Le 11 novembre à Béziers, Robert Ménard va inaugurer un Rond Point au nom du Général Édouard de Curières de Castelnau (1851-1944), Commandant de Groupe d’Armées, Grand’Croix de la Légion d’honneur, Médaille militaire, Croix de Guerre 1914-1918, Médaille commémorative des combattants de 1870-1871.
Général occitan né à Saint-Affrique et inhumé à Montastruc-la-Conseillère près de Toulouse. Le quartier de la 13e Demi-Brigade de Légion Étrangère au Larzac porte son nom. En 1914 il commande la 2e Armée de Lorraine et remporte, fin août, la première grande victoire française à La Trouée de Charmes avant la Marne. Dans cette armée il y a le 16e Corps languedocien et ses régiments, dont le 96e Régiment d’Infanterie et le 1er Régiment de Hussards de Béziers, qui se couvrent de gloire. En 1916, il est Chef d’État-Major général des Armées et il prend seul, à Verdun, le 25 février, les décisions qui vont sauver la place et où le 96e R. I. va gagner sa Croix de Guerre pour la reprise du Fort de Thiaumont. Commandant le Groupe d’Armées de l’Est où figure le 16e Corps, il rentre victorieux en Alsace. Le 22 novembre 1918 devant une foule immense, il défile à la tête de ses troupes à Colmar et le 14 juillet 1919, c’est sur les Champs Élysées qu’il est acclamé. Lors de ce défilé de la victoire, l’étendard du 1er Régiment de Hussards, décoré de la croix de guerre, a l’Honneur de passer sous l’Arc de Triomphe.
Durant toute sa vie, le général de Castelnau s’affirmera comme un languedocien. Pendant la guerre, parlant couramment occitan, il a coutume s’adresser dans cette langue aux soldats de la région pour les féliciter. Après la guerre, il est élu député de l’Aveyron et devient un leader de la Droite Libérale. En 1924, il fonde la Fédération nationale catholique, mouvement qui rassemble en quelques mois près de 2 millions d’adhérents, pour s’opposer à la politique anticléricale du Cartel des Gauches dont il précipite la chute. Il fonde la première Caisse d’Assurance Sociale à Paris en 1929, encore en activité aujourd’hui.
Il est venu à Béziers en février 1925, avec le Maréchal Joffre, au moment des obsèques des victimes de la catastrophe de la caserne Roumiguier.
En 1940 il se montre dès le début un opposant farouche au Régime de Vichy et exhorte à continuer le combat. Il est en contact avec les mouvements de résistance et cache des armes dans sa propriété près de Toulouse. Il meurt en début 1944, aux heures les plus sombres de l’occupation, sans connaître la victoire ni recevoir un hommage national. En 2012 une promotion de Saint-Cyr prend le nom de Castelnau associé à son fils Xavier, Saint-Cyrien tombé au Champ d’Honneur, tout comme deux autres de ses fils.
Le Général de Castelnau est sans conteste l’un des plus grands chefs de la Grande Guerre. N’ayant pas voulu écrire ses mémoires par respect pour les soldats morts pour la France, il est peu connu alors qu’avec la 2e Armée il a remporté sur le front de Lorraine les victoires de la Trouée de Charmes et du Grand Couronné de Nancy qui ont sauvé la France. En cette année du centenaire du grand défilé de la Victoire il est temps que cet oubli soit réparé et que les Languedociens, les Biterrois en particulier, portent le souvenir de ce héros associé à leurs aïeux. C’est aussi leur fierté.
Ainsi le Conseil Municipal de Béziers a décidé, à l’unanimité, d’inaugurer un rond-point « Général de Castelnau ». La plaque sera dévoilée le 11 novembre prochain en présence de la famille après la Messe de Souvenir en la Cathédrale de Saint-Nazaire, à 9 h 30, présidée par Monseigneur Carré, archevêque de Montpellier, et de la cérémonie au Monument aux Morts, en présence des piquets d’Honneur de la 13e DBLE, de la Flottille 28F et de la Préparation Militaire Marine de Béziers.