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L'Eglise : Le Vatican

La prière de l’Eglise ne peut jamais être détournée pour devenir une légitimation du péché, de la structure de péché ou même de l’occasion prochaine du péché

La prière de l’Eglise ne peut jamais être détournée pour devenir une légitimation du péché, de la structure de péché ou même de l’occasion prochaine du péché

Le cardinal Robert Sarah a confié à Settimo Cielo la réflexion qui suit sur l’état actuel de confusion dans l’Église, avec un « scandale des petits » encore aggravé par la récente déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi « Fiducia supplicans », un scandale dont, comme l’a dit Jésus, seule « la vérité nous rendra libres » (Jn 8, 32) :

Rome, le 6 janvier 2024, en la fête de l’Epiphanie du Seigneur

A Noël, le Prince de la Paix s’est fait homme pour nous. A tout homme de bonne volonté, il apporte la paix qui vient du Ciel. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, mais ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jean 14, 27). La paix que Jésus nous apporte n’est pas un nuage creux, elle n’est pas la paix mondaine qui n’est souvent qu’un compromis ambigu, négocié entre les intérêts et les mensonges des uns et des autres. La paix de Dieu est vérité. « La vérité est la force de la paix parce qu’elle révèle et opère l’unité de l’homme avec Dieu, avec lui-même, avec les autres. La vérité affermit la paix et construit la paix », enseignait saint Jean-Paul II [1]. La Vérité faite chair est venue habiter au milieu des hommes. Sa lumière ne trouble pas. Sa parole ne sème pas la confusion et le désordre, mais elle révèle la réalité de toute chose. Il EST la vérité et par conséquent il est « signe de contradiction » et « dévoile les pensées d’un grand nombre de cœurs » (Luc 2, 34).

La vérité est la première des miséricordes que Jésus offre au pécheur. Saurons-nous à notre tour faire œuvre de miséricorde dans la vérité ? Le risque est grand pour nous de chercher la paix du monde, la popularité mondaine qui s’achète au prix du mensonge, de l’ambiguïté et du silence complice.

Cette paix du monde est fausse et superficielle. Car le mensonge, la compromission et la confusion engendrent la division, le soupçon et la guerre entre frères. Le Pape François le rappelait il y a peu : « Diable signifie “diviseur”. Le diable veut toujours créer la division. » [2] Le diable divise parce que « il n’y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge » (Jean 8, 44).

Précisément, la confusion, le manque de clarté et de vérité et la division ont troublé et assombri la fête de Noël cette année. Certains médias prétendent que l’Eglise catholique encouragerait la bénédiction des unions de personnes du même sexe. Ils mentent. Ils font l’œuvre du diviseur. Certains évêques vont dans le même sens, ils sèment le doute et le scandale dans les âmes de foi en prétendant bénir les unions homosexuelles comme si elles étaient légitimes, conformes à la nature créée par Dieu, comme si elles pouvaient conduire à la sainteté et au bonheur humain. Ils ne font qu’engendrer erreur, scandale, doutes et déceptions. Ces Evêques ignorent ou oublient l’avertissement sévère de Jésus contre ceux qui scandalisent les petits :

« Si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui suspende au cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer » (Mt 18, 6).

Une récente déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, publiée avec l’approbation du Pape François, n’a pas su corriger ces erreurs et faire œuvre de vérité. Bien plus, par son manque de clarté, elle n’a fait qu’amplifier le trouble qui règne dans les cœurs et certains s’en sont même emparé pour appuyer leur tentative de manipulation.

Que faire face à la confusion qu’a semée le diviseur jusqu’au sein de l’Eglise ? :

« On ne discute pas avec le diable ! -disait le Pape François. On ne négocie pas, on ne dialogue pas ; on ne le vainc pas en négociant avec lui. Nous vainquons le diable en lui opposant avec foi la Parole divine. Ainsi, Jésus nous apprend à défendre l’unité avec Dieu et entre nous contre les attaques du diviseur. La Parole divine est la réponse de Jésus à la tentation du diable. »

Dans la logique de cet enseignement du Pape François, nous aussi, ne discutons pas avec le diviseur. N’entrons pas en discussion avec la Déclaration “Fiducia supplicans”, ni avec les diverses récupérations que l’on a vu se multiplier. Répondons simplement par la Parole de Dieu et par le Magistère et l’enseignement traditionnel de l’Eglise.

