La Ligue des familles polonaises appartenant à la coalition gouvernementale, lance une campagne dans l’Union européenne en faveur du rétablissement de la peine de mort pour meurtre pédophile, a annoncé Wojciech Wierzejski, vice-président de LPR :
"Nous commençons une campagne sociale à l’échelle européenne. Nous voulons collecter un demi-million de signatures de citoyens de l’Union européenne en bas d’une pétition demandant la peine de mort pour des assassins pédophiles, en tant qu’exception à la non-application de la peine de mort dans l’Union."
Selon Wierzejski, la législation actuelle concernant la peine de mort dans l’UE est «anachronique». Dans une récente interview radiodiffusée, le président polonais Lech Kaczynski a souhaité un débat européen sur la peine capitale :
"Personnellement, j’ai toujours été et je reste partisan de la peine de mort. Il faut en discuter en Europe et je pense qu’avec le temps l’Europe changera d’avis sur ce point".
La peine de mort a été abolie en Pologne en 1997.
Le Loup
Finalement, ils ne sont pas si mal que ça, les plombiers polonais…
Simon
Si j’ai l’occasion de signer cette pétition, je la signe sans hésiter! Oui à la peine de mort pour les pédophiles assassins, les auteurs de meurtres multiples (5 par exemple), les assassins recidivistes et les terroristes ayant “réussis” leur attentat meurtrier.
free
En voilà un qui n’a pas peur de s’attirer les foudres de la Halde.
Mais pour en revenir sur le sujet, il est compréhensible, dans certains cas extrême, que la peine capitale puisse être appliquée. Mais, pour ma part, la mutiplication des crimes crapuleux ou à caractère terroriste ne sont pas à mettre sur le dos de la suppression de la peine de mort, mais à l’intérêt, souvent passionnel, que des individus “bien pensants” portent pour les grands criminels. D’ailleurs, ces derniers sont plus souvent qualifiés de malades que d’assassins.
Charles Vaugirard
La peine de mort dans nos sociétés contemporaines est clairement opposée à la morale chrétienne.
Le pape Jean-Paul II l’a notamment qualifiée d’inutile et de cruelle lors d’un de ses voyages aux USA.
Le catéchisme de l’Eglise réduit très fortement les cas où la peine de mort est conforme à la loi morale. En effet, c’est seulement lorsque l’on ne peut pas faire autrement. Je cite le catéchisme : “si les moyens non sanglants suffisent à défendre les vies humaines contre l’agresseur et à protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la vie humaine.”
La perpétuité réelle est possible aujourd’hui dans nos pays. C’est ce type de peine qu’il faut prôner pour ces criminels.
Quant aux partis politiques partisans de la peine de mort pour les pédophiles, il ne faut pas oublier que ces tristes affaires ont créées de fortes et justifiées émotions dans la population. Réclamer la peine capitale de la part de ces partis peut bien être une, efficace, manoeuvre électoraliste…
Hugues Auffray
La peine de mort est d’autant plus indispensable que la réclusion criminelle à perpetuité n’existe pas.
Le maximum applicable à ceux qui commettent des crimes autrefois passibles de la peine de mort est désormais de 12 ou 14 ans de réclusion.
De plus, les opposants à la peine de mort sont également les plus farouches opposants de la réclusion criminelle à perpétuité.
Par ailleurs, Saint-Thomas d’Aquin était pour la peine de mort et il me semble qu’en théologie, son niveau est un cran au dessus de celui de l’évêque de Trifouillis.
Michel Janva
@ Charles Vaugirard :
Votre commentaire comporte une contradiction : votre phrase “La peine de mort dans nos sociétés contemporaines est clairement opposée à la morale chrétienne” est fausse et votre citation du catéchisme le montre.
Pensez-vous qu’aujourd’hui “les moyens non sanglants suffisent à défendre les vies humaines contre l’agresseur et à protéger l’ordre public et la sécurité des personnes” ?
Quant à la perpétuité, si j’en crois Jacques Fesch, condamné à mort dans les années 60, elle est pire que la peine capitale.
