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Pays : International

La politique monétaire actuelle est immorale

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

M"Jörg Guido Hülsmann est professeur d’économie à l’université d’Angers et chercheur à l’Institut Ludwig von Mises aux États-Unis. Comme l’indique cette dernière qualité, notre homme est un fidèle disciple des maîtres de l’école autrichienne. Le livre qu’il vient de publier aux éditions L’Harmattan est profondément original – au moins en langue française. L’auteur a voulu s’interroger, non seulement sur l’efficacité, mais surtout sur la moralité, de telle ou telle politique monétaire. Ce qui ressort le plus nettement de cet ouvrage, c’est que les principes de la philosophie traditionnelle, admirablement synthétisée par saint Thomas d’Aquin et les grands scolastiques, sont très largement compatibles avec les principes économiques de l’école autrichienne.

Plus important, il en ressort que la situation monétaire actuelle est, non seulement prodigieusement inefficace, mais, plus grave encore, profondément immorale, car attentatoire à l’interdiction fondamentale du vol. En France, on ne se rend peut-être pas suffisamment compte que l’inflation est une spoliation. Bien sûr, beaucoup (même s’ils sont trop peu nombreux) de politiques et de journalistes critiquent les politiques inflationnistes – c’est-à-dire la quasi totalité des politiques menées depuis plus de 30 ans, notamment celles qui ont été menées sous le titre de « relance de la croissance ». Mais leurs critiques portent généralement sur le fait que l’inflation est globalement inefficace pour, précisément, relancer la croissance. Tout ce qu’elle peut faire, c’est donner plus de pouvoir d’achat à telle catégorie de personnes. Il est certain que cela n’améliore pas la situation économique globale. Mais il y a pire : cette amélioration du pouvoir d’achat d’une catégorie donnée de personnes ne peut se faire qu’au détriment d’une autre catégorie. En bon français, cela s’appelle du vol !

Alors, comment sortir de ces politiques monétaires, non seulement inefficaces, mais bel et bien mafieuses ? Hülsmann le montre bien, il n’y a qu’une seule solution : éviter aux gouvernants la tentation de l’argent facile. Ce qui veut dire qu’il faut, d’une part, laisser les monnaies se faire concurrence entre elles (et faire concurrence avec l’or). Et, d’autre part, qu’il faut soustraire le pouvoir monétaire au pouvoir politique. En d’autres temps, et en d’autres termes, le savant théologien et économiste Nicolas Oresme avait dit la même chose : le prince (et, aujourd’hui, le parlement ou le chef de l’État) n’est pas maître de sa monnaie. Comme quoi la réforme monétaire indispensable est aussi un retour aux sources de la grande pensée européenne !"

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17 commentaires

  1. “soustraire le pouvoir monétaire au pouvoir politique” = renoncer à une politique monétaire d’Etat.
    Mon cher MJ, cela s’appelle l’Euro géré par la Banque centrale indépendante de Francfort… donc soit vous avez mal compris le texte de G de T, soit cette personne fait des propositions vraiment absurdes…
    [Je crois que vous n’avez pas bien saisi que l’UE est un pouvoir politique.
    MJ]

  2. 100 % d’accord. Laisser la monnaie aux gouvernants, c’est laisser la clef de la cave à l’ivrogne. Les gouvernants ont pour seul objectif de se faire réélire. Donc que font ils pour acheter les électeurs ? L’inflation, c’est du vol. La dévaluation “compétitive” aussi. Et les dettes (qui consistent à faire payer parc des gens pas encore nés pour donner à ceux qui votent aujourd’hui) c’est du vol aussi.
    Il faut interdire aux gouvernants de dépenser plus qu’ils ne gagnent. Seul des “privés” doivent pouvoir s’endetter.

  3. “soustraire le pouvoir monétaire au pouvoir politique” !!!
    Mais c’est inadmissible ! Cela reviendrait à créer un pouvoir économique indépendant du pouvoir politique. C’est ce qu’on reproche à l’Europe et à la BCE, seule maître de l’euro !
    Comme quoi, in cauda venenum : la référence initiale à St Thomas d’Aquin est là pour endormir le lecteur et lui faire accepter la conclusion.
    Comment peut-on tomber dans un tel panneau ?

