Madeleine de Jessey, porte-parole de Sens Commun, déléguée nationale des Républicains en charge des programmes de formation, livre au Figarovox son analyse des élections régionales. Extraits :
"À un mois des régionales, le bilan calamiteux du gouvernement ne laissait guère de doute: les socialistes devaient être les grands perdants de ces élections. Hier soir, ils ont finalement réalisé l'exploit d'éviter la déconfiture. Le 13 novembre et ses suites ont très certainement contribué à changer la donne. Mais le Parti socialiste aura surtout bénéficié de la stratégie hasardeuse et de l'aveuglement des Républicains.
Cette stratégie a d'abord érigé l'exigence du rassemblement en principe absolu. Ce qui devait arriver arriva: les calculs comptables furent privilégiés au détriment du cap que nos électeurs attendaient légitimement et que nous réclamons depuis notre création. Il y a un an, déjà, nous mettions en garde notre propre famille politique dans les colonnes du Figaro : «à vouloir ménager tout le monde, on court le risque de ne satisfaire personne.» C'est le scénario qui s'est produit: à force d'avoir misé sur l'unité, le parti a dilué son message et perdu ses électeurs.
Car cette unité, nous l'avons souvent vécue comme une trahison. On nous a contraints au mariage forcé avec des forces politiques aux idées parfois très éloignées de celles que nous défendons. Nous avons vu le MoDem obtenir sur nos listes un nombre exorbitant de places, alors même que son poids électoral était dérisoire. Nous avons dû subir, lors de nos meetings, les interventions de ceux-là mêmes qui appelaient à voter pour François Hollande en 2012.
[…] Qu'avions-nous de commun avec ces gens-là? Sous l'influence néfaste de figures politiques dont on peine à comprendre ce qu'elles font encore chez nous, Les Républicains ont fait le choix de se déporter vers un modèle pseudo-progressiste et hors-sol, alors même que les Français n'ont jamais autant aspiré à une politique réaliste et patriotique. […]
Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse ont en commun d'avoir proclamé haut et fort leurs convictions, d'avoir refusé copinages, compromissions et autres magouilles électorales. Ils incarnent aujourd'hui une droite au discours franc, une droite sérieuse et fière de ses valeurs. Une droite qui n'aura pas eu besoin du «front républicain» et des votes de la gauche pour l'emporter au second tour. […]
Ces candidats ont d'ailleurs un autre point commun: ils présentent tous des visages neufs. […] 2017 ne suscitera l'enthousiasme qu'à condition de voir monter des figures qui n'auront pas déjà déçu. […]"