Dans Le Figaro, Mathieu Bock-Côté revient sur la sortie de Gérald Darmanin, se questionnant sur le financement public de la Ligue des droits de l’homme, après les événements de Sainte-Soline. Extrait :
[…] Mais cette polémique aura au moins permis à ceux qui l’ont creusée un peu de voir à quel point la Ligue des droits de l’homme n’a pas grand-chose à voir avec la défense des droits de l’homme, à quel point, autrement dit, le langage politique est falsifié, à quel point de vieux mots qui nous émeuvent servent à faire passer des idées qui n’ont rien à voir avec leur signification originelle. Car il suffit de se demander de quoi les droits de l’homme de la LDH sont le nom pour s’apercevoir que cette association militante fonctionne à la contrefaçon idéologique et médiatique. Il suffit pour cela de s’intéresser à ses prises de position pour s’en convaincre. La LDH, sans surprise, est très « immigrationniste ». On l’a vu récemment avec le projet de loi immigration, sévèrement condamné. En décembre 2022, la LDH plaidait pour « l’ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières » ainsi que pour « la régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires » . Traduisons : la meilleure manière de lutter contre l’immigration illégale serait de la rendre légale. Il faudrait aussi régulariser tous ceux qui sont parvenus à pénétrer sur le territoire sans en avoir la permission. La logique des droits de l’homme culmine, pour la LDH, dans l’abolition des frontières, de l’État et de la nation.
On se souvient probablement de l’étonnante campagne du Planning familial expliquant qu’un homme peut être enceint, dans la mesure où une femme biologique s’identifiant désormais comme homme sans avoir connu une opération de changement de sexe peut toujours porter un enfant. La LDH s’était ralliée au Planning familial en expliquant qu’il « casse les représentations du masculin et du féminin. Or cette rupture a toujours irrité les mouvements qui ont une représentation très sexuée de la société, selon les schémas habituels attribués à l’homme et à la femme » . Elle rappelait aussi le « rôle essentiel(du Planning familial) pour l’accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre » . La logique des droits de l’homme culmine, pour la LDH, dans la théorie du genre et l’abolition du masculin et du féminin.
On trouve quand même, en France, des gens pour s’opposer à ce discours. La LDH sait ce qu’elle veut faire d’eux : les faire taire. Elle s’est ainsi réjouie de la condamnation d’Éric Zemmour pour son discours à la Convention de la droite. Car la LDH adhère au concept de « discours haineux » consistant à exclure du périmètre de la parole légalement autorisée la remise en question du discours diversitaire. C’est aussi ce qui a poussé la LDH a en appeler à la sanction de Valeurs actuelles pour sa caricature d’une députée LFI. Apparemment, on peut être Charlie pour Charlie, mais pas pour VA. Dans un monde normalement constitué, les défenseurs des droits de l’homme devraient être les défenseurs les plus ardents des libertés publiques, même si elles servent à défendre des propos ou des caricatures qui choquent. Mais notre monde marche sur la tête. La logique des droits de l’homme culmine, pour la LDH, dans l’appel à la censure de ceux qui ne voient pas le monde comme elle. […]