Pour garder la paix et l’unité dans la vérité, osons refuser de discuter avec le diviseur, osons répondre à la confusion par la parole de Dieu. Car

« vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur » (He 4,12).

Comme Jésus face à la samaritaine osons dire la vérité. « Tu as raison de dire : je n’ai point de mari car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu dis vrai. » (Jean 4, 18) Que dire à des personnes engagées dans des unions homosexuelles ? Comme Jésus, osons la première des miséricordes : la vérité objective des actes.

Avec le Catéchisme de l’Eglise catholique (2357), nous pouvons donc affirmer :

« L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés » (CDF, décl. “Persona humana” 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. »

Toute approche pastorale qui ne rappellerait pas cette vérité objective manquerait à la première œuvre de miséricorde qui est le don de la vérité. Cette objectivité de la vérité n’est pas contraire avec l’attention portée à l’intention subjective des personnes. Mais l’enseignement magistral et définitif de saint Jean-Paul II doit être ici rappelé :

« Il convient de considérer avec attention le rapport exact qui existe entre la liberté et la nature humaine et, en particulier, la place du corps humain du point de vue de la loi naturelle. (…)

« La personne, comprenant son corps, est entièrement confiée à elle-même, et c’est dans l’unité de l’âme et du corps qu’elle est le sujet de ses actes moraux. Grâce à la lumière de la raison et au soutien de la vertu, la personne découvre en son corps les signes annonciateurs, l’expression et la promesse du don de soi, en conformité avec le sage dessein du Créateur. (…)

« Une doctrine qui dissocie l’acte moral des dimensions corporelles de son exercice est contraire aux enseignements de la Sainte Ecriture et de la Tradition : une telle doctrine fait revivre, sous des formes nouvelles, certaines erreurs anciennes que l’Eglise a toujours combattues, car elles réduisent la personne humaine à une liberté ‘spirituelle’ purement formelle. Cette réduction méconnaît la signification morale du corps et des comportements qui s’y rattachent (cf. 1 Co 6, 19). L’Apôtre Paul déclare que n’hériteront du Royaume de Dieu ‘ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu’ivrognes, insulteurs ou rapaces’ (1 Co 6, 9-10). Cette condamnation, formellement exprimée par le Concile de Trente met au nombre des ‘péchés mortels’, ou des ‘pratiques infâmes’, certains comportements spécifiques dont l’acceptation volontaire empêche les croyants d’avoir part à l’héritage promis. En effet, le corps et l’âme sont indissociables : dans la personne, dans l’agent volontaire et dans l’acte délibéré, ils demeurent ou se perdent ensemble. » (“Veritatis splendor” 48-49)

Mais un disciple de Jésus ne saurait s’en tenir là. Face à la femme adultère, Jésus fait œuvre de pardon dans la vérité : « Moi non plus je ne te condamne pas, va et désormais ne pêche plus. » (Jean 8, 11) Il offre un chemin de conversion, de vie dans la vérité.

La Déclaration “Fiducia supplicans” écrit que la bénédiction est au contraire destinée aux personnes qui « demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et dans leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence de l’Esprit Saint » (n. 31). Mais qu’y a-t-il de bon, de vrai et d’humainement valable dans une relation homosexuelle, définie par les Saintes Ecritures et la Tradition comme une dépravation grave et « intrinsèquement désordonnée » ? Comment un tel écrit peut-il correspondre au Livre de la Sagesse qui affirme : « Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et, mise à l’épreuve, la Puissance confond les insensés. Non, la Sagesse n’entre pas dans une âme malfaisante, elle n’habite pas dans un corps tributaire du péché. Car l’Esprit Saint, l’éducateur, fuit la fourberie » (Sg 1,3-5). L’unique chose à demander aux personnes qui vivent une relation contre nature, c’est de se convertir et de se conformer à la Parole de Dieu.

Avec le Catéchisme de l’Eglise catholique (2358-2359), nous pouvons préciser davantage en disant :

« Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition. Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne. »

Comme le rappelait Benoît XVI, « en tant qu’êtres humains, les personnes homosexuelles méritent le respect (…) ; elles ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Le respect de l’être humain est tout à fait fondamental et décisif. Mais cela ne signifie pas que l’homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s’oppose radicalement à l’essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine. »

