Daniel Rabourdin, habitant aux États-Unis, est en passe de réussir son pari : boucler le tournage d’un documentaire relatant les guerres de Vendée, mettant l’accent sur l’aspect génocidaire de la répression. Financée uniquement par des dons de particuliers, La Rébellion cachée porte pour la première fois au cinéma cette histoire délibérément dissimulée aux Français. Il répond à Présent :
"Je pense avoir encore 20 % de post-production à accomplir qui correspondent à 30 000 euros à trouver. En gros, j’ai en face de moi 85 minutes de docudrame. Je dois choisir les voix professionnelles de 30 acteurs. Ils liront les lettres de femmes et hommes de Vendée ainsi que les missives des soldats et généraux engagés dans l’extermination. Je dois finir les cartes géographiques avec une belle présentation à l’ancienne. Il me faut encore trouver des photos de haute qualité de peintures, ainsi que deux ou trois perles spirituelles dans les archives. Bref, beaucoup de montages de raffinement, avec un grand contrôle qualité de chaque seconde selon les barèmes de l’industrie. Après les doublages, etc.
Acteurs, techniciens, historiens (Reynald Sécher, Stéphane Courtois)… Comment avez-vous réussi à mobiliser toutes les compétences nécessaires pour mener à bien ce tournage ?
Dans les faits, ce n’est pas trop difficile. Il suffit de dire la vérité quant à ses intentions, de proposer une barre élevée dès le début. Si les potentiels partenaires ne sont pas d’accord à ce moment, pas besoin de continuer. J’ai travaillé avec ceux qui voulaient de la qualité et du résultat dans la journée, dans l’heure. Les Vendéens ont été formidables de cette façon. Et beaucoup de catholiques de tradition à travers la France ainsi qu’en Amérique. « Je n’ai pratiquement pas de budget, voulez-vous travailler pour la cause ? ». Si les gens disent oui, nous avançons immédiatement. Pas de formulaires, pas de longs débats, pas de « gueuletons », mais un travail par téléphone à tout moment et surtout un esprit de corps.
Quelle est votre motivation dans la réalisation de ce documentaire ? Le souci de la vérité historique, ou avez-vous aussi des liens plus personnels avec la Vendée ?
J’ai goûté au respect des chrétiens dans le nouveau monde ainsi qu’à la légèreté d’être, quand on n’a plus la pression culturelle des descendants du Règne de la Terreur. Quand je séjourne chez moi en France, je ressens à nouveau cette oppression (à la télévision, dans les écoles…). Je me rappelle comment, à 14 ans, je devais me défendre des professeurs communistes qui raillaient la foi catholique. Je me suis dit alors que c’était après tout non pas un abus sexuel mais un abus sur les âmes que ces instituteurs font endurer aux enfants. La Rébellion Cachée veut montrer l’arrêt de bus final de cette oppression que fut le génocide de la Vendée. De la même façon que l’arrêt final du communisme fut le Goulag et l’arrêt final du National-socialisme fut Auschwitz. La ligne de bus de l’athéisme agressif commence par ces brimades que les chrétiens endurent tous les jours en France. Et dans le passé il a fini par un génocide. Veut-on à nouveau cela ?
Péché originel de la République, le génocide vendéen est un sujet sensible. Ne craignez-vous pas la censure des diffuseurs en France, comme en ont été victimes des films comme l’Apôtre ou Cristeros ?
Vous avez raison : péché originel… Mais crainte ? Bien au contraire : je suis enthousiaste et je m’amuse aussi beaucoup. Par chance, nous avons des frères dans d’autres pays qui sont libres de leurs mouvements. Autant en profiter. A Hollywood, j’ai rencontré pendant trois mois des jeunes catholiques qui ne demandent pas mieux que de travailler pour la Vendée : des acteurs, des écrivains, des compositeurs. Même les Carmélites d’Anaheim (Los Angeles) prient pour nous. Des professionnels tout aussi motivés en France attendent de passer à l’action pour la version francophone."