contact avec l’ensemble des
associations de défense de la famille et du mariage, dont la Manif pour
tous, ainsi qu’avec d’autres élus réfractaires. Personnellement, j’ai
reçu, à la mairie, des milliers de lettres, de courriels et d’appels de
soutien.Mais ce qui est rassurant, c’est qu’à Bollène, j’ai reçu un soutien
populaire massif. […]"