Je vous invite à (re)lire ceci :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/de_la_peine_de__1.html
J. DUMON
Que JP II ait été défavorable à la peine de mort ne saurait engager le Magistère qui se repose sur 20 siècles de tradition Chrétienne. Que pour des raisons de mode (ou autres) la peine de mort soit à l’index, soit. Mais reconnaissons qu’il suffit d’une période un peu troublée pour que les opposants à la peine capitale en deviennent les plus ardents défenseurs. Ex: les exécutions sommaires pratiquées à la Libération par les FTP (majoritairement communistes) ou les exécutions de certains membres de l’OAS comme le col. Bastien-Thiry. D’ailleurs peu à gauche ne s’offusquent des crimes de la Révolution, qu’elle soit Française, Russe ou Cambodgienne.
Discuter de la peine de mort en période de paix civile, c’est un peu discuter du sexe des anges…
Le principal argument des opposants réside dans le risque d’erreur judiciaire: Il me semble qu’un multirécidiviste soit une proie toute désignée pour la guillottine. Même si la culpabilité d’un assassin de 5 personnes peut laisser un doute aussi subtil soit il dans 4 cas, il restera toujours un cas où aucun doute ne sera de mise et donc suffisant pour clore le débat.
De plus éliminer un multi récidiviste permet assurément d’éviter les tristes affaires récentes de libération anticipée… avec nouvelle récidive à la clé.
Les progrès scientifiques (analyse ADN) permettent de lever tout doute surtout dans les crimes à caractère sexuel.
Alors pourquoi ne pas rétablir?
Il me semble que si l’exemplarité de la peine de mort ne peut être démontrée, il me suffit qu’elle fasse renoncer un assassin potentiel dans un cas sur 100 pour emporter mon adhésion.
Simon
Ensuite, il faut bien s’entendre, quand on parle de la peine de mort c’est pour les pires criminels, il est hors de question de l’appliquer à la saoudienne ou la singapourienne. Actuellement, en France il n’existe pas de peine supérieure à 25 années de prison (la peine maximale comprend 22 année de sureté, càd 23 années en pratique).
JB
23 ans de peine incompressible, ca me semble deja pas mal, si on considère que le détenu en général fait plus…peut-on changer en 30 ans..? Dieu nous jugera tous…!
Alors le système français de peine incompressible est certes à certains moments un peu contradictoir, il n’en reste pas moins que 30 ans dans 9 m² ca calme, plus que la peine de mort…?
Ad Jesum per Mariam
Quelques petits rappels à toutes fins utiles.
L’Eglise Catholique ne s’oppose pas à la peine de mort. Cependant dans sa grande sagesse elle en encadre très strictement l’utilisation. Le catéchisme prévoit en effet que la norme sera de l’éviter et que seulement dans des situations où l’on ne peut l’éviter l’Etat pourra l’appliquer.
Il reste à savoir se que l’on entend par situation inévitables. Il semble que ce soit une situation ou une incarcération n’écarterait pas le danger que représente le délinquant. On imagine donc qu’en matière terroriste cela puisse se justifier, car si la personne est neutralisée, il semble que des complices pourraient la délivrer, ainsi le danger n’est pas écarter et l’élimination physique est la seule manière de mettre un terme à l’infraction.
Dans le cadre de la pédophilie, il semble que le problème soit assez différent. Lorsque la personne est en prison, le danger est écarté pour la société, car on imagine assez mal des raids au lance roquette pour aller délivrer de tels individus. Par contre il existe dans le code pénal français une disposition qui prévoit la perpétuité réelle dans le cadre d’acte de barbarie (torture,…) avec meurtre sur mineur de moins de quinze ans.
Et là je rejoins un certain nombre de commentaires: il faudrait que cette disposition soit appliquée avec plus de sévérité. car lorsque cette peine est appliquée, la période de sureté est perpétuelle et le délinquant ne peut bénéficier d’aucune remise de peine. Il faudrait donc que cette peine soit appliquée et étendue à l’ensemble des actes pédophiles.
Ne laissons pas nos passions dicter notre pensée. Il ne faut pas oublier que la peine capitale est attentatoire à la vie, aussi ignoble soit l’individu. Or la vie ne nous appartient pas.
gégé
La peine de mort …
Un mort ne peut plus se convertir !
Alors comme la damantion est la pire des choses qui soit, je regarde cela d’un mauvais oeil. Que l’Etat fasse réellement respecter lespeines à perpétuité et qu’il reprenne en main l’éducation de la jeunesse sur des bases solides.
