Antoine Renard, président de la Confédération nationale des AFC, écrit :
"Un remaniement ministériel vient d’avoir lieu ; on annonçait un gouvernement réduit ; on constate qu’aucun ministre ou secrétaire d’Etat n’est explicitement chargé de la famille. Oubli ou signal politique ? La famille n’est-elle plus un sujet prioritaire ? Ce silence est d’autant plus surprenant que la politique familiale de notre pays est enviée par nos voisins et que, par exemple, la Hongrie qui va présider l’Union Européenne a déjà annoncé une réunion des ministres de la famille des Etats membres.
A vrai dire, « la famille » n’a pas besoin d’être administrée, mais elle a besoin de paix. Or les familles n’ont pas la paix aujourd’hui. Elles sont secouées, voire mises en cause par les évolutions de la société, soumises aux difficultés nées de la crise, par les problèmes de logement, de dépendance, désemparées devant la difficulté d’éduquer. Elles ont besoin d’être soutenues, confortées, encouragées. C’est le rôle de l’Etat que de leur garantir les conditions de leur développement, pour le bien de toute la société.
Certes, il vaudrait mieux une grande politique familiale, proposée par les familles elles-mêmes, rénovée et ambitieuse, qu’un petit secrétariat d’Etat. Le rôle institutionnel de l’UNAF pour faire entendre la voix des familles est ici crucial. Mais, sans ministre de la Famille, à qui s’adressera-t-elle ? […] La politique familiale doit être incarnée par un ministre ayant autorité auprès de ses collègues. Ajouter une visibilité insuffisante en termes de pilotage aux incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur la compréhension de la raison d’être de la politique familiale, n’est pas de nature à conforter dans leur choix ceux qui fondent une famille ou à les aider à comprendre la dimension sociale de leur choix. Si la vie de chaque famille est une affaire privée, le fait familial est bien une affaire publique.
La politique familiale ne se limite pas à des mesures d’aide aux familles en difficulté, pas plus que la famille n’est soluble dans un portefeuille ministériel, aussi vaste soit-il. Mais en affichant sa volonté de conduire une politique familiale, et en disant qui en a la charge au nom du Gouvernement, l’Etat reconnait que la portée des liens familiaux dépasse leurs premiers protagonistes et qu’il entend promouvoir les conditions qui renforcent la famille. Au premier chef viennent la protection de l’engagement que les conjoints ont choisi, qui passe par la nécessaire distinction entre mariage, PACS et concubinage, et l’affirmation des droits des parents, notamment en matière d’éducation."