L’ultime session de la Commission des droits de l’homme (CDH) de l’ONU s’est ouverte hier et a été suspendue aussitôt, alors que les négociations sur le nouveau Conseil des droits de l’homme s’enlisent. Le président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson, dont le projet de texte a été rejeté par les Etats-Unis il y a 10 jours, a annoncé qu’il relancerait les discussions au milieu de la semaine.
Face à l’agonie d’un des plus vieux organes des Nations unies (il a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme), l’ambiance est morose. «C’est la pire situation que nous pouvions imaginer, constate un délégué. Nous n’avons toujours pas de Conseil et déjà plus de Commission.» Représentant la France, l’ambassadeur Jean-Maurice Ripert craint que d’importants textes de droit international, dont l’adoption était prévue cette année, ne soient balayés dans les tourments de la réforme. «Il faut que les sujets de fond des droits de l’homme soient maintenus à l’ordre du jour cette année».
Mais l’ambassadeur américain Kevin Moley objecte : «Il n’est dans l’intérêt de personne de faire adopter un texte juridique par une Commission discréditée» ; discréditée par son incapacité à éviter des conflits où les droits de l’homme ont été bafoués (génocide au Rwanda – guerre en ex-Yougoslavie). Surtout, en 2003, la Libye fut choisie à sa présidence…
Martes in Deo
Si le sujet n’était pas aussi grave, on pourrait dire que les membres de cette commission n’ont plus rien de crédible sinon un sens de l’humour très limite : la Libye, c’est quand même un peu fort!