Ad Jesum per Mariam
Je vois que la plus part des commentateurs ne sont pas de grands juristes:
– la peine a temps maximale est de 30 ans avec 22 ans max de sureté,
– la peine perpétuelle existe,
– la peine perpétuelle incompréssible existe aussi (article 221-3 al 2 du code pénal issu de la loi n°94-89 du 1er février 1994).
Attention, ne tombons pas dans l’émotionnel. Si nous voulons êtres crédibles il faut tout d’abord se renseigner et ensuite proposer des solutions qui soient en accord avec le catéchisme qui jusqu’à preuve du contraire fait encore foi!
David
Bonjour,
Charles Vaugirard a raison, le Catéchisme actuel désapprouve l’usage de la peine de mort dans des sociétés organisées telles que les nôtres. En effet, “les moyens non sanglants suffisent” pour empêcher les agresseurs de nuire et “protéger l’ordre public”. Le fait que l’on n’utilise pas ces moyens non sanglants, pour telle ou telle raison, ou qu’on les utilise de façon insuffisante, n’enlève rien au fait que ces moyens existent. La Pologne, puisqu’il s’agit d’elle, a parfaitement le moyen de séquestrer un assassin pédophile, toute sa vie s’il le faut, sans le tuer.
Par rapport à un commentaire ici plus haut, il faut signaler que la désapprobation émise par le catéchisme ne vient pas d’une question de mode; la raison est la dignité de la personne humaine, et le bien commun : “parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la vie humaine.”
J’approuve aussi ce qui a été dit à propos du pardon, du repentir. Et des pédophiles repentis pourraient être à la pointe du combat contre la pédophilie, et ses causes… (pornographie, panérotisation de la société, destruction de la famille). À condition d’être très vigilant (plus que maintenant) quant à leur libération, bien entendu.
Enfin, je termine par cette remarque : aussi choquant que cela paraisse, un meurtrier pédophile est aimé de Dieu comme une personne, quelque soit l’avilissement dans lequel il est tombé. Nous catholiques ne devons pas, malgré l’horreur que nous inspire ce type d’actes, nous joindre à des campagnes de lynchage qui les viseraient. (d’autant que souvent elles visent des innocents !)
Ad Jesum per Mariam
Parfaitement bien dit David. Je pense que vous avez résumé ce que doit être la pensée d’un chrétien.
Quant à l’effet de mode que pourrait être la position de l’Eglise, il faut savoir que les tribunaux éclésiastiques n’ont jamais appliqué la peine de mort.
Anonyme
Au cours des trente dernières années, les Français ont subi une véritable explosion de l’insécurité.
En trente ans, le nombre des crimes et délits a été officiellement multiplié par six, en réalité par 10, puisque nous sommes passés de 800.000 crimes et délits en 1970 à plus de 8 millions aujourd’hui, si l’on en croit non les statistiques officielles mais les enquêtes de victimation de l’INSEE.
Le taux de criminalité était de 22 pour mille habitant en 1970, il est désormais de 64 pour mille.
Aux échelons de gravité les plus importants, nos compatriotes subissent désormais une recrudescence des crimes de sang, ainsi qu’une montée sans précédent des violences contre les personnes, gratuites ou crapuleuses.
En dix ans, les coups et blessures volontaires ont progressé de 104%, les vols avec violence de 75% et les dégradations de 132%.
Toujours selon les statistiques du Ministère de l’intérieur, on est passé de 1.387 homicides ou tentatives d’homicides en 1972 à 2.097 en 2004, soit 51% d’augmentation.
Les viols ont littéralement explosé : 1.417 en 1972 contre 10.506 en 2004, pour seulement 1.687 condamnations, sans même évoquer les 15.000 agressions sexuelles qui n’entrent pas dans la catégorie juridique très strictement définie du viol.
Les assassinats en série ainsi que les actes de terrorisme se sont eux aussi multipliés.
Que s’est-il passé ?
Quelle peuvent être les raisons fondamentales de cette évolution dramatique vers plus de crimes de sang ?
Une des causes majeures du phénomène réside incontestablement dans la suspension de l’application de la peine de mort à partir du milieu des années 70, prélude à sa suppression par les socialistes en 1981.
Un seul exemple le prouve absolument.
