Samedi, le pape célébrait une messe pour les cardinaux et évêques défunts. Extraits de son homélie traduite par Benoît-et-moi :
"Dans nos cœurs est présent et vivant le climat de la communion des
saints et de la commémoration des fidèles défunts, que la liturgie nous a
fait vivre intensément dans les célébrations des derniers jours. En
particulier, les visites aux cimetières nous ont permis de renouveler le
lien avec les êtres chers qui nous ont quittés; la mort,
paradoxalement, préserve ce que la vie ne peut retenir. Comment nos
défunts ont vécu, ce qu'ils ont aimé, craint et espéré, ce qu'ils ont
rejeté, nous le découvrons, en effet, de manière singulière justement
sur les tombes, qui sont restées presque comme un miroir de leur
existence, de leur monde: elles nous interpellent et nous conduisent à
renouer un dialogue que la mort a mis à mal. Ainsi, les lieux de
sépulture sont une sorte d'assemblée, dans laquelle les vivants
rencontrent leurs défunts et avec eux redécouvrent les liens de
communion que la mort n'a pas pu interrompre. Et ici, à Rome, dans
ces cimetières particuliers que sont les catacombes, nous réalisons
comme dans aucun autre endroit, les liens profonds avec le christianisme
antique, que nous ressentons si proche. Quand nous entrons dans les
couloirs des catacombes – comme dans les allées des cimetières de nos
villes et de nos pays – c'est comme si nous franchissions un seuil
immatériel et que nous entrions en communication avec ceux qui là-bas
gardent leur passé, fait de joies et de douleurs, de pertes et
d'espérances. Cela se produit parce que la mort regarde l'homme
d'aujourd'hui exactement comme celui d'autrefois; et même si beaucoup de
choses du passé nous sont devenues étrangères, la mort est toujours la
même. […]"