De Pierre-Alexandre Bouclay dans Valeurs actuelles :
"À partir de ce 1er janvier, les autorités fédérales, régionales et municipales russes ont deux ans pour rendre à l’Église le patrimoine lui ayant appartenu avant la révolution. Le vote du Parlement russe du 19 novembre, autorisant la restitution de ces biens spoliés par l’Union soviétique, fut sans appel : 345 voix pour, 42 contre.
L’affaire remonte à 1918, avec un décret de la Commission des commissaires du peuple confisquant l’intégralité des biens de la “Commu nauté des Églises orthodoxes”, remplacée par une Église orthodoxe russe (EOR) sous le contrôle du pouvoir. Après la chute de l’URSS, les Églises retrouvèrent leur liberté mais durent se contenter d’un simple “droit d’utilisation gratuite” de leurs anciens locaux. Elles pouvaient devenir propriétaires, mais en rachetant ou en faisant construire de nouveaux bâtiments.
Le patriarcat de Moscou mena alors un patient travail d’influence, en collaboration avec le Kremlin, pour “remettre de l’ordre dans le pays” et amorcer la restitution intégrale de ses biens."
Et en France ? Si l'Eglise redevenait propriétaire des biens spoliés à la Révolution ? Cela responsabiliserait sans doute plus les chrétiens.
oliroy
A une époque où certains pervers de nos élites ont voulu imposer la gaypride à Moscou, il y a peu, voila une bonne nouvelle qui prouve que, si l’Esprit a du mal à se faire entendre dans nos pays, Il parvient à ouvrir de nombreuses oreilles sur l’autre rive de l’Eglise universelle.
Que nos prières soutiennent la resurrection de l’Eglise universelle sous la houlette du Saint Père.
JCM
Et cela enlèverai un argument aux partisans du financement public des mosquées
pmc
Vous voyez bien qu’en France c’est pire que chez les Soviets…
XC
Intéressant, l’évolution de la Russie.
Pour le parallèle français, je ne suis pas sûr que nous gagnerions à récupérer le fardeau de l’entretien des cathédrales (domaine public de l’Etat) et autres églises municipales (antérieures à 1905). Nous en avons la jouissance, les pouvoirs publics en paient l’entretien… et bien tant mieux !
LB
Ils faudrait que le peu de catholiques de France se réveillent, mais après deux siècles de persécution et l’aggiornamento il n’y a plus grand chose.
Bergstein
Cela concerne, semble-t-il, les biens de l’église orthodoxe. Et les biens des catholiques ?????
Quant à la France, l’Eglise Elle-même a renoncé à revendiquer la restitution des biens ecclésiastiques nationalisés en 1790, en échange de la prise en charge par l’Etat du traitement des clercs à partir de 1801.
PK
@ XC,
Vue partielle du problème !
Il faut que l’État restitue non seulement les lieux de cultes mais tout ce qui a été spolié en même temps…
Et il doit les rendre en bon état sinon c’est trop facile…
Ensuite, aux catholiques de gérer : cela ne peut pas être plus mal gérer de toute façon !
rom dyli
Encore une fois, ces évements montrent que l’Eglise orthodoxe russe est intimement liée au pouvoir russe.
Tant que cela durera, une approche entre Rome et Moscou sera impossible.
Quand est-ce que l’on va enfin comprendre que l’orthodoxie ne peut pas être séparée du politique?
Poutine souhaite se servir de l’Eglise orthodoxe pour asseoir son pouvoir, tout simplement…
Oktavius
PK et XC, il est certain que lorsque tout le village fréquentait l’église, il y avait davantage de monde pour contribuer à son entretien !!!
Mais, oui, il faudrait que la restitution s’effectue dans l’état de l’époque, et avec les autres biens qui devaient permettre de vivre matériellement.
C.B.
A l’attention de XC
La spoliation de l’Église n’a pas concerné que les lieux de culte, mais aussi
-bâtiments épiscopaux (transformés en Préfectures, sous-Préfectures, et qu’il faudrait remettre en état avant de restituer: il y a là des appartements, des bureaux, qui peuvent soit être utilisés par les serviteurs de l’Église, soit être mis en location)
-séminaires (transformés en bureaux pour des services fiscaux ou en établissements d’enseignement éduc-natiens; là encore, soit cela permet d’y installer des établissements d’enseignement confessionnels, soit cela relève d’un gestion générale des biens immobiliers
-peut-être aussi des presbytères (bâtiments + terrain); dans les petites annonces immobilières, on en voit à l’occasion; qui est le propriétaire légitime? l’état –si c’est lui le vendeur initial– avait-il le DROIT d’aliéner ces biens?
La question DOIT être considérée dans son ensemble: inventorier les biens spoliés (certains en 1905, d’autres plus d’un siècle plus tôt), et comme le spoliateur est le même (“la” “république”), on circonscrit d’entrée de jeu la totalité de ce qui est à restituer… quitte à “étaler les paiements”.
XC
à PK
J’ai comme vous pensé aussi aux biens fonciers et économiques de 1790, mais je me suis dit que :
– aujourd’hui nous serions bien en peine de reconstituer ce qui nous appartenait
– c’étaient essentiellement des domaines agricoles et aujourd’hui leur valeur serait bien moindre
– a l’époque la contrepartie de ces possessions était que près de 100% des hôpitaux, aides aux pauvres, etc. étaient assumés par l’Eglise. Aujourd’hui un autre service existe, celui de l’Etat.
