La visite du Saint-Père a été l’occasion de lire ou d’entendre des commentaires plus ou moins farfelus dans la presse, mais aussi de bonnes choses (et pas forcément dans la presse qui s’affiche ‘catholique’). En voici un florilège, non exhaustif :
- Libération parle "d’opération de recrutement", ce qui a fait réagir l’abbé de Tanouärn sur son blog.
- Henri Tincq, fidèle à lui-même, évoque une messe "rétro" aux Invalides, sous prétexte de latin, de grégorien et de communion à genoux. Ce qui devrait être considéré comme normal est donc devenu "rétro"… On y relève aussi ce monument : "La frange la plus dure du schisme, celle de la Fraternité Saint Pie X", sous-entendu : le reste des traditionalistes constitue la frange ‘molle’ du ‘schisme’ !
- On se demande si Nicolas Senèze, dans La Croix, a bien lu le même discours du Pape aux évêques. Il y voit notamment que, à propos du Motu Proprio, le Pape aurait "mis en garde ceux qui […] tentent de les court-circuiter en s’adressant directement à Rome". Passage introuvable dans le discours ou interprétation abusive de "Le peuple chrétien doit vous considérer avec affection et respect" ? Pourtant, l’article 7 de Summorum Pontificum précise bien que les fidèles peuvent recourir à la Commission Ecclesia Dei si leur curé ou leur évêque n’exauce pas leur désir. Jean-Marie Guénois a été mieux inspiré dans Le Figaro sur ce même discours.
- L’Express réduit le discours aux Bernardins à une charge contre les évangélistes…
- Pour Le Parisien, cette visite fera date. On n’en pense pas moins.
- Les différents articles du Point relatent plutôt fidèlement les propos du Pape, sans commentaire superflu.
- Ouest-France voit en Benoît XVI un pape à la fois pèlerin et politique et se lamente que Benoît XVI "persiste à laisser en friche des questions lancinantes sur l’accès à la prêtrise d’hommes mariés, sur le rôle éminent des laïcs, l’accueil des divorcés-remariés, ou encore sur la place des femmes dans l’Église".
Un bon point pour Le Figaro, dans lequel Etienne de Montéty commente cette visite. Extrait :
"On sourit en relisant les commentaires alarmistes qui accueillirent Benoît XVI la semaine dernière : a-t-il le bon profil ? Est-ce lui que notre société attend ? L’ovation que lui ont réservée les jeunes de Notre-Dame et les foules bigarrées des Invalides ou de Lourdes tiennent lieu de réponse aux oiseaux de mauvais augure. […] Mauriac expliquait qu’on ne peut demander qu’une seule chose à un pape : qu’il «prononce simplement les paroles et fasse simplement les gestes pour lesquels il a été appelé». Ces paroles, Benoît XVI les a prononcées. Ces gestes, il les a faits. Il a évoqué la laïcité avec mesure et intelligence devant le président de la République. Il a administré une brillante leçon d’histoire et de théologie aux intellectuels. À Paris comme à Lourdes, il a rempli sa mission qui est de «confirmer ses frères dans la foi». […] Dimanche, le Pape s’est longuement adressé aux évêques. Fraternellement, mais avec fermeté. […] Plus important, il a explicitement poussé l’épiscopat à prendre la parole en toute liberté (le mot est répété, à dessein). […] Fort de son magistère international et de l’indépendance d’esprit qui semble être sa marque, le Pape est allé dans ce sens durant ces trois jours en France. Il demande maintenant aux évêques de régler leur pas sur le sien."
Merci aux lecteurs d’enrichir ce post en ajoutant en commentaires ce qu’ils auront entendu de bon et de moins bon dans la presse.
Jacques
J’ai écouté France-Info, qui notons le a bien retransmis l’évènement, mais en l’émaillant de commentaires de soit-disant “spécialistes”. On a eu le droit aux tartes à la crème habituelle, et en particulier sur le discours aux évèques jugé très “conservateur”, “mais non destiné au public”: les francs-maçons ont l’habitude du secret…
Je suis content de voir de telles réactions, car il ne fallait pas attendre moins d’eux; cependant ce déchainement prouve que le Pape a encore de l’influence, ce qui est sans aucun doute un soutien pour nous.
marie laure
Voila notre trés cher St Père reparti a Rome.Nous avons l’impression d’être un peu orphelins.Quelle piété ,quelle simplicité pour dire les choses de toujours que nous attendions.Quelle assurance dans la foi ,quelle bonté qui n’est que le reflet de Dieu .Merci trés St père pour ces 4jours merveilleux et ces superbes homélies que vous nous laissez a Méditer.
