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France : Politique en France

Drapeau européen, la politique des petits pas

Drapeau européen, la politique des petits pas

De, Stéphane Buffetaut, élu vendéen, ancien député européen et membre du bureau politique du CNIP, pour le Salon beige:

Le déploiement du drapeau de l’Union européenne sous l’arc de triomphe, précipitamment retiré dans la nuit du 1er au 2 janvier, a immédiatement causé une certaine colère. Le Secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune , avait aussitôt déclaré qu’il ne s’agissait que d’une « initiative symbolique et temporaire » pour marquer le début de la présidence française de l’Union européenne et condamné les réactions du centre droit et de la droite nationale qui s’étaient indignés de l’effacement du drapeau français.

La chose était-elle si anecdotique ? Rappelons qu’il n’existe pas officiellement et sur le plan international, de drapeau européen. Tout cela, hymne, devise et drapeau, figurait dans le projet de constitution européenne, rejetée comme on le sait, mais pas dans le traité de Lisbonne qui régit, pour le moment l’Union européenne. La présence du symbole européen à côté du drapeau national ne résulte que d’un usage, au demeurant variable d’un pays de l’UE à l’autre. Mais le fait de l’arborer seul, en l’absence du drapeau national, est très révélateur de l’état d’esprit du Président de la république.

Si l’on voulait rester dans « l’initiative symbolique » évoquée par M. Beaune et pour marquer le début de la présidence française de l’Union européenne, il eut été logique d’arborer les deux drapeaux l’un à côté de l’autre. Faire disparaître le drapeau français a évidemment une autre portée. On le sait, M. Macron estime qu’il n’existe ni culture ni art français (Lyon et Londres février 2017) et probablement estime-t-il, en bon mondialiste déraciné, que la France appartient au passé, rejoignant ainsi François Mitterrand qui avait déclaré en janvier 1989 « la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir ».

En réalité, tout ceci résulte d’une politique des petits pas qui consiste à habituer lentement les esprits à un nouvel état de fait et à rendre, ou tenter de rendre les choses irréversibles.  En l’occurrence effacer la nation française et ses symboles pour leur substituer ceux de l’Union européenne.

La démarche a été conceptualisée et revendiquée par la Commission européenne et les cénacles européistes : « l’ambiguïté constructive ». Ainsi nomme-t-on à Bruxelles la politique qui consiste à masquer l’objectif réel, créer un Etat européen appelé à noyer les nations dans un carcan administratif et juridique, mais en faisant adopter, étape par étape, des traités ou des directives qui, sous une apparence le plus souvent technique, vont en ce sens et en faisant en sorte que le dispositif mis en place devienne irréversible. Le traité de Maastricht en est l’exemple le plus accompli. La création de la monnaie unique fut présentée comme une disposition de nature technique devant apporter stabilité monétaire et croissance économique. Le but réel était évidemment de créer à la suite un gouvernement économique européen, dans une vision plus centraliste que fédéraliste, et surtout sans attache avec la seule réalité européenne, sa civilisation. Comme en témoignent les billets de la nouvelle monnaie où ne figurent que des architectures irréelles.

La démarche trop brutale du pouvoir macroniste a été contre-productive. Enlever le drapeau français qui flotte habituellement au dessus de la tombe du soldat inconnu, pour le remplacer le symbole d’un système technocratique lointain et de plus en plus honni des Français tant le système est devenu arrogant,  n’est qu’un signe de plus du fossé abyssal qui sépare la caste déracinée qui nous gouverne du peuple. Jamais semble-t-il le « pays légal » n’a été aussi éloigné du « pays réel ».

Il est urgent que les électeurs sortent de leur résignation et du sentiment d’impuissance  pour mettre fin à ce système qui porte en lui les prémices d’une révolte qui risque d’être brutale. Très brutale. Trop brutale. Les élections à venir en sont l’opportunité. Ne la ratons pas.

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9 commentaires

  1. Les français ont bien répondu à Sarkozy, pour avoir été contre leur volonté en 2005, en l’écartant de la Présidence de la République, lorsqu’il s’est représenté !

    J’ai compris que 50 % des français ne veulent pas de l’UE, et que 25% veulent qu’elle fonctionne autrement.

    j’ ai cru comprendre également que la contribution française au budget de l’UE est supérieure à ce qu’elle en reçoit.

    Si le principe d’aider les pays moins “riches” était recevable au début de la création de l’UE, il est largement temps d’arrêter cette politique ruineuse.

