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Pays : Russie

Propagande: pour ne pas tomber de Charybde en Scylla

Propagande: pour ne pas tomber de Charybde en Scylla

S’il y a une chose que je déteste dans la corporation journalistique, c’est bien sa propension à hurler avec les loups. Peut-être qu’ayant eu les honneurs discutables de lynchages médiatiques, j’y suis plus sensible que d’autres. Toujours est-il qu’il me semble évident que ce comportement présente au moins deux gros inconvénients. Le premier est qu’il est tout à fait déshonorant : s’associer à quelques dizaines, dotés de tous les moyens de la propagande moderne, pour déchirer un unique adversaire n’est pas vraiment l’attitude la plus chevaleresque que l’on puisse imaginer ! Mais il y a plus grave : les meutes de hyènes se moquent éperdument de la vérité et on peut être à peu près assuré que, lorsque les médias de propagande chassent en meute, ils constituent une sorte de boussole qui indique le sud – je veux dire par là que ce qu’ils disent est presqu’à tout coup faux et archi-faux.

Cela explique par ricochet le curieux défaut que nous avons souvent dans la réinfosphère de prendre systématiquement (et pas toujours subtilement) le contre-pied du chœur politico-médiatique. Et je précise que, contrairement à la mode contemporaine, je ne bats pas ma coulpe sur la poitrine du voisin, mais que je me place dans le lot.

En particulier, la volonté (légitime) de rejeter les aberrations de la propagande occidentale dans l’actuel conflit russo-ukrainien a parfois conduit le Salon beige à relayer une propagande qui n’était pas moins aberrante. Il est bien connu que la première victime d’une « guerre de l’information » est la vérité.

Précisons au passage que nous ne sommes pas omniscients et que la mission du Salon beige est prioritairement de se battre sur le front des « principes non négociables » – domaine dans lequel nous revendiquons une certaine « expertise ». Dans les autres domaines, nous lisons (et relayons) ce qui se dit en divers endroits pour tenter d’y voir plus clair, sans affirmer avec certitude que ces points de vue décrivent toute la réalité avec impartialité. J’avoue que je ne comprends pas, à ce propos, pourquoi les pouvoirs publics ont interdit la diffusion de RT ou Sputnik en Europe : je ne vois pas comment l’on peut déchiffrer quoi que ce soit dans l’actuel conflit si nous nous interdisons d’écouter le point de vue du Kremlin.

En tout cas, le Salon beige, après avoir tâtonné pendant quelques jours, a choisi de traiter cette actualité doublement : d’une part, en démontant certains bobards de la propagande (parfois de la propagande russe, plus souvent de la propagande occidentale qui, naturellement, est nettement plus fréquente sous nos cieux) ; d’autre part, en relayant les points de vue de spécialistes divers, d’expertises diverses et d’opinions diverses – mais tous susceptibles d’ajouter des éléments d’information dans ce vaste tableau chaotique.

Cela ne constitue certes pas une doctrine (je confesse bien volontiers que je ne comprends pas tout à ce conflit, pas même les buts de guerre de Vladimir Poutine sur lesquels j’ai entendu de nombreux points de vue contradictoires – et qui constituent à la fois un point fondamental pour notre compréhension de la situation et un point que la plupart des commentateurs dédaignent d’analyser), mais cela peut aider, à tout le moins, à se faire un avis un peu moins grossier que la lecture des médias de grand chemin.

Dans ce cadre, l’histoire est un élément précieux de compréhension – mais aussi, bien sûr, un élément décisif des propagandes de part et d’autre.

Personnellement, ce qui me frappe le plus en la matière, c’est l’incohérence généralisée. Vladimir Poutine critiquait naguère – à juste titre selon moi – les interventions aventureuses et généralement illégales des forces « occidentales » au Kosovo, en Irak ou en Libye. Mais son invasion de l’Ukraine ruine sa démonstration : on ne peut pas à la fois donner de grands coups d’encensoir aux frontières de 1945 (qui, entre nous, mériteraient au moins un peu de distance critique puisqu’il serait assez difficile de prétendre que Staline qui a tant fait pour les dessiner l’ait fait uniquement pour le bonheur des peuples concernés !) et franchir avec son armée les frontières d’un Etat souverain !

