Lu dans Valeurs actuelles :
"Dans un livre sans concessions, Sophie Coignard souligne la responsabilité des politiques dans la désagrégation de notre Éducation nationale. Un sacrifice humain collectif. C’est ainsi que Sophie Coignard […] décrit la politique éducative menée en France depuis quarante ans. Pourquoi, en dépit d’un volontarisme toujours revendiqué (« l’éducation, priorité des priorités »), toute réforme semble-t-elle, dans ce domaine, vouée à l’échec ? Pourquoi cet immobilisme ? Pourquoi ce pacte tacite entre des responsables politiques et un système qu’ils disent pourtant vouloir changer ?
[…] L’instabilité ministérielle constitue un obstacle à tout changement profond. Un remaniement survient : «Quand le ministre arrive, en général au printemps, la rentrée suivante est bouclée depuis plusieurs mois ; postes implantés, programmes verrouillés.» Une réforme nécessite un an de travail. Or, depuis 2002, la durée moyenne du séjour Rue de Grenelle est d’un an et demi : «Juste le temps nécessaire pour ne rien faire», résume Luc Ferry.
On découvre aussi que les ministres, surtout s’ils sont de droite, doivent faire face à des blocages imprévus. Ainsi François Fillon (mars 2004-mai 2005), ayant souhaité revenir à la dictée et non à un «exercice d’autoproduction lors d’une séance de créativité ludique», s’entend répondre par un fonctionnaire : «Dans les bureaux, on n’est pas d’accord, on trouve que ce n’est pas bien et donc on ne le fera pas.» Pour rédiger la directive nécessaire à cette mesure, «le futur premier ministre a dû prendre un décret de réquisition pour obliger le récalcitrant fonctionnaire de catégorie A à s’exécuter» !
L’auteur n’omet pas la responsabilité des syndicats, qui s’opposent souvent par idéologie aux décisions de leur ministre, et qu’elle résume d’une formule bien trouvée : «le hooliganisme institutionnel». […] Enfin, la journaliste ausculte “le mammouth”, «sixième employeur mondial», où l’émission de la moindre plaquette coûte 500 000 euros, doté d’administrations ou d’inspections qui, dans le sérail, répondent aux doux noms de «maison de fous» ou « club des remerciés»."
Bernard Mitjavile
L’aspect original de ce bouquin que j’ai parcouru me semble être, comme son titre l’indique, “le pacte immoral” passé entre les élites et les syndicats de l’enseignement pour garantir aux enfants de ces “élites” une éducation qui leur assurera les meilleures places tout en laissant le système éducatif se détériorer pour la majorité des jeunes, tout cela au nom de la soi-disant démocratisation de l’enseignement.
Bernard S
Ils ne sacrifient pas nos enfants, ils les assassinent.
ID
De toute façon il a été écrit que 30% d’instruits, ça suffisait bien comme ça. C’est même idéal pour gouverner tranquille.
Corso
Assez décevant ce bouquin au titre provocateur, ce qui rend justement méfiant.
On s’attendait à une analyse plus fouillée et pour tout dire macro économique voire stratégique mais .. rien.
Un amoncellement de stupidités certes pointées mais sur le mode du “Tout le monde est concerné” et une conclusion très très politiquement correcte.
Bon, il a le mérite d’exister.
Nous touchons pourtant au sens profond de la pensée catholique qui est celle de l’éducation pour tous, une révolution à l’époque de Jésus-Christ.
L’éducation bien entendu est consubstantielle de celle d’une répartition raisonnable des revenus.
@ID en résume bien l’enjeu.
Alfq<
C’est la GESTION de l’EN le problème, ou c’est son EXISTENCE ?
boby
C’est la GESTION de l’EN le problème, ou c’est son EXISTENCE ?
Il serait temps de remettre le modèle en cause non ?
Ou c’est déjà ultra libéral de critiquer les “acquis” de Jules Ferry et Maurice Thorez ?