Le collectif Familles en colère (avec Charles Beigbeder, Charles Millon, Ludovine de La Rochère, Thierry Vidor, directeur général de Familles de France, Serge Federbusch, président du Parti des Libertés, Jean-Philippe Delsol, avocat et président de l'IREF, Claude Garrec, président de Contribuables Associés, Julie Graziani, porte-parole du collectif Ensemble pour le bien commun) dénonce la réforme sur les allocations familiales, qui creuse le fossé entre ceux qui cotisent et ceux qui perçoivent :
"[…] Une hausse qui s'ajoute donc à de nombreuses mesures portant toujours sur les mêmes foyers, les classes moyennes supérieures, qualifiées de «riches», alors que dans le même temps, l'on supprime la première tranche de l'impôt sur le revenu et l'on augmente le budget de l'AME (Aide Médicale d'État, servie aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire), qui s'élève à plus d'1 Md€ pour l'année 2014. À brève échéance, si l'on continue à pressurer ainsi les familles, on risque de couper la France en deux et de creuser un fossé entre ceux qui cotisent et ceux qui perçoivent, déresponsabilisant ces derniers, mettant à mal la solidarité nationale et remettant en question le consentement à l'impôt des classes moyennes.
Idéologie pernicieuse quand il s'agit, au nom de la justice sociale, de détruire le fondement de notre politique familiale, qui faisait consensus à droite comme à gauche depuis 1945: l'attribution d'un même niveau d'allocations à chaque famille en fonction du nombre d'enfants, quel que soit leur niveau de revenus. Même Lionel Jospin avait dû renoncer à plafonner les allocations familiales devant le tollé suscité par une telle mesure et s'était rabattu sur une diminution du plafond lié au quotient familial. Avec François Hollande, les familles auront droit à la double peine: baisse du quotient familial et modulation des allocations. […]
La décision du gouvernement est lourde de conséquences puisqu'elle appauvrit les familles aisées qui ne pourront plus soutenir comme auparavant un même niveau de consommation. On peut donc légitimement craindre une augmentation du chômage liée à un recul accru de la demande. De plus, elle met à mal une politique familiale déjà fragilisée par le pacte de responsabilité qui a supprimé les cotisations familiales supportées par les entreprises. Enfin, cette réforme est difficile à mettre en œuvre puisqu'elle suppose que la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF) qui procédait à des versements automatiques à chaque naissance, actualise en permanence ses dossiers en fonction des données adressées par Bercy, ce qui nécessite, selon ses dires, l'embauche d'au moins 600 personnes, représentant un budget supplémentaire d'environ 60M€. […]"