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Culture de mort : Euthanasie

La mort cérébrale n’est pas la mort véritable

Suite de l'entretien de Jeanne Smits avec le Dr Paul Byrne, spécialiste en néonatalogie, sur la mort cérébrale et le don d'organe. Extrait :

"Est-il donc impossible de prélever des organes vitaux sur un corps mort ?

OExactement. Et presque tout le monde le sait. Car on sait ce qu’est une personne vivante : regardez-vous vous-même, ou regardez-moi ou n’importe quelle autre personne vivante. Mais un cadavre ? On sait ce que c’est quand on a veillé un mort, quand on a rendu visite à un funérarium. Combien d’organes pensez-vous que l’on puisse prélever sur un cadavre ? Aucun qui soit apte à la transplantation.

Vous avez dit que la transplantation d’organes était à la racine de la culture de mort, et même du culte de la mort. La plupart des gens citeraient plutôt l’avortement, la recherche destructrice sur l’embryon, etc.

C’est pour faire des transplantations d’organes qu’ils ont inventé la mort cérébrale. Je parle de cette « racine » après avoir étudié la mort cérébrale pendant de longues années. Il m’a fallu deux ans au moins pour comprendre le langage. J’ai continué de chercher, en laissant de côté la transplantation d’organes, car j’avais confiance en mes confrères médecins, persuadé que les « transplanteurs » étaient des gens honorables. Au fil des ans j’ai commencé à regarder de plus près ce qu’ils faisaient, et il est devenu clair pour moi que la raison pour laquelle on nous parlait de mort cérébrale était en vue de justifier la transplantation d’organes. On avait essayé de faire des transplantations de cœurs prélevés sur des personnes mortes, mais cela ne marchait pas. Il fallait pouvoir disposer d’un cœur battant prélevé sur une personne vivante. La première opération était celle du Dr Christiaan Barnard en Afrique du Sud en 1967. La deuxième transplantation eut lieu peu après à Brooklyn, New York, où l’on a découpé le cœur battant d’un bébé âgé de trois jours pour le transplanter sur un bébé de 18 jours. Ces deux bébés étaient innocents ; je pense que les parents l’étaient probablement aussi, ils ont été conduits là où ils étaient par les médecins. A la fin de cette journée, les médecins avaient tué deux bébés. C’est le début de toute cette histoire. […]

Beaucoup pensent que la « mort cérébrale » suppose des tests sophistiqués, mais non, cela se réduit souvent à l’observation clinique faite sur le patient dans son lit. […]Les personnes dont la vie est en danger sont celles qui ont les organes les plus sains : celles qui ont entre 16 et 30 ans. Si une telle personne est blessée à la tête, on va immédiatement chercher à garder ses organes en forme alors que les soins devraient viser à la maintenir, elle, en bonne forme. Ce n’est plus la personne qui est soignée, mais les organes. […]

Vous me faites penser à la culture aztèque : on y prenait des cœurs battants pour faire vivre le soleil, dans la nôtre, on prend des cœurs, des foies, pour faire vivre d’autres personnes.

C’est tout à fait ça. Les choses sont similaires. Je crois que la majorité des gens, lorsqu’ils m’entendent, sont d’accord avec ce que je dis et l’acceptent volontiers, car c’est la vérité. Ceux qui font partie de l’industrie de la transplantation d’organes, et ceux qui ont dit à d’autres qu’ils peuvent bien donner leurs organes, sont plus réticents par rapport à ce que j’ai à dire mais cela se comprend, car s’ils reconnaissaient avoir tort, il leur faudrait reconnaître aussi avoir aidé quelqu’un d’autre à mourir. La population en général accepte volontiers, au contraire, parce que la vérité est tellement simple. […]

Pouvez-vous nous rappeler le critère de la récupération d’organes donné par Benoît XVI ?

Son enseignement moral sur ce point est assez clair. Il dit que des organes vitaux individuels ne peuvent être extraits sinon « ex cadavere ». Il a dit cela en latin. Comment un corps vivant devient-il un cadavre ? Il faut qu’il passe par la mort véritable. La mort cérébrale, quelle que soit cette réalité, n’est pas la mort véritable."

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