Pour la période décennale qui a précédé l’abolition de la peine de mort soit de 1971 à 1980, le nombre de crimes sur mineurs recensés s’est élevé à 39 dont 13 crimes sexuels.
Pour la période décennale qui a suivi l’abolition de la peine de mort soit de 1982 à 1991, le nombre des crimes recensés s’est élevé à 124 dont 53 crimes de nature sexuelle.
Autrement dit, durant la période de dix ans qui a suivi l’abolition, le nombre global de crimes sur mineurs a augmenté de 218 % par rapport à la période de dix ans ayant précédé l’abolition, et le nombre de crimes sexuels de 307 %…
S’il ne s’agissait que de la suppression de la peine de mort, on pourrait encore croire que son simple rétablissement suffirait à rétablir la situation.
Mais en réalité, c’est sur l’ensemble de sa politique pénale que l’Etat a abdiqué.
Il y a quarante ans, les délinquants étaient poursuivis et condamnés par la justice. Aujourd’hui, le malfrat est passé de la quasi-certitude de la peine à la quasi-certitude de l’impunité: le taux d’élucidation des infractions est à peine de 30%!
Cela veut dire que près des deux tiers des infractions n’ont pas d’auteur connu et donc pas de sanction. Et l’on voudrait que les victimes actuelles ou potentielles soient rassurées et ne connaissent pas ce que les “belles âmes” appellent un “sentiment d’insécurité” !
De même, il y a 40 ans, le particulier victime d’une agression qui se défendait n’était pas poursuivi. Aujourd’hui, la légitime défense a été réduite à des cas tellement restrictifs qu’elle est devenue quasiment illégale.
Enfin, au début des années 70, les policiers n’étaient pas traduits en justice à la demande des délinquants qu’ils essaient de mettre hors d’état de nuire.
Aujourd’hui le fait est là: l’explosion de la délinquance et de la criminalité consacrent un formidable recul de civilisation.
Par leur ampleur, leur impact social et économique, la criminalité et la délinquance d’aujourd’hui portent atteinte à la dignité de chacun et aux libertés de tous : la liberté d’aller et venir, la faculté de jouir de ses biens. Elles remettent en cause la “sûreté”, dont la Déclaration de 1789 fait une des bases du pacte social.
II- Il n’y a, dans cette régression, aucune cause conjoncturelle: c’est là le résultat d’une politique de désarmement délibéré de la société menée depuis 40 ans.
L’idéologie soixante-huitarde, qui voulait “interdire d’interdire”, qui est à l’origine de la ruine de la famille et de l’école, qui contestait la notion même d’autorité, est passée par là. On ne dira jamais assez le mal qu’elle a fait à la France et aux Français.
Mais en matière judiciaire et pénale, c’est plus particulièrement l’idéologie de la “défense sociale nouvelle”, développée par Marc Ancel et Robert Badinter, grands artisans de l’abolition de la peine de mort, et partagée aujourd’hui par l’ensemble de la droite et de la gauche, qui est à l’origine de nos maux.
Selon les apôtres de la gauche bien pensante, fidèlement suivis sur ce terrain comme sur tant d’autres par les représentants de la fausse droite, le délinquant serait un malade, la “victime” des évolutions socio-économiques de la société.
Cette représentation naïve du crime et utopique de l’homme a littéralement fait l’objet d’une propagande de masse depuis 40 ans dans notre pays: les media, l’école, l’université et les institutions de l’Etat elle-mêmes ont sanctifié les droits du criminel au détriment de ceux des victimes et des innocents.
Le renoncement à la juste peine sanctionnant délinquants et criminels a ainsi abouti aux réformes successives du Code pénal, réformes qui consistent à sortir du champ pénal un grand nombre d’infractions, à abaisser le seuil des peines, à modifier la qualification des délits et des crimes, tout en donnant toujours plus de garanties procédurales au délinquant.
On est passé de l’indulgence pour le criminel à la complaisance pour le crime.
Le mal le plus profond dont souffre la justice, c’est en effet la remise en cause du droit imprescriptible pour la société, et pour elle seule, de punir l’acte répréhensible et l’auteur de l’acte. L’autorité doit en effet punir le crime: elle le doit aux méchants plus encore qu’aux bons, parce qu’elle doit la justice avant la vengeance.