Je souhaite que tous nos prêtres en fassent part aux fidéles ,qui n’aurons pas eu la chance ou la possibilité,d’entendre ces splendides homélies
AMarie
Sur I Tele, le bon et le moins bon dans le même reportage ; le journaliste cite Bernadette puis Zola : “il faut tolérer cette ville [Lourdes] comme on tolère le mensonge qui fait vivre”….Et l’effet est pervers, puisque moi même je n’ai retenu avec précision que le mot de Zola ! (Pour Bernadette, je crois que c’est : “je ne suis pas venue vous convaincre mais vous répéter ce qu’Elle m’a dit.”)
Bénédicte
Il y avait un excellent article dans Direct jeudi dernier (http://www.directsoir.net/v1/Pages-Presse/Archives-Telechargement.aspx). Bien informé et intelligent, avec des commentaires de l’abbé Albert Jacquemin. En revanche, on m’a dit que le lendemain matin, Direct matin avat publié un article bourré de critiques caricaturales.
Pierre
Merci à KTO de nous avoir permis de communier avec nos compatriotes français en étant à 10 000 Km de la France, en vous suivant en direct, nous avons communier avec vous !
Boris
@ Jacques :
“mais non destiné au public” : effectivement le discours aux Evêques n’était pas destiné au public mais … aux Evêques !
Par contre, on notera le doigté du Pape en rendant une partie de la séance accessible au public afin de couper court aux rumeurs. Certains disent qu’il ne sait pas jouer des médias, au contraire, il les maitrise parfaitement. Mais pas dans le sens du spectacle, au contraire dans celui de l’information.
Pour les perles : France Inter ce Lundi Matin qui ne parle que de la phrase sur les “divorcés-remariés” et de celle sur le motu proprio, mais sans non-plus s’attarder.
Donc les journalistes ne relèvent que ce qui pourrait éventuellement amener la polémique.
Je note aussi le traitement : comme quoi le Pape en aurait trop ou pas assez dit sur les “Divorcés-remariés”. Même remarque pour “Jacques” ci-dessus : le Pape s’adresse aux Evêques, il n’a donc pas besoin de développer une catéchèse sur le sujet.
Je pense que la vraie information à tirer de cette phrase est : “nous avons des plaintes qui remontent à Rome de vos paroisses, merci de faire la police pour mettre fin à ces bénédictions sans fondement et contre-pastorales”. Evidemment, c’est une supposition, mais on peut faire la même pour la phrase sur la motu proprio : “vous êtes Evêques, occupez-vous de vos ouailles car ce n’est pas le rôle de Rome de s’en occuper”.
Pas besoin de développer : ils connaissent la doctrine Catholique.
Jason
Il faut “zaper” tout le négatif, ne plus lire ces “oiseaux de malheur” et aussi cesser de comparer nos Papes.
Jean Paul II était Philosophe, Benoit XVI est un théologien…et chacun un charisme différent.
Le Bon Dieu veille sur son Eglise et lui donne le Pape dont elle a besoin dans le temps présent.
Deo Gratias et Merci à notre Pape qui a pris tant de peine à venir visiter la France avec le souci de son salut.
free
La réjouissance essentielle : le succès incontestable de cette visite de Benoît XVI.
Encore une fois (comme pour les JMJ de 1997) certains veulent annoncer la “marée basse” et, en fin de compte, c’est la “marée d’équinoxe”. Merci très Saint-Père. Nous prions pour vous, et nous pensons que dans le Royaume, le cher Jean-Paul II est bien veillant.
Enzo
Un commentaire d’Odon Valet :
Un discours qui ne fera pas date
Pour Odon Vallet, spécialiste français des religions, “ce discours extrêmement complexe ne comporte aucune provocation, ni sur le thème de la laïcité, ni sur celui de la liturgie. Il n’est pas destiné à faire date dans la pensée du pape, mais, en revanche, il fera date dans l’histoire du centre des Bernardins […].” Selon l’historien, ce discours appelle trois remarques : “Primo, il concerne la culture européenne et le monachisme occidental communautaire et, donc, semble exclure le monachisme oriental qui est un monachisme d’ermite dans le désert. Il s’agit d’une référence au monachisme de Saint-Benoît, père de l’Europe. Le problème est de savoir dans quelle mesure cette tradition de Saint-Benoît, éminemment respectable, peut résumer à elle seule le développement de la culture chrétienne. Secundo, le pape évoque les anges qui chantent. Combien de chrétiens croient encore aujourd’hui que les anges et les séraphins auraient des cordes vocales pour se faire entendre ? Donner une voix humaine aux anges semble être une interprétation dépassée de la Bible. Tertio, le pape rejette à la fois une lecture littérale de la Bible et ce qu’il appelle une lecture arbitraire. Comment respecter la liberté des théologiens sans mettre en cause l’unité de l’Eglise ? C’est l’éternel problème de l’interprétation de la Bible.” Enfin, pour le spécialiste, le risque serait de donner à ce discours “une portée plus générale et d’exclure toute autre pensée chrétienne que celle des moines de Saint-Bernard.”
