Pierre Durieux vient de publier La méthode simple pour commencer à croire, Les clés du Royaume sont sous le paillasson. Il est interrogé par L'Homme Nouveau. Extrait :
"[…] La vie intérieure est en état de survie extérieure, tant le monde moderne semble unanime pour la faire disparaître. L’écran est devenu la seule idole à laquelle il convient de sacrifier plusieurs heures par jour. Le petit écran, plusieurs fois par heure. Ce que Dieu n’avait pas osé demander à l’homme, l’homme l’a donné à quelques petits bouts de métal et de verre de sa fabrication. J’aime mon iPhone, mon iPad, et surtout… mon iDole.
Dans cette lutte invisible qui se joue au-dessus de nos têtes, la tentative d’effacement des signes de Dieu semble ne plus être la seule stratégie. Une autre tendance semble désormais vouloir copier, reproduire, dupliquer Dieu, son Église, son œuvre.
Pour parodier les prophètes, sont venus les astrologues et les cartomanciens. La raison a fort heureusement chassé l’obscurantisme de nos médias, mais l’horoscope prospère dans la plupart de nos journaux. Pour parodier les miracles, est venu le temps de la magie blanche et du New Âge. Nul ne croit plus au Saint-Esprit mais les esprits, les fantômes sont devenus des certitudes chez beaucoup.
Plus de messe, mais des célébrations de masse avec ses nouveaux calices, la coupe du monde et la coupe de l’Euro ! Si une équipe se qualifie, c’est la consécration.
Aujourd’hui, dans les clubs, les ONG, l’éducation, les mairies : on veut recréer une église. Baptême républicain, mariage et cérémonie funéraires : il n’y a plus de pères, mais heureusement, on a des maires… Le plus souvent, s’ils terminaient leur propos par « Alleeeeeeeez dans la paix du Christ ! » on leur répondrait sans même réaliser qu’on se trouve dans une préfecture ou dans un ministère. Regardez les plafonds de nos édifices publics : ils sont peuplés d’anges et de créatures célestes…
Même dans les clubs philanthropiques, on crée des initiations, des célébrations, des parodies de l’Eucharistie, etc.
La liste pourrait s’allonger à l’envi tant notre monde ne s’est fondamentalement construit qu’autour de cette référence première : Jésus. Il faut réécouter le générique du capitaine Flam, pour réaliser que notre société ne sait pas faire autre chose que du christianisme de deuxième classe : « Capitaine Flam, tu n’es pas de notre galaxie mais tu descends jusqu’ici pour sauver tous les hommes… ». Robocop, Superman, Spiderman ne font que revisiter le mystère de la rédemption, avec quelques variantes colorées bien sûr.
Souvent contrée, plus souvent encore parodiée, la foi chrétienne souffre désormais d’une menace plus dangereuse et plus mortelle que les autres : l’oubli. C’est contre ces trois risques que j’ai voulu écrire ce petit livre. Chacun des trois attestent à sa façon de la grandeur de la Révélation. […]"