Cela étant, en sens inverse, quelle crédibilité ont donc les Occidentaux pour dénoncer une invasion dont on voit mal en quoi elle serait pire que celle de l’Irak ?

En tout cas, je ne saurais trop conseiller aux lecteurs la lecture du petit livre de Bernard Antony : « L’Ukraine face à Poutine », en particulier pour les éléments historiques que notre ami apporte avec son style habituel – à la fois richement documenté et facile d’accès.

Ce livre est un livre militant et hostile à Vladimir Poutine comme à sa politique, sans la moindre équivoque possible (quand l’ami Bernard a quelque chose a dire, il le dit nettement!). Sans doute certains lecteurs en seront-ils agacés. Mais je crois que ce sont précisément ces derniers qui devraient prioritairement faire l’effort de le lire. A l’heure des réseaux sociaux où chacun est conforté par les algorithmes dans la pensée de sa « chapelle », il est salubre d’écouter d’autres arguments – spécialement quand ces arguments viennent d’un camarade de combat qui n’a pas sa langue dans sa poche !

J’en retiens, pour ma part, plusieurs éléments importants que je vous donne pêle-mêle.

D’abord, sur l’existence historique de l’Ukraine. A lire certains commentateurs en effet soit l’Ukraine n’aurait rien à voir avec la Russie, soit au contraire elle aurait été artificiellement créée par Staline en un temps où ces deux pays gémissaient sous le joug bolchevique. Bernard Antony décrit très bien les liens historiques entre les deux pays – à commencer par le baptême de la « Rus’ de Kiev » qui fut à la fois baptême de la Russie et baptême de l’Ukraine (des siècles avant la création de Moscou et encore plus de siècles avant la germination de la mythologie anti-catholique de la « Troisième Rome »). Mais aussi les évolutions divergentes. L’Ukraine connut un sort très différent de la Russie et notamment la domination polono-lituanienne. Il est absolument faux que l’Ukraine soit une invention récente et a fortiori une invention soviétique – même si, bien sûr, les Soviétiques ont bouleversé les frontières, ce qui est l’une des causes profondes du conflit actuel.

A ce propos, je dois dire que, pour moi, la Crimée est effectivement russe et que je n’ai donc pas été spécialement choqué de son annexion en 2014. Mais il faut aussi reconnaître que les frontières ont souvent quelque chose d’arbitraire et que l’intérêt de la paix et de l’ordre international peut justifier une chose aussi douloureuse que la séparation entre une province et sa patrie d’origine ou le passage de frontières au milieu d’un peuple – au demeurant, si je ne m’abuse, le tsar ne s’était pas privé d’exiger le respect de frontières arbitraires, notamment avec la Pologne, lors du congrès de Vienne en 1815 ! Bien sûr, la condition pour que ce respect de frontières arbitraires soit facteur de paix est que le nouveau souverain de la province concernée ne jette pas du sel sur les plaies. En particulier, quand le gouvernement ukrainien a interdit aux russophones de l’est ukrainien de parler russe, il a manifestement agité une torche enflammée à côté d’un paquet de dynamite. Mais, il faut aussi entendre le rappel opportun de Bernard Antony : cette interdiction n’était en somme que la réponse du berger à la bergère, puisque, jadis, les Russes (et pas seulement bolcheviques) avaient interdit aux Ukrainiens de parler leur langue et de transmettre leur culture. Encore une fois, l’histoire aide à comprendre – et d’abord à comprendre que la situation est passablement complexe !

Il importe également de faire la part de la mémoire particulière des crimes communistes. L’un des éléments importants de la mémoire ukrainienne est évidemment l’Holodomor, le génocide par la famine orchestré par Staline au début des années 1930, noyant dans un commun opprobre les Ukrainiens qu’il détestait et les koulaks que le « sens de l’histoire » marxiste-léniniste vouait à l’anéantissement. A supposer même que l’Ukraine n’ait pas existé avant 1930, l’Holodomor lui aurait donné une conscience nationale amplement suffisante pour la distinguer de la Russie : personne ne peut exiger des victimes d’un crime aussi abominable de continuer à cohabiter avec leurs bourreaux.

