Lors de l'Angélus en cette solennité de la Toussaint, Benoît XVI a déclaré :
"La Solennité de la Toussaint, que nous célébrons aujourd'hui, nous invite à élever notre regard vers le Ciel et à méditer sur la plénitude de la vie divine qui nous attend. «Nous sommes des enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été révélé» : c'est par ces paroles que l'apôtre Jean nous assure la réalité de notre lien profond avec Dieu, ainsi que la certitude de notre avenir. En tant qu'enfants aimés, nous recevons donc aussi la grâce pour supporter les épreuves de cette existence terrestre – la faim et soif de justice, les incompréhensions, les persécutions – et, en même temps, nous héritons dès maintenant de ce qui est promis dans les béatitudes évangéliques, «dans lesquelles resplendit la nouvelle image du monde et de l'homme que qu'inaugure Jésus». La sainteté, graver le Christ en soi-même, est le but de la vie du chrétien. Le Bienheureux Antonio Rosmini écrit : «Le Verbe s'était gravé dans les âmes de ses disciples avec son aspect sensible… et par ses paroles… il avait donné aux siens cette grâce… avec laquelle l'âme perçoit immédiatement le Verbe». Et nous goutons le don et la beauté de la sainteté chaque fois que nous participons à la Liturgie eucharistique, en communion avec la «multitude immense» des esprits Bienheureux, qui dans le Ciel acclament éternellement le salut de Dieu et de l'Agneau. «La vie des Saints ne comporte pas seulement leur biographie terrestre, mais aussi leur vie et leur agir en Dieu après leur mort. Chez les Saints, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire vraiment proche d’eux.».
Consolés par cette communion de la grande famille des saints, nous commémorerons demain tous les fidèles défunts. La liturgie du 2 novembre et la pratique pieuse de visiter les cimetières nous rappellent que la mort chrétienne fait partie du chemin d'assimilation à Dieu et disparaîtra lorsque Dieu sera tout en tous. La séparation des affections terrestres est certes douloureuse, mais nous ne devons pas la craindre, parce que, accompagnée par la prière de suffrage de l'Église, elle ne peut pas rompre le lien profond qui nous unit dans le Christ. À ce sujet, Saint Grégoire de Nysse affirmait : «Celui qui a créé chaque chose dans la sagesse, a donné cette disposition douloureuse comme moyen de libération du mal et la possibilité de participer aux biens attendus».
Chers amis, l'éternité n'est pas «une succession continue des jours du calendrier, mais quelque chose comme le moment rempli de satisfaction, dans lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la totalité», de l'être, de la vérité, de l'amour."