De l’abbé Amar sur Padreblog à propos des déclarations de Gérald Darmanin :
[…] Aucun croyant, qu’il soit chrétien, juif ou musulman, ne pourra signer la charte proposée par le gouvernement. Il y a 230 ans, la Convention nationale avait déjà imposé un serment d’allégeance au clergé français, le divisant entre réfractaires et conventionnels. Ce fut un bain de sang, les guerres de Vendée, la Terreur. Depuis Antigone jusqu’à de Gaulle, rien n’est plus absolu que la loi de la conscience, principe premier et ultime. Nous aurons toujours besoin du témoignage inspirant des résistants aux lois iniques, comme celui de Franz Jägerstätter, si bien illustré par le chef d’œuvre de Terrence Malick : « Une vie cachée ».
Le pire, c’est que le ministre de l’Intérieur n’a pas complètement tort. Bien sûr, pour savoir si un médecin peut examiner une femme malade ou pour organiser la mixité dans les piscines municipales, l’État a toute compétence. Que l’on doive passer au feu vert et s’arrêter au feu rouge, que l’on doive rouler à droite en France (mais à gauche en Angleterre !) ne dépend d’aucune religion. L’État possède la compétence ultime sur tout cela. Y compris celle de punir et de sanctionner les récalcitrants.
Mais il n’est pas compétent sur tout et même pas compétent du tout quand il s’agit de l’humanité, sur ce que l’homme place au cœur de sa vie, ses valeurs et ses principes. Là, il est sage de s’incliner. Penser que l’État a toutes les compétences et dans tous les domaines, cela s’appelle l’État totalitaire et cela porte un nom : la dictature. C’est confondre le légal et le légitime. C’est préparer des drames futurs. Car si, par exemple, la loi impose demain de dénoncer le SDF qui dort sous un pont au lieu de le secourir, nous serons – il faut l’espérer – nombreux à désobéir…
Le rôle de l’État est de protéger la liberté religieuse et de conscience, d’en permettre l’exercice et de veiller au respect de l’ordre public. Pas de vouloir dire comment la religion doit être pratiquée ou pas pratiquée, vécue en cachette ou en public. Quant à la religion, son rôle est de mettre l’homme en relation avec Dieu et pour cela d’organiser le culte, tout en prenant ses responsabilités en matière morale, théologique et doctrinale.
Les chrétiens sont très favorables à la laïcité. Ils savent aussi que, dans ce pays, l’État ne reconnaît aucun culte. Il est laïc mais la France ne l’est pas. Et ce qui pose problème, c’est le désir de vouloir mettre toutes les religions dans le même sac. On a l’impression que notre gouvernement a une hantise : celle de nommer l’adversaire. D’avouer qu’en fait, seule une partie de ceux qui se réclament de l’islam pose problème. Car ni les chrétiens ni les juifs ne causent du souci. Et ceux-là s’inquiètent à raison de la menace d’un contrôle renforcé sur l’exercice de leur culte. Avec cette loi, nous entrons dans une laïcité du soupçon, avec son cortège de clichés anti-religieux. Car il n’y a pas de problème avec les religions en France, il y a un problème avec une religion : l’islam. Surtout quand ce dernier prétend imposer des valeurs qui s’opposent à celles de la France (par exemple sur la liberté de conscience ou l’égalité homme-femme). C’est à lui de se réformer. L’État, lui, doit simplement faire respecter les lois de la République : c’est déjà un bon programme !
La situation est grave. Même M. Jean-Luc Mélenchon, le chantre d’une laïcité musclée, n’y comprend plus rien. Il accuse le gouvernement de vouloir instaurer un athéisme d’État, qui est une autre forme de religion d’État. Le député des Bouches-du-Rhône trouve le projet de loi « confortant les principes de la République » inutile et dangereux. Difficile de lui donner tort. Car on a l’impression que le gouvernement revient sur la loi de 1905, ce savant équilibre acquis dans la douleur et les larmes, en travaillant à la louche. Il faudrait au contraire un nécessaire à broder car tout ce qui touche au plus profond du cœur de l’homme ressemble à de la fine dentelle !
A quelle condition peut-on désobéir au législateur ? Comment admettre cette désobéissance sans que ce soit le chaos ? Les chrétiens ne doivent-ils pas être des citoyens exemplaires ? Pourtant, l’Église prône l’exemple de ceux qui ont eu le courage de tout risquer pour affirmer leur conviction intime. Saint Jean Baptiste, saint Thomas More ou Baudouin de Belgique ont revendiqué le simple droit d’obéir à ce qu’ils considéraient être l’absolue vérité : l’appel sans équivoque de leur conscience. Ce sanctuaire intime et secret est comme une voix qui dicte le bien. Notre dignité est de lui obéir. C’est elle qui nous jugera.
Ce qui fait que la loi s’impose est dû à deux choses : le caractère légitime de l’autorité qui l’édicte mais aussi la légitimité intrinsèque de la loi elle-même. C’est-à-dire sa conformité à la loi naturelle, source de toute morale. Une telle affirmation parait complètement contre culturelle. C’est pour cette raison qu’il faut absolument revendiquer dans nos sociétés des espaces où la conscience humaine puisse s’exprimer. S’il y a un jour des lois illégitimes dans notre pays, nous aurons le devoir d’exercer l’objection de conscience. Si elle est encore garantie par l’État, tant mieux. Sinon, ce sera l’heure de rendre témoignage ! En France, on parle d’ailleurs de revenir sur la clause de conscience spécifique à l’avortement. Hasard ?
Classico
L’abbé a raison , il cite l’islam, mais devrait expliquer pourquoi l’état ne sait pas so prendre: c’est parce que l’islam n’est pas une religion mais un système totalitaire. Il n’est donc pas question de conscience et de laïcité pour le combattre. Mais de retirer à l’islam ses prétentions politiques.
D'Haussy
“Car il n’y a pas de problème avec les religions en France, il y a un problème avec une religion : l’islam”
On ne doit pas vivre dans le même pays. Cela fait environ 230 ans que la république a un problème avec le catholicisme.
Strad
“S’il y a un jour des lois illégitimes dans notre pays, nous aurons le devoir d’exercer l’objection de conscience. ”
Ah, parce qu’il n’y a pas de lois illégitimes en France aujourd’hui ??
DUPORT
Darmanin est juste un crétin complet.
Évidemment qu’on ne peut poser pour principe que quoi que ce soit puisse être supérieur à Dieu.
Dieu est au dessus de tout y compris des crétins… surtout des crétins suffisants…
Il suffisait de dire :
” En matière temporelle ce sont les lois de la République qui s’appliquent “
C.B.
Antigone est-elle encore présente quelque part dans les programmes de “l’école de la république”?
Rappelle-t-on que ceux qui ont caché Anne Franck étaient en contradiction avec la loi alors que ceux qui l’ont déportée étaient en conformité avec la loi?
Les lois de Dieu ont le grand mérite de ne pas changer au moindre coup de vent, ce qui est loin d’être le cas des lois “de la république”…
balaninu20
Que dire ? les commentaires sont tous parfaits quant à l’article de l’Abbé Amar cet article met en exergue le problème de la France mais le vrai problème existe depuis 230 ans !!!!
Chers Abbés, ne nous laissez pas tomber, combattez le bon combat ! nous avons besoin de la Sainte Messe et des Sacrements ! C’est une question de vie ou de mort…. de nos Âmes.