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Bioéthique / Homosexualité : revendication du lobby gay

La PMA, une injustice pour l’enfant

Aude Mirkovic, maître de conférences en droit privé et porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance, écrit dans Le Figarovox :

T"[…) De façon générale, la PMA avec donneur, y compris lorsqu'elle est pratiquée au profit d'un couple homme/femme, réalise une injustice à l'égard de l'enfant qui est privé, délibérément, d'un de ses géniteurs et, donc, du fondement biologique de sa filiation. Certes, la filiation est loin de se réduire à un donné biologique, mais comment prétendre sérieusement que ce donné biologique est si peu important qu'il serait légitime d'en priver volontairement un enfant? Quel adulte accepterait de quitter la maternité avec un autre enfant que le sien? Quel couple ayant recours à l'AMP s'accommoderait sans broncher d'une erreur d'utilisation de gamètes ou d'attribution d'embryon? Pourquoi, dès lors qu'il s'agit de l'enfant, considère-t-on de façon péremptoire qu'il serait indifférent pour lui d'avoir ou non ses géniteurs comme parents, au point qu'il soit légitime d'exclure délibérément l'un ou l'autre au profit d'un parent d'intention? […]

Une telle privation serait non seulement illégitime, mais encore contraire aux engagements internationaux de la France et, en particulier, à la Convention internationale des droits de l'enfant dont l'article 7 proclame le droit pour tout enfant, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d'être élevé par eux. Comment un procédé qui organise l'impossibilité pour un enfant de connaitre son père et, a fortiori, d'être élevé par lui, pourrait-il être conforme à ce texte? Les engagements internationaux ayant une force supérieure à celle des lois internes, l'Etat français verra un jour où l'autre sa responsabilité engagée par des enfants dont ses lois auront violé les droits. En effet, si notre époque est incapable de prendre conscience des injustices qu'elle promeut, comme souvent l'ont été les époques qui nous ont précédé, l'expérience prouve que le tribunal de l'histoire ne laissera pas ces injustices impunies.

Quant à l'adoption, elle ne saurait ici servir de prétexte car elle ne prive pas l'enfant de la possibilité de connaitre ses parents d'origine et d'être élevé par eux. L'adoption ne prive l'enfant de rien, puisqu'elle intervient par définition au profit d'un enfant déjà privé, par les malheurs et les aléas de la vie, de son père, de sa mère ou des deux. […]

Il reste qu'il existe des enfants, qui ne sont pas nés de PMA, qui ne connaissent jamais leur père, et grandissent sans lui. Et alors? Ils peuvent certes et heureusement très bien réussir leur vie, mais il n'y en a pas moins là objectivement un manque, une souffrance. Ce n'est pas parce que, hélas, ce manque de père existe que la loi doit envisager de le généraliser. Non, vraiment, madame Taubira, ce ne serait pas légitime."

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