Daoudal commente la motion de censure :
"Il n’y a plus qu’au Parlement qu’on peut demander et justifier la "censure". Il était amusant, hier, d’entendre François Bayrou réclamer la censure sur tous les tons et marteler le mot en lui adjoignant une kyrielle de qualificatifs. (…)
Petite nouveauté : François Bayrou, théoriquement dans la majorité, et dont les députés, en tout cas, ont été élus par la majorité, a voté la censure. Histoire de se poser en grand candidat indépendant lors de la prochaine élection présidentielle. Mais il n’a été suivi que par dix des députés de son parti, soit un tiers. Dix "courageux ou suicidaires", comme dit Le Pen, car il savent qu’ils ne seront pas réélus : il n’y a de groupe UDF à l’Assemblée nationale que par la grâce de l’UMP qui accepte de ne pas présenter de candidat face à un candidat UDF. (…) Il en est de même pour le MPF de Philippe de Villiers. C’est pourquoi les 2 députés du MPF se sont bien gardés de voter la censure. (…)
Le seul élément intéressant de cette séance a été l’absentéisme massif des députés de la majorité. Ils n’étaient que 160 sur 364. Certes, leur présence n’était pas indispensable, puisque seuls les partisans de la censure votent, et que c’est à eux de tenter de montrer leur force. Il n’en demeure pas moins que lorsque le gouvernement est attaqué à ce point, on s’attend à ce que les députés qui soutiennent ce gouvernement affichent ce soutien en étant présents, précisément derrière les ministres qui sont tous là rassemblés. L’absence de plus de la moitié des députés montre clairement que le gouvernement n’obtient plus le soutien de son propre camp, et que la crise est profonde à l’UMP."