  2. En plus d’être illégal (art 2 de la Consitution : “L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.”) Le simple fait d’avoir décroché le drapeau français de l’Arc de Triomphe, lieu d’hommage aux morts pour la France, n’est possible que par quelqu’un qui ne respecte pas ce drapeau et surtout (c’est un mot à la mode) ce qu’il représente.
    L’U.E. est notre pastiche d’U.R.S.S. de l’Ouest, un conglomérat de cultures différentes soumises à un pouvoir arbitraire et unificateur qui se voudrait autoritaire. Comme l’U.E. avec sa commission et non son parlement en guise de Soviet suprême a encore moins les moyens de son ambition que son modèle et qu’elle est dans la même erreur, on sait déjà ce qu’il en adviendra. Espérons seulement que son inéluctable et souhaitable déconstruction soit aussi en douceur que sa sournoise construction.

  3. A propos d’Europe ou pas, André Chandernagor, qui a atteint l ‘âge vénérable de 100 ans, ancien ministre des affaires européennes, vient d’être élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur, selon l’expression.
    Les socialistes l’avaient nommé Premier Président de la Cour des Comptes, ce qui alors avait causé un certain remous, à cause de l’affaire de la Mission laïque. On craignait même une sorte de manifestation lors de la séance solennelle de son intronisation. Femme et fille étaient dans l’assistance, le visage visiblement contracté. Mais la cérémonie s’est déroulée dans le calme absolu. Il n’était que président honoraire de la Mission laïque. Une de ses premières actions à la Cour des Comptes fut d’organiser le service d’une salle à manger, puisqu’il en avait eu une en tant que ministre européen.

  4. L’ Histoire retiendra quel était alors le triumvirat à la tête de la Cour des Comptes : outre le P.P. Chandernagor, le Secrétaire général, Francois Logerot, visible adorateur de Mitterrand, devenu président de la Commission de contrôle des Comptes de campagne au salaire augmenté, plus Alain Pichon, Secrétaire général adjoint, pratiquant le squash, ce qui ne semble plus être le cas. La tornade rose rouge.
    Inutile de répéter ce qu’en pensait – et disait – un vraiment digne Magistrat de la Cour des Comptes, dans son langage aristocratique.

  5. Encore un bon texte de M. Buffetaut mais qui a mon goût reste ‘petit bras’, descriptif, constatant. Cet homme, probablement adepte de l’acupuncture d’Etat, ne s’engage pas dans une dynamique. Quand il dit par exemple : ‘La démarche trop brutale du pouvoir macroniste a été contre-productive’, il ne voit le dynamisme sous-jacent. Z, Mélenchon, Le Pen et Pécresse tombent sur Macron et ‘son non drapeau français’. Bingo pour Macron, il peut dire ensuite qu’il est le seul vrai pro-européen, ainsi il séduit et réconforte ses classes électorales de ‘nowhere’ qui ne jurent que par des empires continentaux pour faire face aux autres empires en marche. E.D. Moretti monte au créneau et martèle : ‘l’Europe c’est 70 ans de paix’, en masquant que c’est la Guerre Froide qui assurait cette pseudo paix. Allez demander aux Serbes et aux acheteurs d’avion américains ce qu’ils pensent de cette ritournelle de propagande à destination des bobos ! M. Buffetaut, ancien député d’Assemblée parlementaire de ‘régime IVG’, a trouvé combien de parrainage pour Zemmour ? Du constat à l’acte ! A-t-il humblement pris sa carte à Reconquête comme simple cotisant de base ?

  6. Jean-Louis Bourlanges, pourtant européiste parmi les européistes reconnaissait que ce n’était pas l’Union européenne qui avait fait la paix, ritournelle éculée, mais la volonté de vivre en paix et la menace soviétique qui avaient permis et poussé à se lancer dans ce que l’on a appelé la construction européenne. Aujourd’hui devenue déconstruction européenne. L’UE a, en effet, été d’une totale incurie lors des guerres de Yougoslavie et s’est soumise aux intérêt US.
    Petite remarque, le Parlement européen n’a rien à voir avec l’IVG qui a été adoptée en France par le Parlement français ! Grâce à Dieu, comme l’a récemment rappelé Viktor Orban, l’UE n’a pas de compétences en matière familiale.

    • Oui vous avez raison sur la forme. Mais un élu du Parlement européen est ce que Benoît XVI appelle un vaurien. Comment peut-on siéger dans une assemblée d’élus dont l’un des principes, l’une des valeurs est l’extermination de certains enfants à naître ? Pas évident d’entre dans la politique dans un monde nihiliste ! Or la politique est un acte de très haute charité en vue du bien commun et de la Gloire de Dieu.

  7. L’Europe a une influence directe par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme.
    Excellente, en ce qui concerne l’application de l ‘article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l’Homme : le droit au procès équitable.
    Mais des tribunaux francais l’ignorent encore.
    Il y a en effet une vraie, profonde réforme de la Justice à effectuer, en associant les justiciables.
    Je demande à connaitre les projets précis des candidates et candidats, notamment à propos de la mise en cause des magistrats.

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