François Ewald, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, écrit dans Les Echos :
"La venue du pape Benoît XVI a fait événement. Tout, pourtant, avait été fait pour rendre ce voyage insignifiant. Benoît XVI, disait-on, n’a pas le charisme de Jean-Paul II. Il n’a pas sa capacité de mobilisation, en particulier auprès des jeunes. C’est un conservateur, dont le dogmatisme ne peut plus parler à personne. […] Que sommes-nous donc en train de perdre ? La «parole». Surprise ! Benoît XVI, sans rien transiger du théologien qu’il est, a rappelé, avec un grand talent pédagogique, que la religion catholique a fait que la civilisation française s’est construite, à partir des monastères, comme une civilisation de la «parole». […]
La parole, au contraire de la communication, c’est, selon Benoît XVI, d’abord se mettre à l’écoute, le vrai sens «d’obéir», c’est-à-dire s’inscrire dans la parole d’un « Autre », qu’il faut savoir entendre, Dieu dans la tradition chrétienne, et dont la parole, pieusement conservée, s’exprime dans des livres. Pas de parole non plus sans communauté, qui se rassemble régulièrement autour d’elle. Et les rassemblements organisés ce week-end autour du pape, très ritualisés dans leur simplicité, ont su produire leur dimension humble et indispensable oubliée. La parole, construite dans la tradition chrétienne, a-t-il encore rappelé, est un engagement complet de l’être humain, une disposition du corps et de l’esprit, dont le sens s’exprime dans le chant des psaumes. C’est aussi le principe d’une distinction entre ce qui mérite de durer et l’éphémère, le mobile et l’immobile, l’essentiel et le passager, le vrai et le faux. On ne pouvait être plus à contre-courant."
Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu.
Damien
Un analyse très intéressante de la couverture médiatique du voyage du Pape sur l’excellent site mené par Elisabeth Levy Causeur.net :
http://www.causeur.fr/le-pape-est-pape,939
sixtine
je viens de lire cet article sur “causeur” :c’est EXCELLENT !
merci à celles ou ceux qui l’ont repréré.