Le schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), paru jeudi, est un document publié par le ministère de l’Intérieur. On y lit :
«Concomitamment, il sera proposé aux journalistes des sensibilisations au cadre juridique des manifestations, aux cas d’emploi de la force et notamment aux conduites à tenir lorsque les sommations sont prononcées, ainsi qu’aux dispositions du SNMO. Il importe à cet égard de rappeler que le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations. Dès lors qu’ils sont au cœur d’un attroupement, ils doivent comme n’importe quel citoyen obtempérer aux injonctions des représentants des forces de l’ordre en se positionnant en dehors des manifestants appelés à se disperser.»
Dominique Pradalié, secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ), s’insurge :
«La philosophie de ce texte, c’est “hors de nos rangs, point de salut”. Mais pourquoi ne pas donner d’uniformes aux journalistes aussi tant qu’on y est ? Je pense que le ministre méconnaît la liberté de la presse, il est dans le déni. Notre confrère David Dufresne a effectué un travail très sérieux en documentant 117 cas de journalistes empêchés de travailler par les forces de l’ordre depuis un an et demi. Pour le SNJ, c’est 200 journalistes qui sont concernés. Ce texte n’essaie pas de comprendre notre métier, il est fait pour restreindre la liberté d’informer. On veut transformer les journalistes en propagandistes, comme les Etats-Unis l’ont éprouvé pendant la guerre du Golfe. Nous allons donc réaffirmer la liberté des journalistes, qui est de pouvoir être témoin de tout, partout et en tout moment.»
Contacté, le ministère de l’Intérieur n’en démord pas :
«Le SNMO prévoit par ailleurs que les journalistes puissent conserver des équipements de protection. En revanche, la loi ne prévoit aucune exception. L’opération d’évacuation (tir de grenades, vague de refoulement, charge) ne peut discriminer, notamment lorsque journalistes et manifestants sont imbriqués. La présence de journalistes ne doit pas venir gêner la manœuvre de maintien de l’ordre. Il n’y a donc pas de garanties permettant aux journalistes de se maintenir en place.»
Mais surtout, que les journalistes n’oublient pas de dénoncer le traitement infligé aux journalistes en Russie, Biélorussie, Hongrie… ou chez Donald Trump.
Meltoisan
C’est marrant ce paragraphe du ministère de l’Intérieur qui commence par « Concomitamment, … » ; c’est un peu lourd, non ?
Ils auraient pu écrire plutôt « En même temps, … » Moi, j’dis ça, j’dis rien …
Faliocha
Bien de votre avis, Meltoisan. Ils ne savent donc plus citer les dieux, à LREM?
Gaudete
La dictature en marche, quand est-ce que les gogos comprendront ?
Collapsus
Une petite séquence de en même temps…
On peut comprendre ce communiqué du ministère de l’Intérieur qui révèle l’impossibilité des forces de l’ordre de faire le tri des destinataires des grenades quand les journalistes sont mêlés à la racaille. En même temps, on peut comprendre celui des journalistes qui doivent pouvoir filmer les excès de zèle des forces de l’ordre comme lors des manifs des Gilets jaunes.
On peut aussi ne pas trop plaindre ces journaleux quand on voit comment ils traitent “objectivement” l’information, en même temps il est insupportable de voir les autorités s’arroger le droit de dicter à la presse ce qu’ils doivent filmer ou pas.
En même temps, en même temps …
philippe paternot
tiens le gouvernement aurait il changé ? les flashballs sont ils utilisés contre les racailles des quartchiers islamisés ou simplement réservés aux giletjaunes.
les arrestations et mises en garde à vue sont elles appliquées aux casseurs et antifa connus et fichés ?