Depuis que les hommes sont organisés en collectivité, la sécurité et la justice sont les missions premières de l’État. La sécurité est, en effet, la première des libertés, mais aussi la première des égalités parce que la criminalité frappe d’abord les plus fragiles.
L’Etat doit donner à cette tâche une priorité absolue et doter la police et les autorités judiciaires des moyens nécessaires pour accomplir leurs fonctions. C’est aussi la raison pour laquelle la France doit garder, en cette matière éminente, toute sa souveraineté: il ne saurait être question, évidemment, de s’en défaire au profit de pouvoirs supranationaux.
Pour assurer une tranquillité publique durable, il convient d’abord, c’est vrai, d’oeuvrer à la prévention des crimes et délits.
La vraie prévention commence dans la famille, dans laquelle les parents assurent l’éducation de leurs enfants. Elle passe également par l’école, dans la mesure où celle-ci œuvre à l’apprentissage des disciplines sociales et de la morale civique.
L’apprentissage de la distinction entre le Bien et le Mal est un des privilèges de l’ordre humain sur l’ordre animal.
C’est aussi un critère de la civilisation et une mission impérieuse que les plus âgés doivent accomplir au service des plus jeunes.
Pour autant, le crime, lorsqu’il a été commis, doit être puni. La peine a une triple mission: dissuader, empêcher la récidive, faire justice.
S’agissant de la dissuasion, la peine, par la menace qu’elle fait peser, décourage les transgressions: elle ôte l’envie de rompre la paix publique par des manifestations de violence ainsi que de porter atteinte à l’intérêt d’autrui et aux règles de droit.
La peine doit aussi empêcher la réitération des actes délictueux du criminel par la neutralisation de son auteur sous la forme d’une détention ou, de façon définitive, lorsque la peine capitale lui a été appliquée.
La peine a enfin pour fonction de faire justice, c’est-à-dire d’apaiser ou d’atténuer le scandale provoqué par le délit ou le crime, de remettre les choses en ordre sur le plan moral par une réaction appropriée au désordre et, en même temps, de consacrer la responsabilité de l’auteur de la faute et de lui rendre une certaine forme de dignité.
L’institution judiciaire souffre de maux propres qui aggravent encore un peu plus la maladie idéologique évoquée plus haut: la soumission au pouvoir politique et l’absence de moyens.
Tel procureur de la République remettra en liberté les incendiaires de voiture du “quartier” arrêtés quelques heures auparavant mais poursuivra de sa hargne ou sur le conseil du Garde des Sceaux, tel justiciable désigné par la ¬“police de la pensée”, pour de purs délits d’opinion.
Le syndicat de la magistrature qui se conduit en machine idéologique et non en organisation professionnelle, politise un peu plus les tribunaux et fabrique ainsi des justiciables à deux vitesses.
Quant à l’absence de moyens des juges et des policiers, des gardiens de prison et de tous ceux qui ont, au quotidien, en charge la sécurité de nos compatriotes, elle parle d’elle-même :
– la Justice représente 1,6% du budget de l’État,
– il n’y a pas plus de magistrats instructeurs aujourd’hui qu’il n’y en avait en 1857,
– l’état des locaux judiciaires ou de la police, les conditions de travail, les matériels mis à la disposition sont en dessous du minimum digne d’un État moderne.
– le nombre de places de prison est notoirement insuffisant.
Pour toutes ces raisons, idéologiques, syndicales et techniques, la formule “Justice est faite” n’a de toute évidence plus de sens aujourd’hui.
Qu’on réfléchisse simplement à ces deux états de fait, au plus haut et au plus bas de la hiérarchie des peines: alors que le nombre de crimes de sang était très inférieur en 1972 à ce qu’il est aujourd’hui, le nombre de condamnés à perpétuité n’a cessé de baisser depuis lors. En outre, les condamnés à moins d’un an de prison ferme ne sont pas incarcérés, faute de places et de volonté politique réelle.
Toutes ces dérives n’ont pu se produire qu’en raison de la complicité, de la lâcheté ou de la passivité des pouvoirs publics.
Sur ce point comme sur tant d’autres, la rupture entre les souffrances du peuple et l’angélisme des élites est patente.
Une proposition de loi tendant à rétablir la peine de mort a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 8 avril 2004.
