De Jean-Frédéric Poisson dans Valeurs Actuelles :
L’importance du respect de la nature, la protection des générations futures ou encore le principe de précaution sont omniprésents. Ils semblent pourtant évacués des débats de bioéthique. Alors qu’une véritable écologie devrait se soucier tout autant dela dégradation de nos normes éthiques que de celle de notre environnement. Car la finalité est la même : préserver les conditions d’une vie digne pour l’Homme.
Alors que les députés ont commencé leurs travaux sur l’évolution de la loi de bioéthique, il faut que les Français sachent. Envisager l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes et les femmes seules suppose de rompre gravement et définitivement avec l’écologie humaine intégrale. Les dérives d’une telle mesure nous concernent tous.
La première d’entre elles est que, avec la légalisation de la conception d’orphelins de père, c’est la négation de l’altérité, l’absence d’un référent masculin dans la construction de la personnalité de l’enfant et l’impossibilité de s’inscrire dans une filiation qui sont promues comme une norme, ce que la nature dément. Devant cette évidence, les pro-PMA tentent de convaincre. Tout serait prévu pour permettre l’accès sous condition aux origines. Sauf que ce sera une “usine à gaz”, qui découragera de plus les donneurs de gamètes déjà rares. Le Comité consultatif national d’éthique, qui a hypocritement donné son feu vert à cette réforme, prévient pourtant sur la potentielle dérive que serait la rupture du principe de gratuité des dons, donc les « perspectives de marchandisation des produits du corps humain » .
[…] Derrière le projet de loi d’Agnès Buzyn se profile un Homme de plus en plus manipulé, réduit à n’être qu’une “chose” soumise aux lois des désirs individuels et de la marchandisation. Ce qui était déjà en germe dans les lois successives IVG, Pacs, “mariage pour tous”… Est-ce ce monde-là que nous voulons pour nos enfants ?