D’autant moins que la Russie de Vladimir Poutine entretient une relation pour le moins équivoque avec sa propre mémoire communiste. Le président russe a participé à une cérémonie de réhabilitation du fondateur de la Tchéka Félix Dzerjinski – et réhabiliter un tel monstre, spécialement quand l’un des principaux acteurs de cette opération est lui-même ancien agent du KGB, n’a rien d’anodin. En matière de mémoire, j’en reste, comme la plupart des anti-communistes européens, à la profonde pensée de Soljénitsyne : « Tant que la charogne de Lénine demeurera dans son mausolée de la place Rouge, nous n’en aurons pas fini avec le communisme en Russie. »

Evoquant Lénine, je dois signaler une divergence avec Bernard Antony : celui-ci considère que le culte de Staline par l’actuel pouvoir russe est une forme d’aggravation du culte de Lénine. Et, naturellement, pour nous, Occidentaux, c’est ainsi que cela se présente. Mais les quelques fois où j’ai eu l’occasion de discuter de ces questions de mémoire soviétique en Russie ou avec des Russes m’ont convaincu qu’en réalité, pour les Russes (y compris anti-communistes), le problème se posait pratiquement en sens inverse. Ayant entendu des personnages officiels dire devant moi pis que pendre de Lénine, tout en étant sensiblement plus discrets, voire élogieux, sur Staline, je m’en étais étonné devant quelques interlocuteurs (dont beaucoup étaient à la fois anti-communistes et pro-Poutine) qui tous m’avaient répondu en substance : Lénine est honni comme l’auteur de la révolution qui a détruit la Russie, tandis que Staline est respecté, sinon même vénéré, comme vainqueur de la « grande guerre patriotique » qui sauvé la Russie de la destruction. Inutile de dire que cette vision de l’histoire me semble singulièrement partiale (et oublieuse de la colossale aide anglo-américaine, comme des responsabilités des purges staliniennes dans l’effondrement de l’armée rouge devant l’offensive allemande), mais il demeure qu’il y a quinze ans, des proches du pouvoir poutinien pouvaient dire devant des étrangers comme moi leur espoir de voir détruit le fameux mausolée de Lénine, mais n’osaient pas critiquer ouvertement Staline.

Ce qui m’amène à un autre point : la question idéologique. Là aussi, on simplifie abusivement en voyant le conflit soit comme l’affrontement d’un Occident décadent et d’une Russie revenue à l’orthodoxie, soit comme l’affrontement d’une Russie demeurée indécrottablement stalinienne et de la démocratie ukrainienne.

Bernard Antony montre assez bien qu’il y a loin de la propagande à la réalité : la Russie n’est pas « en retard » (comme disent nos braves « progressistes ») sur l’Ukraine en matière d’avortement ou de mères porteuses. Il est évident que la Russie de Poutine est bien plus respectueuse de la dignité humaine que la Russie de Staline ; mais il est évident aussi qu’elle demeure profondément marquée par son douloureux et criminel passé. Il serait tout de même étrange que des pro-vie comme nous restions de marbre devant les millions de petits Russes tués – aujourd’hui encore – dans le sein de leur mère… et devant les assassinats politiques. En sens inverse, comment douter que « l’Occident » donne bien du grain à moudre à Moscou quand tant de nos dirigeants prétendent que la « démocratie » se jauge au soutien étatique à la « gay pride » et à l’enseignement LGBT dans les écoles maternelles ? De façon générale, il est aussi aberrant de prétendre que l’Ukraine se bat pour la démocratie que de prétendre que la Russie lutte contre le nazisme. Pourquoi donc ne pas reconnaître que se battre pour sa liberté est au moins aussi honorable que se battre pour la « démocratie » – surtout à la sauce post-moderne !