La Parole de Dieu transmise par la Sainte Ecriture et la Tradition est donc le seul fondement solide, le seul fondement de vérité sur lequel chaque Conférence épiscopale doit pouvoir bâtir une pastorale de miséricorde et de vérité envers les personnes homosexuelles. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous en offre une puissante synthèse, il répond au désir du Concile Vatican II « d’amener tous les hommes, par le resplendissement de la vérité de l’Evangile, à rechercher et à recevoir l’amour du Christ qui est au-dessus de tout. » [4]

Il me faut remercier les Conférences épiscopales qui ont déjà fait ce travail de vérité en particulier celles du Cameroun, du Tchad, du Nigéria, etc., dont je partage et fais miennes les décisions et l’opposition ferme à la Déclaration “Fiducia supplicans”. Il faut encourager les autres Conférences Episcopales nationales ou régionales et chaque évêque à faire de même. Faisant ainsi, on ne s’oppose pas au Pape François, mais on s’oppose fermement et radicalement à une hérésie qui mine gravement l’Eglise, Corps du Christ, parce que contraire à la foi catholique et à la Tradition.

Benoit XVI soulignait que « la notion de “mariage homosexuel” est en contradiction avec toutes les cultures de l’humanité qui se sont succédé jusqu’à ce jour et signifie donc une révolution culturelle qui s’oppose à toute la tradition de l’humanité jusqu’à ce jour ». Je crois que l’Eglise d’Afrique en a une très vive conscience. Elle n’oublie pas la mission essentielle que les derniers Papes lui ont confiée. Le Pape Paul VI, s’adressant aux Evêques africains réunis à Kampala, en 1969, a déclaré : « Nova Patria Christi Africa : La Nouvelle Patrie du Christ, c’est l’Afrique ». Le Pape Benoît XVI a, à deux reprises, confié à l’Afrique une mission énorme : celle d’être le poumon spirituel de l’humanité à cause des richesses humaines et spirituelles inouïes de ses enfants, de ses cultures. Il disait dans son homélie du 4 octobre 2009 : « L’Afrique représente un immense « poumon » spirituel, pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance. Mais ce « poumon » peut aussi tomber malade. Et, à l’heure actuelle, au moins deux pathologies dangereuses sont en train de l’attaquer : avant tout, une maladie déjà diffusée dans le monde occidental, à savoir le matérialisme pratique, associé à la pensée relativiste et nihiliste […] Le soi-disant « premier » monde a parfois exporté et continue d’exporter des déchets spirituels toxiques qui contaminent les populations des autres continents, parmi lesquels justement les populations africaines » [5].

Jean-Paul II a rappelé aux Africains qu’ils doivent participer à la souffrance et à la Passion du Christ pour le salut de l’humanité, « car le nom de chaque africain est inscrit sur les Paumes crucifiées du Christ » [6].

Sa mission providentielle aujourd’hui est peut-être de rappeler à l’Occident que l’homme n’est rien sans la femme, la femme n’est rien sans l’homme et les deux ne sont rien sans ce troisième élément qu’est l’enfant. Saint Paul VI avait souligné « l’apport irremplaçable des valeurs traditionnelles de ce continent : la vision spirituelle de la vie, le respect pour la dignité humaine, le sens de la famille et de la communauté » (“Africae terrarum” 8-12). L’Eglise en Afrique vit de cet héritage. A cause du Christ et par la fidélité à son enseignement et à sa leçon de vie, il lui est impossible d’accepter des idéologies inhumaines promues par un Occident déchristianisé et décadent.

L’Afrique a une conscience vive du nécessaire respect de la nature créée par Dieu. Il ne s’agit pas d’ouverture d’esprit et de progrès sociétal comme le prétendent les médias occidentaux. Il s’agit de savoir si nos corps sexués sont le don de la sagesse du Créateur ou bien une réalité sans signification, voire artificielle. Mais ici encore Benoît XVI nous avertit : « Lorsque l’on renonce à l’idée de la création, on renonce à la grandeur de l’homme. » L’Eglise d’Afrique a porté avec force la défense de la dignité de l’homme et de la femme créés par Dieu au dernier synode. Sa voix est souvent ignorée, méprisée ou considérée comme excessive par ceux qui n’ont pour unique obsession que de complaire aux lobbys occidentaux.

