Extrait du témoignage d'une infirmière :
"Depuis 18 mois, j'anime des sessions de formation sur la douleur et les soins palliatifs, à des personnels de santé de certaines EHPAD de mon département. Ces personnels sont des infirmier(e)s, des aides-soignant(e)s, des AMP et des ASH (agents de services hospitaliers).
Ces temps de formation sont l'occasion de réfléchir sur les pratiques de soins et d'acquérir de nouvelles connaissances. Elles sont aussi le lieu de longues discussions où de nombreuses questions sont soulevées.
L'une, abordée fréquemment, est celle de la rapidité avec laquelle meure un certain nombre de résidents de ces EHPAD dès que leur état de santé s'aggrave.
En effet, lorsque nous étudions la problématique de la douleur, de l'angoisse, de certaines agitations, des troubles du transit, de l'élimination, de l'alimentation ou encore de l'hydratation chez les patients en fin de vie, je questionne toujours les soignants sur la façon dont ils observent, évaluent, traitent et soulagent ces inconforts. Nous prenons le temps de l'écoute pour mieux comprendre les situations concrètes.
Afin de permettre aux personnels de bien comprendre l'objet de ces questions, je donne toujours des exemples concrets de personnes accompagnées sur mes lieux de travail.
Ainsi, j'explique que, pour chaque patient en fin de vie chez qui nous observons un inconfort, nous l'évaluons, nous nous efforçons de le comprendre et d'en trouver la source. A partir de cela, nous appliquons les traitements adaptés ou faisons des démarches afin de tenter de répondre au problème.
Ensuite, je précise que nous évaluons l'efficacité des traitements et le confort du patient, en veillant bien à ce que la thérapeutique ne soit pas trop ou insuffisamment dosée puis, sans cesse, nous réévaluons les problématiques et la justesse des traitements. L'objectif est de soulager tout en préservant la conscience de la personne, autant que cela est possible. [Lire la suite]