Le journaliste Nicolas Diat, biographe de Benoît XVI et co-auteur avec le cardinal Robert Sarah de plusieurs livres, a passé plusieurs mois derrière les murs de huit des plus grands monastères de France pour interroger des moines en fin de vie et ceux qui les accompagnent sur cette dernière étape terrestre. Il en a publié un ouvrage. Extrait de son entretien dans le Point :
"Le père-abbé de l'abbaye de Fontgombault, dans le Berry, aime à décrire le paradoxe moderne qui nous entraîne à imaginer que nous allons réfléchir à notre mort à la toute fin de notre vie, lorsque nous serons malades, dépendants et, parfois, privés de notre discernement. Or, si l'on ne se prépare pas à la mort de notre vivant, nous aurons bien du mal à le faire à la fin de notre vie. Les moines ont tellement pensé la question de la mort qu'à l'instant de partir, elle n'en est plus une : la chose s'impose comme une évidence simple et belle.
La fréquentation de ces moines en fin de vie a-t-elle changé votre rapport personnel à la maladie, la vieillesse, la mort ?
J'ai beaucoup travaillé avec les pères infirmiers, qui parfois sont des médecins de formation. Et j'ai été frappé par la paix qui les habite. Ils ne parlent jamais de tristesse, on les voit peu pleurer. Parce que pour eux, répétons-le, la mort fait partie de la vie. Les monastères ont leurs singularités, liées à leur histoire particulière. S'y côtoie une multiplicité de destins, d'histoires et de parcours personnels singuliers mais ces lieux sont tous habités par une même paix. En les rejoignant, j'avais l'impression de partir aux marges. Mais, en fait, les monastères sont au centre de la vie, en phase avec les problèmes les plus humains. Je partais en dehors du monde, derrière les hauts murs des clôtures et, chemin faisant, je me retrouvais au centre de la vie."
Dautremer
N’est-il pas plus juste de dire que la mort fait partie de l’existence ?
J’ai souvenir d’une lettre de l’abbaye du Barroux signée par Dom Gérard qui disait que « la mort est l’événement le plus important de notre existence ».
David
Me revient à l’esprit ce vers
de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face :
« Que me font la mort ou la vie ?
Jésus, ma joie, c’est de t’aimer ! »
nicole
Voir l’article dans “Famille Chrétienne”
http://www.famillechretienne.fr/livres/foi/temoignages-chretiens/un-temps-pour-mourir-derniers-jours-de-la-vie-des-moines-231416
avec plusieurs témoignages, extraits du livre
Soazig NEDELEC
La mort fait bien partie de la Vie…