La France doit signer avec la Chine un traité d’extradition mutuel, qu’il appartiendra au nouveau Parlement issu des urnes de ratifier ou non. Ce traité doit être signé ce matin par M. Dai Bingguo, premier vice-ministre chinois des Affaires étrangères et le garde des Sceaux Pascal Clément. Dès les négociations, les associations de défense des droits de l’Homme s’était étonnées que Paris
"puisse accepter de livrer quiconque à un système judiciaire qui ne garantit aucune liberté individuelle, ignore les droits de la défense et les principes élémentaires du procès équitable".
Amnesty International a appelé la France à ne pas signer le traité
"en raison des graves violations qui continuent d’être signalées en Chine, parmi lesquelles le recours à la peine de mort et à des formes abusives de détention administrative, la détention arbitraire, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants".
Le ministère de la justice a répondu :
"La Chine a accepté d’inscrire noir sur blanc que les extraditions seraient exclues au cas où la peine de mort serait encourue, et pour toutes les infractions politiques et d’opinion".
Amnesty a répliqué :
"Rien ne garantit non plus qu’un Chinois extradé un jour avec les garanties les plus expresses ne serait pas condamné ultérieurement à mort pour une accusation nouvelle".
Aurait-on imaginé la France signant un traité d’extradition avec l’URSS de Staline ? Remarquons au passage que les gauchistes qui s’émeuvent sur le cas Battisti restent bien silencieux sur cette affaire. Mais il est vrai que Ségolène Royal a donné le ton.