Paru dans l’édition du Dauphiné Libéré 38H du 13/09/2008 (91115)
Xtophe
Le reportage diffusé à 18:00 le dimanche 14 septembre sur BFMTV valait également son pesant de cacahuètes, tant pour le vocabulaire utilisé que pour l’expression de l’opinion personnelle de la journaliste, et la légèreté avec laquelle elle se réfèrait aux écrits du Pape.
Extraits choisis :
1- “Le Pape réputé austère prend goût à la popularité et soigne son image.” [Marc Autheman]
Plutôt que de nous donner une information, le journaliste nous fait une psychanalyse à deux sous sur la personnalité du Pape.
2- “Les Evêques ont eu un véritable choc vis-à-vis de Benoît XVI qui a tenu un discours de nouveau assez conservateur, alors que depuis 48 heures – depuis le début de cette visite en France -, on avait assisté à un déballage de la part du Souverain Pontife d’ouverture (il esssayait d’être souriant).” [Céline Couratin]
On appréciera le vocabulaire employé par la journaliste et l’intérêt qu’elle porte à la visite du Pape, car visiblement elle n’a dû lire aucune homélie, mais a dû se fier seulement aux image télé où l’on voyait le Pape sourire. Et dire que c’est journaliste !!!
3- “Là, le Souverain Pontife a parlé de la famille qui est l’une de ses principales préoccupations et notamment du mariage. Principalement, il a passé une charge un petit peu au divorce – on peut dire ça comme ça (sic !!!). Il a expliqué ce que Dieu unit, l’homme ne le sépare pas.” [Céline Couratin]
Primo, elle ignore que la dernière phrase n’est pas du Pape Benoît XVI, mais du Christ ! Ah là là ! Elle aurait dû aller au catéchisme quand elle était gosse, elle aurait certainement sorti moins d’âneries.
4- “En bref – et vous l’aurez compris -, là, Benoît XVI est revenu sur un discours TRES conservateur, expliquant qu’il est impossible pour l’Eglise de dissoudre un mariage et ensuite de bénir une autre union. Voilà un discours qui vraiment revient du passé.” [Céline Couratin]
Whouah ! Ca c’est vraiment du journalisme !!! Indéniablement, la journaliste ignore que la religion chrétienne n’a pas pour objectif de se conformer aux modes du temps, et à l’opinion des journalistes féministes.
En fait, tant que l’Eglise ne prônera pas le divorce, la contraception, l’avortement, l’euthanasie, l’homosexualité, la pornographie, la polygamie, la consommation de stupéfiants, la gourmandise, l’hédonisme, la jouissance, la luxure intégrale, etc., Elle ne trouvera jamais grâce aux yeux de nos media ouverts, tolérants et modernes !
Michel
“Un Pape usé”, ce fut les premiers mots du reportage de France 2 sur la visite de Benoît XVI, vendredi, au 20h!
J’ai vu le “Pape usé” descendre de la voiture à l’Elysée, seul et prestement.
Je ne vois aucun signe d’usure, au contraire!
Longue vie à notre Pape!
VD
Luc Ferry – philosophe non croyant (comme il se présente) dans le “Parisien” trouve le Pape “superficiel” ! On croit rêver ; Pour qui ce monsieur se prend-il ? Mais en fin d’article finit par reconnaître qu’il a une personnalité “incontournable”…
Dans Direct, journal gratuit, Henri Tincq a écrit un article minable. On se demande pourquoi il écrit, s’il n’a rien de mieux que ces lieux communs à dire.
Un coup de chapeau au Général, dont je ne connais pas le nom, interrogé à l’issue de la messe des Invalides (je crois qu’il en est le Gouverneur actuel) qui a fini par ces propos du Général de Gaulle : “En France, la république est laïque, mais le peuple est chrétien”. C’était magistralement amené.