Pierre Conesa (essayiste, ancien haut-fonctionnaire du Ministère de la Défense) et Chloé Morin, essayiste et politologue associée à la fondation Jean Jaurès, répondent aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la guerre en Ukraine.
Ce documentaire diffusé par Arte évoque la politique extérieure de Vladimir Poutine, qui a replacé la Russie au centre des enjeux géostratégiques mondiaux. Avec de nombreux experts, le documentariste Frédéric Tonolli interroge les motivations profondes de cette nouvelle guerre froide.
En février 2007, lors de la Conférence de Munich pour la sécurité mondiale, Vladimir Poutine pique une grosse colère – froide. À la tribune, il dénonce l’unilatéralisme des États-Unis et annonce la fin d’un monde unipolaire. Bien que virulent, son discours n’est pas vraiment écouté. Sept ans après la prise de pouvoir surprise de l’obscur officier du KGB, les Occidentaux sous-estiment encore son obsession de replacer la Russie au centre de l’échiquier mondial. Pourtant, quand Poutine voit peu à peu l’Otan se rapprocher des frontières russes grâce à l’adhésion d’ex-pays du bloc de l’Est, se sentant menacé et trahi, il frappe vite et fort. Il intervient en Géorgie, en Ukraine ou en Crimée, défend ses intérêts en Syrie ou en Libye, étend son influence sur le continent africain, notamment en Centrafrique. Tacticien et opportuniste, l’autocrate a fait de la politique extérieure son arme fatale, à la fois un outil de fierté retrouvée et de cohésion nationale. Jusqu’où ira-t-il ?
Pays ruiné au début des années 2000, méprisé et isolé, la Russie est aujourd’hui respectée, crainte… et fantasmée. Bien parti pour battre le record de longévité de Staline, le “tsar” Poutine construit pas à pas, mais violemment, son rêve du retour d’un grand Empire, non-aligné et autonome. Ce documentaire du chevronné Frédéric Tonolli (prix Albert-Londres en 1996) passe au peigne fin les motivations profondes de celui qui est décrit comme un “réaliste pragmatique” et non un idéologue. Entre “diplomatie du marteau” et “stratégie du désordre”, diplomates, opposants et observateurs, dont l’ancien ministre Hubert Védrine, des journalistes russes indépendants mais menacés, comme Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix, ou le maître de conférences Kevin Limonier analysent la capacité hors pair de Poutine à s’immiscer dans les failles de la géopolitique mondiale. C’est indéniable, l’ours russe mène la danse d’une nouvelle guerre froide.
Pitch
Le documentaire de Frédéric Tonolli est très bien fait, et couvre le retour de la Russie jusqu’en 2021. On devinait déjà que l’ours russe n’allait pas en rester là… le début de l’année 2022 a donné raison au réalisateur.
EROUANI
Pierre Conesa est un “expert” de plus tout en déplorant leur nombre excessif.
Quant à Chloé Morin elle sent de loin la macronie.
Marcos
Ce brave Conesa est de plus en plus négligé. Un conseil : qu’il oublie Pétain. La “reductio ad Petainum” est la version soft de la “reductio ad Hitlerum”. Autrement, son discours se tient et rejoint ceux des commentateurs libres, non inféodés à la pensée unique. Sauf sur un point : les couloirs humanitaires. Là, c’est le discours officiel : c’est pour faire semblant, pour faire humain, chaque fois Poutine rompt les accords et reprend les bombardements, etc… Le régiment Azov, les ultra-“nationalistes”, connais pas.