Elle a été cosignée par 47 députés seulement, soit 9% des parlementaires, tandis que depuis 1981, une large majorité des Français souhaite rétablir la peine suprême pour les crimes abjects.
De la même façon, à propos de la Constitution européenne, le Parlement français avait voté Non à 8%, le peuple Français a dit Non à 55%.
Le fossé entre le pays légal, incarné par cette Assemblée qui ne représente plus rien, et le pays réel, n’a jamais été aussi profond.
Le Président de la République, quant à lui, avait voté l’abolition de la peine de mort en 1981. Mais cela ne lui suffit pas. Il a décidé de franchir une étape supplémentaire en indiquant, à l’occasion de ses vœux pour 2006, qu’il allait engager une révision constitutionnelle afin d’inscrire « solennellement » dans la Constitution que « la peine de mort est abolie en toutes circonstances ».
En effet, en dépit de la convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme et des libertés fondamentales, le rétablissement de la peine de mort demeure juridiquement possible, ainsi que le Conseil Constitutionnel l’a récemment laissé entendre.
La constitutionnalisation de l’abolition répond à donc à l’objectif de barrer la route à toute tentative parlementaire pour rétablir la peine capitale.
Malade de l’étroitesse d’esprit de ses chefs, malade de l’insécurité et malade de sa justice, la France et les Français ne peuvent espérer que dans le Front National pour rompre avec la décadence et restaurer les principes de bon sens nécessaire à la bonne marche de notre pays et à la survie de notre peuple.
IV- Il faut bannir de l’appareil judiciaire et de notre politique pénale la philosophie d’inspiration marxiste selon laquelle le coupable n’est pas responsable puisqu’il ne serait qu’une victime de la société.
Cette idéologie débouche sur une irresponsabilité de principe, excuse toute conduite déviante et conduit au pire des totalitarismes, la “barbarie à visage humain”. Sauf cas pathologiques exceptionnels, l’homme est un être libre, responsable de lui-même et de ses actes. S’il commet un crime ou un délit, il doit être puni en conséquence.
Ainsi, la peur pourra-t-elle quitter le camp des honnêtes gens pour retrouver celui des malfaiteurs.
Il faut en effet une volonté politique qui procède de la préférence pour les innocents face aux criminels et aux délinquants.
Pour cela, rien n’est plus urgent que le rétablissement de la sanction réelle des crimes et des délits, en réhabilitant la notion de peine prompte, certaine et incompressible.
Il faut aussi sortir du funeste principe de l’individualisation des peines cher à Marc Ancel. C’est le principe selon lequel le juge peut aménager une peine en fonction de cas particuliers et de circonstances atténuantes propres à l’auteur de l’infraction.
Le code pénal actuel prévoit pour chaque catégorie de crimes ou de délits une peine pouvant varier à l’intérieur d’une fourchette relativement large. Il convient de réduire cette marge de façon à éviter de trop grandes disparités d’une juridiction à l’autre.
Les peines criminelles doivent avoir un plancher incompressible.
Il faut également augmenter les moyens matériels et humains de la police et de la justice, dans un seul but: tolérance zéro !
C’est la sanction du plus petit forfait qui indique la détermination des pouvoirs publics.
C’est la sanction du plus petit forfait qui initie l’apprentissage de la sagesse.
C’est enfin la sanction du plus petit forfait qui, en dernière instance, justifie la rigueur des peines les plus graves.
Exigée par l’immense majorité des pères et des mères de familles, la peine de mort sera donc rétablie et s’appliquera aux crimes suivants, si le Front National accède aux responsabilités du pouvoir :
– meurtres d’enfants et de personnes âgées,
– meurtres en séries
Depuis trop longtemps, les partisans de la peine de mort ont été réputés indécents, au mépris du bon sens et de la justice élémentaire.
L’indécence, en effet, c’est celle des crimes de sang.
Toutes les minutes de leur vie, les parents de Mathias et de Madison penseront au martyre de leur enfant, tandis que leurs assassins étudieront le droit ou la sociologie en regardant la télévision en tôle, pendant quelques années.
Seul le Front National défend depuis toujours cette nécessaire mesure de justice et de prévention, mais il est vrai que les magouilles des partis établis l’excluent depuis longtemps de cette assemblée.