Evoquant le sujet idéologique, je voudrais également mentionner un autre point de divergence avec Bernard Antony. Ce dernier évoque assez longuement la figure d’Alexandre Douguine (et les non spécialistes comme moi apprendront bien des choses sur cet étrange intellectuel). Je ne suis, pour ma part, pas du tout certain que sa pensée ait une influence considérable sur le cercle du pouvoir russe. Bien sûr, cette pensée est utilisée à l’occasion, mais Vladimir Poutine a aussi utilisé la grande figure de Soljénitsyne. Sans prétendre trancher un débat que je maîtrise mal, je ne serais pas surpris que le président russe « picore » au gré de ses intérêts politiques les références intellectuelles justifiant telle ou telle action. En l’occurrence, naturellement, il ne doit guère être difficile d’utiliser la pensée « panslave », si je puis dire, de Douguine pour justifier l’invasion de l’Ukraine – et il aurait certes été plus difficile d’utiliser celle de Soljénistyne (dont Bernard Antony cite une phrase peu connue sur son refus de toute guerre avec l’Ukraine). Il est d’ailleurs curieux que partisans comme opposants à l’actuelle invasion prêtent une telle influence à Douguine : les uns pour dire que, si nous soutenons trop l’Ukraine, la Russie se tournera vers la Chine conformément à la doctrine eurasiatique de Douguine (comme si la Russie nous avait attendus pour constater qu’elle avait une frontière de milliers de kilomètres avec la Chine !), les autres pour dire que l’invasion de l’Ukraine serait l’application de la doctrine slavophile et anti-occidentale du même.

Ce qui est certain, en tout cas, c’est que la pensée de Douguine est assez éloignée de celle des conservateurs ou des contre-révolutionnaires européens – et, de ce point de vue, bien des pages de Bernard Antony devraient être lues par certains de nos amis trop pressés de trouver des convergences. De façon générale, et là encore sans prétendre le moins du monde à une expertise dans ce domaine, je suis frappé du fait que le monde orthodoxe russe, aussi proche soit-il de notre catholicisme sur tant de sujets, est également touché par certaines faiblesses (je ne doute pas que nous en ayons aussi et que nous puissions recevoir des leçons de chrétiens séparés, notamment orientaux, mais là n’est pas la question pour aujourd’hui !). Je pense en particulier à cette étrange sorte d’illuminisme dont Raspoutine offrit une fabuleuse caricature dans l’empire agonisant, jointe parfois à une sorte de « traditionalisme », au sens du traditionalisme (parfois un tantinet maçonnique comme dans le cas du génial Joseph de Maistre) condamné par les papes du XIXe siècle ou, si l’on préfère une référence plus contemporaine, au sens du traditionalisme guénonien. Je pense aussi – et cela n’est pas pour rien dans les problèmes contemporains – au césaro-papisme passé de Byzance à Moscou et qui pose bien des questions sur les libertés de l’Eglise.

Mais peut-être sommes-nous ainsi entraînés un peu loin de l’Ukraine.

Revenons donc à notre sujet, à l’histoire et à ce conflit qui replonge notre vieux continent dans ses vieux démons.

Peut-être serait-il bon, à ce propos, de nous garder de la sorte de « provincialisme » de tant de commentateurs qui ont l’air d’ignorer que tout le monde ne réagit pas comme un bobo parisien ! Les mêmes événements, touchant des mémoires différentes, sont en effet lus très différemment selon les endroits. Récemment, un ami de Budapest m’expliquait que l’une des raisons de la froideur de Viktor Orban pour Zelensky tenait entre autres raisons au fait que les chars qui écrasèrent l’insurrection de 1956 étaient ukrainiens. Au demeurant, cette appréciation différenciée vaut même au sein de l’Europe de l’Ouest : les Allemands ont réagi beaucoup plus durement que nous au sabotage des gazoducs Nord Stream I et II, certains allant jusqu’à parler d’acte de guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne. Bien sûr, l’Allemagne est plus dépendante que nous au gaz russe, mais, là aussi, l’histoire explique certains éléments de psychologie sociale : les Allemands ont beau être beaucoup plus liés (au moins parmi les élites) que nous aux Etats-Unis, ils se souviennent d’avoir été écrasés à deux reprises par les Américains, tandis que nous en avons gardé le souvenir de libérateurs et qu’il nous serait difficile d’imaginer une guerre des Etats-Unis contre l’Europe très facile à imaginer, au contraire, de l’autre côté du Rhin !