  4. Moralité ? Le fond de la crise, comme rappelé par même le document Justice et Paix… si souvent mentionnés par les uns et les autres et filtrés dans de grossières diatribes anti-libérales.
    Rappelons l’extrait de l’encyclique :
    “Dans son encyclique sociale, Benoît XVI a identifié très précisément les racines d’une crise qui n’est
    pas seulement de nature économique et financière, mais AVANT TOUT de nature morale. […] Mais Benoît XVI a également identifié et dénoncé une nouvelle
    idéologie : celle de la « technocratie ».”

  5. Voilà un post qui consonne curieusement avec les dogmes germano-bruxellois : vive l’indépendance de la bce, avec comme seule consigne la lutte contre l’inflation : on a connu le salon beige mieux inspiré. J’ajoute qu’il y a toujours eu de l’inflation, y compris au temps des scolastiques (voir le règne de Philippe-le-Bel, mais déjà sous saint Louis), et que ça a toujours fait pleurer les rentiers. Mais l’inflation est la respiration de l’économie.
    [Le président de la BCE est nommé par le Conseil européen, donc par les politiques. Côté indépendance, on fait mieux. MJ]

  6. Tss c’est à cela que l’on voit le manque de culture économique de nos concitoyens. Je le développe plus longuement dans le N°3 de NdF qui devrait paraître sous peu, le problème de l’Euro, c’est que nous étions partis sur un engagement d’indépendance de la BCE à l’égard du pouvoir politique, pour finalement se retrouver avec (honte à Trichet) un pouvoir politique qui impose sa volonté et une BCE aujourd’hui virtuellement en faillite, une monnaie qui devait être la ressource au moment de la chute du dollar (totalement aux ordres du pouvoir politique) et qui finalement fait la course à celui qui coulera le plus vite. TOUS les candidats proposent la même chose, TOUS. Que la monnaie s’appelle franc ou euro ou roupie malgache (comme je l’écris dans mon article) n’a strictement aucune importance. Tous les candidats proposent qu’elle soit dépendante du pouvoir politique et ça, c’est une groSSSSeu bêtise. La monnaie devient toujours une variable d’ajustement (souvenez vous des dévaluations à répétition du franc) et ce sont toujours les petits épargnants qui trinquent.

  7. La monnaie est un pouvoir régalien. C’est à dire politique. Était roi ou prince qui pouvait battre monnaie… et en faisait varier le titre.
    Pour un louis on avait 15 à 25 livres selon les époques et parfois lors d’un même règne (louis XIV). La livre était franche depuis le paiement de la rançon de Jean le bon, autrement dit, c’était le franc.
    A la fin du règne de Louis XIV on a voulu un franc fort (donc un louis faiblement titré en livre). La conjonction de cette mesure avec deux hivers un peu rude et une guerre finissante nous a donnée une crise, une vrai : plus d’un millions de mort dans un pays de 20 millions d’habitant.
    La fin du règne c’est terminée dans la misère.
    Pour résoudre la crise, le Régent a fait appel à Law. La faillite du système de ce dernier a engendré une inflation galopante qui a épuré toutes les dettes et consolidé les finances, mais a épouvanté les financiers qui on obtenus des parlements le gel de la valeur des monnaies. Depuis lors le louis (le Napoléon après la révolution et jusqu’à aujourd’hui) vaut 20 francs (20 francs or).
    La première partie du règne de Louis XV fut particulièrement heureuse du fait du rétablissement des finances, mais plus le règne s’avançait, plus les problèmes financiers du roi grandissaient.
    Louis XVI connut les mêmes difficultés. La guerre d’indépendance des États Unis n’arrangea rien.
    Comme il ne pouvait jouer sur les monnaies, il fut obligé de convoquer les états généraux pour augmenter les impôts.
    La perte du pouvoir sur les monnaies a conduit le roi de France à la révolution en 69 ans (1720-1789). Comme la France a moins de ressources aujourd’hui, l’euro nous conduit à la même situation en un peu plus de dix ans.
    Petite remarque, l’inflation pénalise les rentiers et favorise les jeunes qui s’installent. C’est normal que des pays de vieux comme l’Allemagne ou la France desséchée en aient peur : c’est l’alliée des familles nombreuses.