Nous avions déposé en 1988 un projet de loi tendant au rétablissement de la peine de mort dans les cas que j’ai mentionné. Yann Piat, élue député Front National au scrutin majoritaire en 1988, l’a également demandé, avant d’être elle-même assassinée.
Moi-même, je me suis régulièrement prononcé en faveur du rétablissement de cette peine, comme dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle de 2002.
Dans un certain nombre de cas, la peine de mort correspond évidemment à la légitime protection de la société.
Sur 300 tueurs en série relâchés depuis 1900 de par le monde, tous, je dis bien tous, ont tué à nouveau au moins une fois, selon Stéphane Bourgoin, chroniqueurs à Europe 1 et auteur du livre “ serial killers”.
Reprenant le titre d’un ouvrage de Maud Marin consacré aux meurtriers d’enfants, je dis et répète moi aussi: “ Non à la mort, mais que messieurs les assassins commencent ”!
De surcroît, l’exemple américain montre de façon absolument incontestable que la peine de mort est dissuasive.
Elle a en effet été suspendue sur l’ensemble des Etats-Unis entre 1967 et 1973, puis réintroduite par les trois quarts des Etats fédérés après 1973. Le taux de meurtre pour mille habitant est passé de 11, 6 pour mille habitant en 1970 à 5,5 pour mille en 2004.
Le nombre de crimes de sang est en chute libre aux Etats-Unis depuis 30 ans en raison de la réintroduction juridique et de l’application de la peine de mort.
En effet, le taux de meurtre a baissé de façon particulièrement spectaculaire précisément là où la peine de mort a été rétablie, faisant baisser la moyenne nationale toute entière.
L’efficacité dissuasive de cette peine a d’ailleurs été scientifiquement démontrée aux Etats-Unis par des études économétriques.
Selon ces études, l’application de la peine capitale augmente également l’efficacité de toutes les mesures répressives inférieures.
Cela se comprend : la peine de mort pour les crimes les plus odieux et les plus graves est le sommet naturel d’une hiérarchie pénale qui correspond à la pyramide des crimes et des délits.
“ En abolissant la peine de mort, on a aboli toute l’échelle des peines” disait Peyrefitte, alors Garde des Sceaux.
En effet, après 1981, la peine de prison pour l’homicide volontaire (crime), devait être la réclusion criminelle à perpétuité, puis les trente ans incompressibles.
Elle était en réalité de 14 ans et demi en 2002, et encore ne s’agit-il que d’une moyenne, puisqu’on voit désormais certains criminels homicides sortir au bout de 5 ou 6 ans.
Enfin, je voudrais conclure sur ce point, en reprenant à mon compte le propos du grand philosophe libéral Pierre Manent, pour qui la peine de mort est un élément constitutif essentiel d’un Etat souverain complet, qui fonde sa légitimité en se dotant de tous les moyens de garantir la sécurité publique pour tous.
La peine de mort est donc à la fois un impératif de justice, une garantie de limitation de l’ensemble de la criminalité et une prérogative indispensable à l’exercice de la souveraineté de l’Etat.
Je voudrais conclure mon propos sur le cas, aujourd’hui oublié, de Christian Van Geloven, assassin de deux petites filles de 11 ans dans les Pyrénées-Orientales, en 1991.
Le Pr. Régis Pouget, l’un des experts psychiatres chargés de l’examiner, rapporte ainsi cette déclaration que lui fit Van Geloven :
« Lorsque Van Geloven nous a déclaré que sa maîtresse américaine (il était alors aux Etats-Unis pour raisons professionnelles) a réveillé en lui ses instincts de pédophile, je lui ai demandé : « Pourquoi n’avez-vous pas enlevé d’enfant à cette époque ? »
Il m’a répondu : « Parce que ce n’est pas possible, aux Etats-Unis on encourt la peine de mort. »
La présence de la peine capitale aurait peut-être donné une chance, même infime, même incertaine, à deux petites filles de survivre.
Cette infime chance-là a été sacrifiée au profit de la vie d’un individu qui savait qu’il ne la risquait pas en prenant celle de deux enfants innocentes.