L’Eglise d’Afrique est la voix des pauvres, des simples et des petits. Elle est chargée de clamer la Parole de Dieu face à des chrétiens d’Occident qui, parce qu’ils sont riches, dotés de compétences multiples en philosophie, en sciences théologiques, bibliques, canoniques, se croient évolués, modernes et sages de la sagesse du monde. Mais « la folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1Cor 1, 25). Il n’est donc pas surprenant que les évêques d’Afrique, dans leur pauvreté, soient aujourd’hui les héraults de cette vérité divine face à la puissance et à la richesse de certains épiscopats d’Occident. Car « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort. Ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi pour réduire à rien ce qui est, afin qu’aucune chair n’aille se glorifier devant Dieu » (1Cor 1, 27-28). Mais osera-t-on les écouter lors de la prochaine session du Synode sur la synodalité ? Ou doit-on croire que, malgré les promesses d’écoute et de respect, il ne sera tenu aucun compte de leurs avertissements comme on le voit aujourd’hui ? « Méfiez-vous des hommes » (Mt 10, 22), dit le Seigneur Jésus, car toute cette confusion, suscitée par la Déclaration “Fiducia supplicans”, pourrait réapparaître sous d’autres formulations plus subtiles et plus cachées à la seconde Session du Synode sur la synodalité, en 2024, ou dans le texte de ceux qui aident le Saint-Père à rédiger l’Exhortation Apostolique Post-synodale. Satan n’a-t-il pas tenté le Seigneur Jésus par trois fois ? Il nous faudra être vigilants avec les manipulations et les projets que certains préparent déjà pour cette prochaine session du Synode.

Chaque successeur des apôtres doit oser prendre au sérieux les paroles de Jésus : « Que votre parole soit oui si c’est oui, non si c’est non. Tout ce qu’on ajoute vient du Mauvais » (Mt 5, 35). Le Catéchisme de l’Eglise catholique nous donne l’exemple d’une telle parole claire, tranchante et courageuse. Toute autre voie serait immanquablement tronquée, ambiguë et trompeuse. Nous entendons en ce moment tant de discours si subtils et contournés qu’ils finissent par tomber sous cette malédiction prononcée par Jésus : « Tout le reste vient du Mauvais ». On invente de nouveaux sens aux mots, on contredit, on falsifie l’Ecriture en affirmant y être fidèle. On finit par ne plus servir la vérité.

Aussi, permettez-moi de ne pas tomber dans de vaines arguties à propos du sens du mot bénédiction. Il est évident que l’on peut prier pour le pécheur, il est évident que l’on peut demander à Dieu sa conversion. Il est évident que l’on peut bénir l’homme qui, peu à peu, se tourne vers Dieu pour demander humblement une grâce de changement vrai et radical de sa vie. La prière de l’Eglise n’est refusée à personne. Mais elle ne peut jamais être détournée pour devenir une légitimation du péché, de la structure de péché ou même de l’occasion prochaine du péché. Le cœur contrit et pénitent, même s’il est encore loin de la sainteté, doit être béni. Mais souvenons-nous que, devant le refus de conversion et l’endurcissement, nulle parole de bénédiction ne sort de la bouche de saint Paul mais plutôt cet avertissement :

« Avec ton cœur endurci, qui ne veut pas se convertir, tu accumules la colère contre toi pour ce jour de colère, où sera révélé le juste jugement de Dieu, lui qui rendra à chacun selon ses œuvres » (Rm 2, 5-6).

Il nous appartient d’être fidèles à celui qui nous a dit : « Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix » (Jean 18, 37). Il nous appartient comme évêques, comme prêtres, comme baptisés de rendre témoignage à notre tour à la vérité. Si nous n’osons pas être fidèles à la parole de Dieu, non seulement nous le trahissons, mais nous trahissons aussi ceux auxquelles nous nous adressons. La liberté que nous avons à apporter aux personnes vivant au sein d’unions homosexuelles réside dans la vérité de la parole de Dieu. Comment oserions-nous leur faire croire qu’il serait bon et voulu par Dieu qu’elles demeurent dans la prison de leur péché ?

« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, alors vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jean 8, 31-32).

N’ayons donc pas peur si nous ne sommes pas compris et approuvés par le monde. Jésus nous l’a dit : « le monde me hait parce que je rends témoignage que ses œuvres sont mauvaises » (Jean 7, 7). Seuls ceux qui appartiennent à la vérité peuvent entendre sa voix. Il ne nous appartient pas d’être approuvés et de faire l’unanimité.
Souvenons-nous du grave avertissement du Pape François au seuil de son pontificat :

« Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non pas l’Église, Épouse du Seigneur… Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon » (14 mars 2013).

Un mot du Christ nous jugera : « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Et vous, si vous n’écoutez pas, c’est que vous n’êtes pas de Dieu » (Jean 8, 47).

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