Lors de l'audience générale, le Saint-Père a abordé l'épître aux Philippiens, considérée comme le testament spirituel de saint Paul. Ce texte a été écrit en prison, alors qu'il sentait proche la mort. Sa finale est cependant une invitation à la joie,
"caractéristique fondamentale de l'être chrétien… Mais comment peut-on se réjouir à la veille d'une condamnation à mort? De qui Paul tire-t-il sa sérénité et le courage d'affronter le martyr?".
La réponse se trouve au coeur de l'épître que la tradition nomme Carmen Christi, c'est à dire un chant christologique résumant son mode de penser et de vivre, "le parcours divin et humain du Fils de Dieu". Il s'ouvre par l'encouragement à faire siens ces sentiments de Jésus, "non pas de suivre seulement son exemple…mais d'y conformer notre existence". Cet hymne encourage à adopter la condition du Seigneur afin de faire triompher sa suprématie. Jésus s'en est dépouillé pour se faire esclave.
"La condition humaine est marquée par la pauvreté, la souffrance et la mort, et il s'est pleinement assimilé aux hommes, le péché mis à part".
"A l'inverse, la logique humaine recherche souvent sa propre réalisation dans le pouvoir, dans la domination. L'homme continue de vouloir bâtir avec ses propres forces la tour de Babel, de se hausser au niveau de Dieu pour être comme lui. L'incarnation et la croix nous rappelle que la pleine réalisation réside dans la conformation de notre volonté à celle du Père… Mais il faut se libérer de l'égoïsme pour se remplir d'amour, de la charité de Dieu".
L'épître aux Philippiens contient deux indications importantes pour la prière, l'invocation Seigneur, qui s'adresse à Jésus-Christ, seul maître de nos vies au milieu de tant de dominateurs, et la prostration. La génuflexion est un signe d'adoration que tout créature doit au Créateur, entre la terre et le ciel. Nous prions à genoux devant le Saint Sacrement en exprimant corporellement cette soumission à Dieu, en exprimant notre foi en lui, en le reconnaissant comme maître de nos vies.