Un autre élément est particulièrement intéressant dans ce petit ouvrage : tous ceux qui connaissent Bernard Antony connaissent son intérêt pour l’hétérotélie (le fait qu’une action aboutisse parfois au résultat opposé à celui que visait les acteurs : c’est ainsi que les acteurs du 13 mai 1958 ont rappelé De Gaulle pour sauver l’Algérie française et ont, en réalité, hâté involontairement la livraison de cette dernière aux assassins du FLN). Je ne suis pas certain que le terme figure dans le livre, mais l’idée certainement. Ainsi l’auteur fait-il observer que Vladimir Poutine a plus fait que tous les propagandistes de Washington pour renforcer et agrandir l’OTAN.

Puisque nous évoquons la géopolitique, il faut lire aussi les pages sur la milice Wagner. Je comprends personnellement fort bien les méfiances de bon nombre de patriotes français à l’encontre de l’encombrante tutelle de l’OTAN – surtout depuis que celle-ci a cessé d’être une alliance défensive contre le Pacte de Varsovie pour devenir une alliance offensive déliée de toute légalité internationale. Mais, d’une part, ce n’est tout de même de la faute des Américains, si tous nos derniers présidents ont voulu « tirer les dividendes de la paix » et ont détruit notre appareil militaire. Et, d’autre part, il serait pour le moins aventureux de se jeter dans les bras d’un empire pour en éviter un autre – je veux dire se jeter dans les bras de la Russie pour échapper à la tutelle de l’OTAN. En l’occurrence, notre ami fait remarquer à juste titre que la milice Wagner a joué un rôle particulièrement trouble (et bien dans la continuité de l’appareil d’Etat soviétique !) dans notre expulsion du Mali – allant jusqu’à constituer (là aussi, vieille tradition…) un faux charnier de Maliens prétendument assassinés par nos soldats.

Je pourrais poursuivre longtemps les réflexions que m’a inspirées ce stimulant petit livre. Mais écoutons plutôt une personne plus qualifiée que moi, citée par Bernard Antony (il faudrait lire aussi les citations de Bainville et bien d’autres encore, dont l’ouvrage fourmille et qui éclairent puissamment l’actualité), la fameuse impératrice Catherine II écrivant presqu’ingénument à Voltaire : « Nous n’avons point trouvé d’autres moyens de garantir nos frontières que de les étendre. » C’est d’ailleurs la caractéristique de tous les empires, pas seulement du russe. Mais cela n’est certes pas rassurant pour les malheureux pays baltes ou pour la Pologne qui ont déjà payé cher dans l’histoire cette curieuse façon de « garantir ses frontières ».

En tout cas, quelle que soit votre grille d’analyse sur cette douloureuse actualité, la lecture de ce petit ouvrage devrait vous offrir bien des éléments de réflexion stimulante, aussi éloignée que possible des fausses évidences.

Guillaume de Thieulloy

L’Ukraine face à Poutine: Répliques à la désinformation du néo-stalinisme

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13 commentaires

  1. Beaucoup de respect pour B.Antony mais limiter le combat du jour à l’Ukraine, à son histoire et à ces intervenants ne me semble pas suffisamment pertinent. Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant mais cela ne répond pas à l’urgence. Analyser finement la pièce d’un puzzle ne permet pas d’en comprendre la finalité de l’ensemble. Le livre de S.Laforest “Guerres et Mensonges” (ou ses vidéos fort sympathiques sur le blog d’Ema Krusi) donne une vision plus large qui me parait bien plus utile pour expliquer l’actualité mondiale. Le combat aussi peut être perçu par cette vidéo, Schwab and Co annonçant que Dieu est mort et le mise en esclavage par hackage de l’humain : https://t.me/BrainlessChanel/17139 . Nous avons les mondialistes satanistes qui s’attaquent à la Création dont le fondement de l’humain et ce, contre les peuples. Voyez le peuple brésilien tout entier dans les rues, avec des policiers et des militaires. Nous commençons à bien saisir toute la nanotechnologie des injections. Nous avons été prévenu par les Georgia Guidestones, l’équation CO²=P.S.E.C de Gates… L’important, je pense au moins du point de vue géopolitique, maintenant, est de savoir dans quel camp est Poutine, Trump, Bolsonaro, Xi, les Rotschild, Lula, ‘Vanlahyène’, macron, Biden, François, Gates… Il y a une course contre la montre en ce moment entre les deux camps à ne pas perdre de vue.