  8. L’inflation favorise les investisseurs dans l’economie productive, et pénalise les rentiers. Toutes les periodes glorieuses sont le resultat d’une economie basée sur la création de biens distributrice d’emploi !

  9. La monnaie, moyen de consolider le pouvoir d’un peuple dans ses frontières, RIEN de plus sain et de plus pacifique.
    La monnaie Crédit c’est la monnaie du monopoly, le crédit permet d’avoir du crédit qui permet d’obtenir du crédit au prix de dizaines de millions de pauvres….
    La monnaie crédit, nie l’effort des socialisation qu’on appelle le TRAVAIL et supprime la Sécurité qui va avec la socialisation, préparant le Dernier Tour de Spéculation où 99,99% des gens seront sans argent et le reste 0,01% possedera TOUT! Mais combien de temps le 0,01 % tiendra t il la planete “Camp de Concentration” ?
    http://laliguechretienne.wordpress.com/
    Vous desirez profiter de votre bien, préparez la prospérité, n’excluez personne du droit à la sécurité.

  10. [Le président de la BCE est nommé par le Conseil européen, donc par les politiques. Côté indépendance, on fait mieux. MJ]
    L’Indépendance réelle de toute Banque (qu’elle soit Canadienne, Européenne, Russe ou autres..) l’indépendance réelle de toute banque se vérifie par ce fait que SEUL le banquier a pouvoir décisionnel de créer (ou de ne pas créer)et de détruire la monnaie. C’est le Pouvoir Banquaire. Ce pouvoir est totalement indépendant de tout pouvoir politique, de tout parti politique, de tout système politique. C’est un supra pouvoir si l’on veut. Ce pouvoir n’est pas\plus un pouvoir politique. Il n’est soumis à aucun pouvoir quel qu’il soit. La politique n’a pas\plus se pouvoir. On ne peut donc pas lui retirer ce qu’il n’a pas\plus. Il s’agit de retirer des banques se pouvoir décisionnel (absolu et indépendant) de la création de la monnaie qui leur ont été accordé. Il s’agit de rapatrier ce pouvoir injustement privatisé pour lui rendre sa fonction réelle qui est d’être un pouvoir public ou gouvernemental si l’on veut. Il s’agit de se réapproprier le pouvoir social sur la création de la monnaie, un ‘crédit social’ soumis lui-même à un office nationale; et jeter à la poubelle le principe d’un système privé de la création de la monnaie,que l’on appelle ‘crédit banquaire’. L’administration nationale de la monnaie créé peut se faire par cette institution privé que sont les banques (c’est leur spécialité).

