Cheyenne-Marie Carron explique à Aleteia :
"Durant vingt secondes de mon film, on voit, à l’arrière-plan d’une scène, le haut d’une maison. Rien ne permet d’identifier ce bâtiment, mais sa propriétaire m’a appelée au téléphone pour se plaindre de ce que je lui faisais courir le risque d’attentats terroristes. Elle hurlait, et m’a réclamé un dédommagement financier. J’ai répliqué en publiant cette histoire sur ma page Facebook : « A la scène de fin de mon film L'Apôtre, j'ai filmé les deux personnages principaux… et le bout d'une maison en arrière-plan. Il n'y avait pas de feuillages sur les arbres, car c'était l'hiver. La propriétaire de cette maison, Madame X, vient de m'appeler en me menaçant de m'envoyer son avocat, et elle me demande de l'argent…. »
Et c’est ce post qui vous a valu votre convocation ?
Oui, une semaine après le dépôt de plainte de cette dame, j’ai reçu une lettre m’enjoignant de me rendre au commissariat. Je suis extrêmement surprise de voir avec quelle rapidité les policiers ont répondu à cette demande. Je connais des exemples de plaintes déposées pour des cas bien plus graves qui finissent en simple « mains courantes ». Là, il s’agit d’une femme manifestement persuadée que, parce qu’elle est de confession juive, elle est la cible de toutes les persécutions. Les forces de police ne lui rendent certainement pas service en rentrant dans son jeu, en cautionnant sa paranoïa !
[…] J’aurais aimé que cette dame soit fière de voir sa maison apparaître sur une scène comme celle-ci. Au lieu de ça, je me suis retrouvée à cause d’elle photographiée de face et de profil, comme les criminels, puis auditionnée pendant trois heures. Une consolation tout de même : les policiers m’ont dit qu’ils regarderaient mon film après l’audition."