  2. Il y a Ukraine et Ukraine, et tout mettre dans le même lot ne fait qu’ajouter à la confusion. La guerre du Dombass (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass) dure depuis 2014, ça fait huit ans que l’Ukraine ukrainienne fait la guerre aux russophones du Dombass, qui ont proclamé leur indépendance. Donc, il y a l’Ukraine, et il y a le Dombass.
    Pendant longtemps la Russie a laissé pourrir la situation, le bénéfice objectif qui pouvait en être tiré étant que les statuts de l’OTAN interdisant l’adhésion d’un pays en guerre civile, l’adhésion de l’Ukraine était ainsi bloquée au prix d’un conflit local à faible intensité. Ça se gère. Pas glorieux pour les russes, mais pas glorieux non plus pour les ukrainiens.
    Le changement début 2022 a été double: les ukrainiens ont demandé leur adhésion à l’OTAN, qui les soutenait et les formait depuis des années. En plus de ça, les ukrainiens ont commencé à dire qu’ils voulaient récupérer les armes atomiques qu’ils avaient laissé reprendre par les russes. En plus de ça, les USA ont financé massivement des programmes de “recherche biologiques” comme ils l’ont fait en Chine (tiens donc). Mais surtout, les forces ukrainiennes se sont massivement positionnées dans l’actuelle poche la région de Donetsk
    La suite prévisible était la mise au pas du Dombass par l’Ukraine. Et pour ce qu’on en a vu, les ukrainiens n’hésitent pas à détruire depuis des années les populations russophones du Dombass. S’il y a deux millions de réfugiés “ukrainiens” russophones en Russie contre un peu moins d’ukrainiens dans le reste du monde, c’est pour une raison: un génocide était prévisible sur la population russophone. Ce n’était peut-être pas la préoccupation principale des russes, mais si la guerre du Dombass s’achevait par une victoire ukrainienne, l’adhésion à l’OTAN dans la foulée était inévitable.
    D’où la réaction russe de reconnaitre les républiques indépendantistes auto-proclamées. De ce fait, pour le droit international (mais du point de vue russe), la guerre de l’Ukraine contre le Dombass devenait une guerre internationale, légitimant une intervention russe pour éviter un génocide – c’est presque une obligation internationale. Chevalier blanc, tout ça, les russes viennent en sauveur.
    Mais quid de l’adhésion à l’OTAN? Le problème reste, l’Ukraine fût-elle amputée du Dombass. C’est là que l’on voit apparaitre ce qui est probablement le principal but de guerre russe : annihiler les forces armées ukrainiennes, pour vider de son sens toute adhésion immédiate et forcer l’Ukraine à une position neutre. Un but secondaire peut être de faire à terme la jonction avec la région (russophone) d’Odessa, achevant de récupérer les populations russophone “et en même temps” la partie industrielle de l’Ukraine, “et en même temps” neutraliser durablement l’Ukraine.
    Et ils y arrivent, lentement mais surement. L’Ukraine a beau être massivement soutenue par le matériel OTAN et des volontaires principalement OTAN, les forces coalisées en Ukraine se font réduire petit à petit, et les réserves de l’OTAN sont rapidement épuisées – au plus fort des combats, l’Ukraine a tiré en deux jours l’équivalent du stock de munitions du Royaume-Uni!
    Pas glorieux pour les russes, mais pas glorieux non plus pour les ukrainiens. Et surtout, lamentable pour l’OTAN – qu’allait-on donc faire dans cette galère? Le grand perdant de l’affaire sera l’Europe, qui en sortira ruinée et dépendante du gaz de schiste américain…

  3. Eh bien… Merci pour tous ces éclairages, à la fois de G de T, très mesuré mais ouvert, et des contributeurs.

  4. Bravo pour cet article revigorant ! Les conservateurs “poutinosceptiques” qui comme moi n’entendaient guère dans nos milieux que la voix solitaire de Bernard Antony pour rétablir un peu de nuance, de finesse et de profondeur historique dans ce débat ne peuvent que vous en remercier.

