Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, est interrogé dans la Nef. Extraits :
"[…] Le développement de l’individualisme, depuis le XVIIIe siècle, a souvent
limité la foi à sa dimension subjective. La foi se réduit alors à des «
convictions individuelles ». Chacun a sa foi, chacun a sa vérité. Le
sécularisme ambiant qui prétend limiter la religion à la sphère de la
vie privée accroît cette tendance depuis les dernières décennies. Si
la foi n’est qu’une conviction individuelle, elle se heurte à
l’incommunicabilité entre les êtres. On peut en témoigner, on ne peut
pas à proprement parler la transmettre car elle requiert nécessairement
une expérience personnelle qui se réalise ou pas dans l’histoire de
chacun.Mais la foi ne se limite pas à cette dimension subjective.
Elle a aussi un contenu objectif et ecclésial. La foi de l’Église
précède et forme la foi de chacun d’entre nous. C’est en ce sens que le
dépôt de la foi peut et doit être transmis. C’est en ce sens que saint
Paul écrit : « je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu » (cf. 1 Co
11, 23). C’est en ce sens que l’on peut parler de « la foi catholique
reçue des apôtres ». Le dépôt de la foi doit être présenté dans son
intégralité et sa cohérence. On voit alors que, loin de s’opposer à la
raison, il l’éclaire d’un jour nouveau et qu’il ouvre au raisonnable des
horizons qui étaient fermés au rationalisme.La crise du catéchisme ou de la catéchèse ne date, hélas ! pas d’aujourd’hui et comme c’est souvent le cas, elle est partie d’une bonne intention, celle de
permettre aux enfants une adhésion plus personnelle, par opposition à
l’époque précédente où l’on insistait surtout sur la mémorisation de
vérités abstraites. Par contraste, on a voulu développer la spontanéité,
on a eu recours à une forme de maïeutique pour faire exprimer aux
enfants les vérités qu’ils portaient en eux-mêmes. Malheureusement,
d’une part tout le monde n’est pas Socrate, d’autre part, les vérités
que les enfants portaient en eux-mêmes étaient souvent le résultat d’une
éducation familiale et d’une imprégnation par un milieu chrétien. Ces
deux facteurs sont aujourd’hui beaucoup moins efficients. La foi
chrétienne repose sur la révélation, elle n’est pas un immanentisme. Sa
transmission requiert donc une formation de l’intelligence et du cœur,
un enseignement structuré et structurant. Le risque de la catéchèse des
enfants aujourd’hui réside dans une forme de pédagogisme qui accorde
plus d’importance à la méthode qu’au contenu. […]"
l'anarcho
La foi en un dieu unique est vu généralement comme de la superstition moyenâgeuse reléguée à de la mythologie, au conte pour enfant…
olivarus
Un évêque qui critique qui ?
Le risque de la catéchèse des enfants aujourd’hui réside dans une forme de pédagogisme qui accorde plus d’importance à la méthode qu’au contenu. […]”
Si le contenu est insuffisant, les évêques sont les premiers responsables pour y remédier. Personne ne peut se dispenser de la hiérarchie divinement instituée.
Ils sont l’église enseignante, nous sommes l’église enseignée.
Mgr Centène frappe à la tête.
merci
le rallié
cet article fait plaisir à lire,merci.