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Culture

La Valse de l’Adieu : Philippe de Villiers

La Valse de l’Adieu : Philippe de Villiers

D’Henry Renoul :

Avec Clovis, Saint Louis, Jehanne d’Arc et Charette, Philippe de Villiers nous avait habitué à entrer avec lui dans la peau de ces éminents personnages historiques. Dans ces quatre romans, l’auteur parle à la première personne et nous vivons ainsi intimement leurs vies publiques, leurs vies privées, leurs réflexions, leurs décisions, leurs pensées, leurs interrogations, leurs joies, leurs peines, peut-être leurs doutes. Le héros de la Valse de l’Adieu, Jean Rogronille, n’a pas la même notoriété, sinon dans le bocage vendéen. C’est dans cette même forme personnelle que nous connaitrons pourtant son incroyable destinée, dans toutes ses étapes de 1808 à 1853, riche d’événements historiques, l’Empire, la Restauration, la République.

L’extraordinaire connaissance que possède Philippe de Villiers de la Grande Vendée, celle qui va du Loroux-Bottereau au Pin-en-Mauges, de Bressuire à Machecoul via Montaigu, La Gaubretière, Sainte-Florence et bien sûr La Roche-sur-Yon, Napoléon au début du roman, donne à cette histoire un incarnation géographique décuplée par l’usage du patois vendéen parfaitement intelligible, d’expressions retrouvées par l’auteur. On vit en Vendée une grande partie du roman en y rencontrant de nombreux personnages connus ou inconnus, crédibles dans leurs pratiques religieuses comme ceux de la Petite Église – avec des pages sublimes -des meuniers, des luthiers, des chasseurs, des paysans, d’anciens combattants vendéens, des bourgeois cherchant à faire oublier leurs choix passés, des aristocrates anciens d’avant laRévolution ou plus récents qui ne comprennent plus l’âme vendéenne. Jean Rogronille est ce luthier à l’oreille musicale exceptionnelle qui répondra maladroitement à l’Empereur – il était neutre pendant la Grande Guerre – qui cherchera à sauver son poste de maire, qui devra réparer ses erreurs en s’engageant comme musicien dans l’armée impériale, jusqu’en Russie. Et toujours à la première personne, l’auteur nous entraine dans ce qui sera un désastre, avecson cortège de carnages, de souffrances mais aussi de rencontres qui donneront son titre auroman.

La fin du roman laisse transparaitre un certain désabusement devant le monde abolique Jean Rogronille a connu. Il a 73 ans. Nous sommes en 1850. En 1832, la tentative de la Duchesse de Berry pour rendre son trône au roi légitime, son fils Henry, s’est achevée sans succès dans la confusion. La Pibole, épouse de Jean et Louise sa sœur sont mortes, la ferme familiale de Sainte Florence est vendue, la République est revenue… Il s’éteindra dans une grange parmi des outils démanchés qui rouillent d’être répudiés… Éternel recommencement des fins de périodes historiques qui suscitent chez l’auteur Jean Rogronille à la fois la nostalgie et mais aussi l’espoir «qu’un jour, un enfant dénicheur…»

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