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Tribune libre

La protection juridique de la foi et le synode sur la synodalité

La protection juridique de la foi et le synode sur la synodalité

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On apprend en ce moment que le synode sur la synodalité inaugure une liste de nouveaux péchés. Une partie de ces péchés sont en lien avec la crise des abus au sein de l’Église Catholique. Or, ces derniers, commis notamment par des religieux, ébranlent aussi la foi des victimes. Et c’est ce qu’expliquait le pape émérite Benoît XVI en 2019 :

«Permettez-moi maintenant de faire un bref excursus. Face à l’étendue des péchés de la pédophilie, une parole de Jésus vient à l’esprit : « Quiconque scandalise un de ces petits qui croit, il vaut mieux pour lui se mettre une meule autour du cou et être jeté à la mer » (Mc 9, 42). Dans son sens originel, ce mot ne parle pas de la sollicitation d’enfants à des fins sexuelles. Le terme « les petits » dans le langage de Jésus désigne les simples croyants, qui pourraient être ébranlés dans leur foi par l’orgueil intellectuel de ceux qui se croient intelligents. Jésus protège donc ici le bien de la foi par une menace impitoyable de punition pour ceux qui les offensent. L’utilisation moderne de ces mots n’est pas erronée en soi, mais ne doit pas cacher leur sens originel. En ce sens, contre toutes garanties, il apparaît clairement que ce n’est pas seulement le droit de l’accusé qui est important et exige une garantie. Tout aussi importants sont les biens précieux comme la foi. Un droit canonique équilibré, qui correspond au message de Jésus dans sa totalité, ne doit donc pas uniquement être une garantie en faveur de l’accusé, dont le respect est un bien protégé par la loi. Elle doit aussi protéger la foi, qui est aussi un bien important protégé par la loi. Un droit canon bien construit doit donc contenir une double garantie : la protection juridique de l’accusé et la protection juridique du bien en jeu. «

Comme on le voit, la qualification juridique de l’atteinte contre la foi a un fondement biblique, d’où sa grande importance. Et le pape émérite Benoît XVI déplorait l’indifférence sur cette question cruciale :

«Lorsqu’aujourd’hui nous exposons clairement cette conception en elle-même, nous nous heurtons généralement à la surdité et à l’indifférence sur la question de la protection juridique de la foi. Dans la conscience juridique commune, la foi ne semble plus avoir le statut de bien à protéger. C’est une situation préoccupante que les pasteurs de l’Église doivent considérer et prendre au sérieux.  «

Plus loin il racontait qu’il y a avait un projet, mené avec le Pape Jean-Paul II, pour attribuer la compétence sur ces crimes à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous le titre « Delicta maiora contra fidem ». Mais la tâche s’est avérée complexe et, de plus, il y avait «des retards qu’il fallait éviter à cause de la nature des problèmes». Et finalement, comme il l’explique, le Pape François décida d’entreprendre d’autres réformes.

Cela dit, le problème est toujours d’actualité. Et le problème des atteintes contre la foi ne concerne pas seulement les prêtres abuseurs mais aussi tous ceux qui attaquent d’une manière ou d’une autre la doctrine de la foi. Et d’ailleurs c’est dans ce même texte cité que le pape émérite Benoît XVI expliquait que la crise des abus était due justement aux attaques, de la part de beaucoup de religieux et théologiens, contre la morale sexuelle enseignée par l’Église (.https://lesalonbeige.fr/les-causes-de-la-crise-des-abus/).

Il faudrait donc s’attaquer à ces délits contre la foi, surtout en ce moment où beaucoup de prêtres et même des évêques continuent à s’attaquer à la morale sexuelle de l’Église sans être trop inquiétés. Et de plus un cardinal qui joue un rôle important dans le synode des synodes, le cardinal Hollerich, s’est fait connaître à cause de ses affirmations sur les relations homosexuelles :

««Je crois que le fondement sociologique-scientifique à la base de cet enseignement (sur les relations homosexuelles, ndlr.) n’est plus adéquat», affirme le cardinal Hollerich dans un entretien à l’agence allemande Katholische nachrichtenagentur (KNA), publié le 2 février 2022. Le cardinal considère ainsi comme «erronée» la position de l’Église selon laquelle les relations homosexuelles sont un péché. Pour lui, il est temps de procéder à une révision fondamentale de l’enseignement catholique sur ce point. Il suggère que la façon dont le pape François a parlé de l’homosexualité dans le passé pourrait conduire à un changement de doctrine. «

Or, cela contredit l’enseignement continu de l’Église sur les relations homosexuelles, enseignement qui est basé aussi sur la Bible, comme le rappelle la «LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L’ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES «. Et cela peut troubler la foi de beaucoup de croyants.

Bref , il est important de se pencher sur ce problème des atteintes contre la foi, surtout en ce moment synodal où l’on s’intéresse à de nouveaux péchés. Si l’on veut mettre fin à la crise des abus, il faut s’attaquer aussi aux atteintes contre la foi. Et justement il faut aussi de la foi pour mener à bien ce projet qui peut être complexe au départ. Jésus-Christ avait dit que la foi déplace des montagnes.

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1 commentaire

  1. Voici la réponse nette, claire et précise que saint Paul Apôtre du Christ, avait donné sur ce sujet aux Romains de son époque (Rm 1, 17-32) :
    “Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : Celui qui est juste par la foi, vivra.
    Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité.
    En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement.
    Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse,
    puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence.
    Ces soi-disant sages sont devenus fous ;
    ils ont échangé la gloire du Dieu impérissable contre des idoles représentant l’être humain périssable ou bien des volatiles, des quadrupèdes et des reptiles.
    Voilà pourquoi, à cause des convoitises de leurs cœurs, Dieu les a livrés à l’impureté, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur corps.
    Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont vénéré la création et lui ont rendu un culte plutôt qu’à son Créateur, lui qui est béni éternellement. Amen.
    C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes. Chez eux, les femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre-nature.
    De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres ; les hommes font avec les hommes des choses infâmes, et ils reçoivent en retour dans leur propre personne le salaire dû à leur égarement.
    Et comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une façon de penser dépourvue de jugement. Ils font ce qui est inconvenant ;
    ils sont remplis de toutes sortes d’injustice, de perversité, de soif de posséder, de méchanceté, ne respirant que jalousie, meurtre, rivalité, ruse, dépravation ; ils sont détracteurs,
    médisants, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux à faire le mal, révoltés contre leurs parents ;
    ils sont sans intelligence, sans loyauté, sans affection, sans pitié.
    Ils savent bien que, d’après le juste décret de Dieu, ceux qui font de telles choses méritent la mort ; et eux, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font.”

    Brulante actualité n’est-ce pas ?

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