  5. Bien long article pour finalement “hurler avec les loups” dans la critique de Poutine.

    • Effectivement, bien que il n’y ait pas de finalement final..Beaucoup de réflexions approximatives, superficielles. Quand on a rien à dire…
      Très décevant.

    • Bon, mon post précédent me paraît un peu trop rapide et polémique. Une chose me paraît claire : les USA n’auraient jamais accepté d’être traité par la Russie comme ils ont traitée cette dernière depuis l’effondrement de l’Union Soviétique (voir la crise des missiles de Cuba), effondrement qui n’était pas dû à une victoire militaire comme le rappelle Hélène Carrère d’Encausse mais à des raisons internes. J’étais à Moscou sous Gorbatchev après la chute du mur, il y avait un grand espoir chez les dirigeants russes de travailler ensemble avec l’occident, cet espoir a été déçu et à la place on a eu une extension de l’Otan hostile à la Russie alors que la situation militaire ne l’exigeait pas. Je crois que, pour parler comme le pape François, différentes occasions de bâtir des ponts ensemble ont été perdues.

  6. Je suis un ancien militaire de l’époque de la guerre froide. J’ai beaucoup lu de littérature sur les conditions de vie en régime soviétique. En tant que militaire j’expliquais aux hommes, que nous luttons contre un système politique aberrant, inhumain, mais pas contre les populations. Nous devons nous préparer au pire et notre devoir est d’être présent. En 89, je me suis rendu à Berlin pour détruire ce stupide mur. Mission accompli avec beaucoup d’autres européens. Bravo ! Lors de la révolution roumaine, je me suis rendu en Roumanie pour constater de visu, la misère humaine générale qui régnait. J’ai visité des orphelinats, des écoles et des hôpitaux. Le paradis soviétique était lamentable. La corruption au pays des soviets est générale. A tous les niveaux. Je n’éprouve aucun sympathie pour ce genre de régime. Aujourd’hui Poutine agresse l’Ukraine (qui sois dit en passant = corrompu comme tous ancien pays soviet). Les deux pays s’affrontent avec les moyens dont ils disposent. Nous européens devons arrêter Poutine, par tous les moyens. Inutile de sortir des historiques arrangés selon les esprit qui les composent pour dire qui a commencé et qui est coupable. Aujourd’hui, dans ce présent ci, la Russie agresse l’Ukraine. Nous devons tout mettre en œuvre pour arriver à la paix. ET tous les bavardages divers en faveur de Poutine ou de l’Ukraine sont vain. Nous devons penser aux citoyens, aux gens, aux familles et à leurs biens, aux paysans et leurs champs. Aujourd’hui c’est la guerre et il faut inventer la paix.

    • Merci Horace pour cet appel bienveillant. Vous avez pu constater la misère du soviétisme, et espérez justement la paix pour ces populations. Les va-t-en guerre, quel que soit le côté qu’ils choisissent, n’ont souvent jamais eux-mêmes quitté leur petit confort douillet.

  7. Vous avez tout à fait raison et voilà certainement un livre que je n’achèterai pas !

  8. la meute de loups n’a rien dit quand les zelinski bombardaient le dombass… pendant plus d’une décennie

  9. Intéressant mais effectivement long pour pas grand chose. Mettez-vous 5 secondes à la place des Russes et imaginez si c’était eux qui instrumentalisaient le Canada frontalier des US en y implantant des bases. C’est tout. Et si vous voulez la fin de l’hégémonie US sur la planète, oui, vous avez très vivement intérêt à la victoire Russe. US, go home !

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