  11. @ Frégate @Thadée
    Le pouvoir régalien de battre monnaie : un mythe dans le cadre politique ancien, où circulait sur le sol national la monnaie du Roi et celles d’autres origines selon les besoins, et ce pouvoir régalien était donc limité par cette concurrence concrète. Car il n’a pas été toujours une réussite.
    Le fait que le pouvoir central joue sur la quantité d’or des monnaies de référence -dévaluation- créait de la misère, car s’il y a eu de l’inflation depuis toujours, cela faisait baisser encore plus le pouvoir d’achat des revenus fixés en unité de compte. Quand la monnaie royale était dévalorisée, les Français lui préféraient des monnaies étrangères.
    Rien n’empêchait de rétablir les finances royales à la fin du XVII ème puis ensuite : il eut suffi d’assujettir à l’impôt certaines classes qui en étaient exemptées, ainsi que l’avait préconisé VAUBAN, et que refusa Louis XIV, qui préférait une noblesse à privilèges obsolètes qu’à devoirs concrets et pouvoir réel. La dévaluation n’y eut rien changé.
    Le Franc Napoléon a duré si longtemps parce que les régents de la banque de France n’étaient pas des fonctionnaires, mais des banquiers privés ou des dirigeants de grandes entreprises cooptés, les fameuses ”200 familles” de la gauche, laquelle a voulu justement la facilité des manipulations du cours du franc, et la fiscalité, plutôt que de favoriser le long terme de l’investissement.
    Dire que l’inflation gêne les rentiers et favorise les jeunes est très contestable : est-ce qu’un quadra qui place des économies dans un appartement loué doit voir ses loyers ”mangés” par l’inflation ? Faut-il que pour payer un endettement à la limité du supportable pour se loger un jeune ménage doive absolument espérer une forte inflation qui amoindrit le poids de ses remboursements si ses revenus sont augmentés par ailleurs ? Cela crée aussi une dévalorisation de l’épargne et donc une diminution de l’autofinancement, et le recours à l’emprunt : même les états s’y sont mis, avec les conséquences actuelles.
    Enfin si l’inflation est si néfaste aux rentiers, elle l’est surtout aux retraités, surtout s’ils dépendent de l’Etat, surtout si en plus celui ci doit s’endetter pour payer sa dette…….Quand on se faisait sa retraite par l’épargne et le patrimoine, on dépendait moins de l’Etat, lequel n’a créé de retraites que quand les patrimoines ont commencé à ne plus suffire à la majorité des français.
    Manipuler la monnaie par la loi de l’Etat fédéral a été ce qu’a autorisé Clinton lorsqu’il a fait sauter tous les verrous légaux prudentiels, favorisant la création de monnaie par le crédit sans contrepartie sérieuse la garantissant. C’était un homme de la gauche américaine.
    Pour qui est de la BCE et de TRICHET, elles et il n’ont rien fait de répréhensible en tant qu’organisme indépendant : le pouvoir européen leur avait donné mission de faire de l’€uro une monnaie forte à parité avec le Deutsch Mark, ce qu’ils ont fait. Ce n’est pas la BCE qui est responsable de l’échec de l’€uro, mais les concepteurs de l’€uro et les dettes des états.

  12. Il est assez etrange d’associer la monnaie et la morale, autant vouloir associer l’eau et le feu.

  13. Eh oui, Papon : ça s’appelle le christianisme.

  14. Les arguments de cet articles sont très proches de ceux qui ont permis de constituer l’Euro, mais il y a bien des différences, notamment le fait que l’Euro n’est pas vraiment en concurrence avec d’autres monnaies.
    Ceci-dit, il y a un point très gênant : si la monnaie n’appartient plus aux Etats, les Etats sont à la merci du marché, comme une entreprise. Or l’Etat n’est pas une entreprise, l’Etat représente une collectivité qui contrairement à une entreprise ne peut disparaître.
    Je crois que le problème est qu’il n’y a pas de solution idéale car 1) on ne peut considérer l’Etat comme une organisation comme une autre 2) on en peut éviter des comportements inadapté des hommes d’Etat…

  15. Tout à fait d’accord avec l’article, et avec PG qui répond à l’intervention très intéressante de Frégate. D’autres attribuent comme origine de la révolution française… le climat (Leroy Ladurie). Sans doute un ensemble de raisons, avec la lâcheté et l’égoïsme comme raisons principales.
    La monnaie doit être un outil neutre. Les politiques monétaristes créées par des universitaires prix Nobel d’économie l’ont déconnectée de la réalité et nous ont ruiné.
    Mais comment créer une monnaie neutre? Même si je trouve que l’euro est relativement neutre, ce qui n’a pas empêché la France de poursuivre sa tradition démagogique d’inflation.
    Et revenons aux fondamentaux d’une économie : éducation/formation, investissement, État garantissant les normes et la validité des contrats, transparence des contrats, sécurité intérieure et extérieure…, et de la morale dans tout

  16. Plus les choses iront de l’avant, plus les partisans de l’Union européenne eux-même devront abandonner leur monétarisme actuel (je ne parle pas ici des germanophiles purs et durs) pour pouvoir faire fonctionner la “planche à billets” au niveau européen.
    Les mécanismes de soutien n’ont pas d’autre but.

  17. Quelle était l’inflation durant les 30 glorieuses 1945-1975 ?
    Quelle est la croissance de la zone euro (monnaie qui s’est toujours voulue forte) par rapport au reste du monde ?
    Certes une hyperinflation est catastrophique, mais c’est la volonté de maintenir une rigueur monétaire qui plongea les USA dans la crise de 29.

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