Et finalement, tous ces biens fonciers, était-ce bon pour l’Eglise? On a eu les scandales des abbés commenditaires, le haut clergé peuplé de cadets de famille à vocation douteuse, parfois attirés par les bénéfices écclésiastiques… bon débarras, toutes ces richesses, le Royaume du Christ n’est pas de ce monde, nous vénérons un Messie crucifié, pauvre parmi les pauvres, et comme disait St Laurent : les trésors de l’Eglise, ce sont les pauvres.
+ in Christo
XC.
PS : je ne suis pas non plus, bien entendu, partisan de cette ligne misérabiliste qui n’accepte la liturgie que dans des cubes de béton minables avec des dessins d’enfants pour décorer les autels, rassurez-vous ! Rien n’est trop beau pour honorer Notre Seigneur !
PK
@ XC,
Le fait de récupérer tout ce qui a été volé ne met pas ipso facto un curé à la charge de gestion de chaque chose récupérée…
A part les monastères, le reste devra être à la charge des laïcs bien entendu, avec devoir de bonne gestion (pas comme l’Etat).
De plus, vous mésestimez le capital de la spoliation et vous surestimez l’apport de l’Etat aujourd’hui dans la santé…
maraite
En Russie, l’Etat russe restitue les églises à l’Eglise, en France, ce même Etat attaque une paroisse, à Nice, pour lui prendre sa cathédrale, voir ici http://www.cathedralerussenice.org/spip/
Deux poids deux mesures ?
c
Si l’on restitue l’intégralité des biens volés à l’église en France (y compris, terrains autour des abbayes avec les riches terres à , les fermages, sans oublier les zones fortement urbanisés de Paris et des grandes villes, il y aurait un patrimoine qui permettrait d’entretenir les édifices et aideraient à payer le clergé. Le soit disant échange contre rémunération du clergé sous le consulat puis entretien des églises après la deuxième spoliation sous la troisième république était pipé et pas en défaveur de l’état quoi qu’en disent aujourd’hui certains prélats : “sans l’aide de l’état nous ne pourrions pas entretenir nos locaux”.
Toubil
Le Festival d’Art Lyrique d’Aix en Provence a débuté en 1948 au Palais de l’Archevêché, lequel fut volé lors de la révolution. D’accord pour l’entretien des Cathédrales, mais l’Etat fait ce qu’il veut.
Si l’affectataire, en l’occurence le Curé, souhaiterait améliorer Son église, il lui faudrait compter au minimum 7 années entre la décision et la réalisation.
Si le ministère de la “culture” décide d’aménager le bâtiment, en quelques mois l’affaire est réglée.
Etant Sacristain d’une Cathédrale, volée par l’état, je sens de plus en plus que nous gênons. Nous avions le projet de remettre la piscine du Baptistère en fonction pour les Baptêmes par immersion, ces salauds (le mot n’est pas trop fort) ont “clôturé” ladite piscine.
Une fois que ces messieurs ont décidé de “classer” un meuble ou une surface, je ne vous fait pas de dessin !
De plus, il s’agit d’un “bâtiment” public où l’on y fait tout et n’importe quoi, surtout en le transformant en musée.
Nous savons que l’Etat cherche à se débarrasser des Cathédrales en les confiant aux départements ou Régions. Mais le problème continuerait et la pression aussi.
Avant 1905 ou 1789, les catholiques se bougeaient beaucoup plus que maintenant. Nous sommes devenus des assistés.
Puisse l’Etat rendre un jour à Dieu ce qui est à Dieu. Vous me répondrez : utopie.
xc
A PK
L’Eglise, ce sont les clercs mais aussi les laïcs qui sont le corps du Christ. Donc pourquoi pas des gestionnaires laïcs, je suis d’accord.
Mais je ne pense pas que transférer la gestion de la Sécu (=assurance maladie + aide sociale) à l’Eglise soit une bonne chose, à moins que vous ne vouliez combler le trou de la Sécu avec le denier du culte.
Cela dit, si vous avez des chiffres indiquant que l’équivalent du patrimoine de l’Eglise de France de 1790 permettrait de donner aux malades et aux indigents un service d’une qualité supérieure à celle de notre système de santé, qui est l’un des meilleurs du monde, je me rangerai volontiers à vos arguments.
Vivi
Faisons contre mauvaise fortune bon coeur
Les catholique français sont ils seulement capable de financer l’entretien des édifices religieux aujourd’hui sous la responsabilité de l’Etat . Je n’en suis pas convaincu . Arrivons seulement a faire vivre nos prêtres dignement , à entretenir les édifices religieux construits apres 1905 ??????
Certes il y a une spoliation, mais la Providence fait aussi bien les choses et aujourd’hui notre patrimoine religieux est globalement en bonne état malgré la faillite de notre système …
PK
@ xc,
Je ne parle pas de récupérer l’intégralité de la branche maladie : ce n’est pas le propos. On peut de fait rouvrir certains hospices dès lors que la restitution sera faite…
Le reste viendra naturellement… Quand les gens verront qu’il existe un service de meilleure qualité pour moins cher, il grossira naturellement au détriment de l’autre.
Il faut arrêter de croire que l’on redémarrera exactement comme les choses sont restés en 1789, que ce soit pour l’Eglise ou bien la monarchie…
Quant au montant des richesses, il est tout simplement extraordinaire et si l’Etat devait rembourser le montant exact, même en y retirant le peu d’entretien qu’il a fait en 2 siècles, cela mettrait tout simplement l’Etat en faillite (ceci dit, cela ne changerait pas grand chose à la situation : la France est déjà en faillite depuis longtemps…).