Simon
Voici les textes :
221-3 Les deux premiers alinéas de l’article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à l’infraction prévue par le présent article. Toutefois, lorsque la victime est un mineur de quinze ans et que l’assassinat est précédé ou accompagné d’un viol, de tortures ou d’actes de barbarie, la cour d’assises peut, par décision spéciale, soit porter la période de sûreté jusqu’à trente ans, soit, si elle prononce la réclusion criminelle à perpétuité, décider qu’aucune des mesures énumérées à l’article 132-23 ne pourra être accordée au condamné ; en cas de commutation de la peine, et sauf si le décret de grâce en dispose autrement, la période de sûreté est alors égale à la durée de la peine résultant de la mesure de grâce.
132-23 : En cas de condamnation à une peine privative de liberté, non assortie du sursis, dont la durée est égale ou supérieure à dix ans, prononcée pour les infractions spécialement prévues par la loi, le condamné ne peut bénéficier, pendant une période de sûreté, des dispositions concernant la suspension ou le fractionnement de la peine, le placement à l’extérieur, les permissions de sortir, la semi-liberté et la libération conditionnelle.
La durée de la période de sûreté est de la moitié de la peine ou, s’il s’agit d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, de dix-huit ans. La cour d’assises ou le tribunal peut toutefois, par décision spéciale, soit porter ces durées jusqu’aux deux tiers de la peine ou, s’il s’agit d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, jusqu’à vingt-deux ans, soit décider de réduire ces durées.
Dans les autres cas, lorsqu’elle prononce une peine privative de liberté d’une durée supérieure à cinq ans, non assortie du sursis, la juridiction peut fixer une période de sûreté pendant laquelle le condamné ne peut bénéficier d’aucune des modalités d’exécution de la peine mentionnée au premier alinéa. La durée de cette période de sûreté ne peut excéder les deux tiers de la peine prononcée ou vingt-deux ans en cas de condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité.
Les réductions de peines accordées pendant la période de sûreté ne seront imputées que sur la partie de la peine excédant cette durée.
Source : legifrance.
Enfin, j’ai un peu de mal à comprendre ce que signifie ces articles, existe-t-il réellement une perpetuité réelle?
Xavier rochas
Désolé de contredire les “juriste” qui tentent de nous vanter les mérites de la période de sureté, mais, en tant qu’avocat, je me permets de faire remarquer que les grâces permettent de réduire la période de sureté dite incompressible. De sorte qu’une perpétuité assortie d’une peine incompressible de 22 ans revient au final à 15 ans de prison.
Pour ce qui est de la dignité de la personne humaine, justement la peine de mort permet au criminel d’assumer pleinement son acte et lui donne une responsabilité qui lui confère toute sa dignité.
La preuve, c’est qu’aujourd’hui le condamné à mort et exécuté Jacques Fesch est en voie de béatification tandis que l’assassin d’enfant Patrick Henri (dont Madame Boutin, l’égérie des cathos avait soutenu et demandé la libération) est reparti en prison.
De plus, les opposants à la peine de mort sont systématiquement des opposants à la peine perpétuelle tout en affirmant qu’i sont pourtant partisans de cette peine :
Toujours le même exemple : Madame Boutin en 2000 déclare qu’elle est contre la peine de mort mais qu’il faut une vrai réclusion perpétuelle mais l’année suivante demande à MG Buffet (et obtient) la libération de Patrick Henri (condamné pour avoir étranglé un gamin de 7 ans en 1977), lequel Patrick Henri écrit un livre et se fait prendre avec de la cocaïne en Espagne et des photos pédophiles sur son ordi.
Personnellement, je suis catholique pratiquant non tradi (je vais dans ma paroisse et suis plutot communauté nouvelle) mais franchement, pour les questions de sécurité publique, je ne fais absolument pas confiance à mon Eglise et à la doctrine sociale.
En tant que père de famille (mon fils a l’age du gamin qui avait été assassiné par Patrick Henri), pour rétablir la sécurité et l’ordre en France, je fais plus confiance à certains hommes politiques de droite qu’à mon évêque.
Ad Jesum per Mariam
“Personnellement, je suis catholique pratiquant non tradi (je vais dans ma paroisse et suis plutot communauté nouvelle) mais franchement, pour les questions de sécurité publique, je ne fais absolument pas confiance à mon Eglise et à la doctrine sociale.”
Et bien maître je suis désolé de vous dire que l’Eglise étant sainte je ne vois guère de raison de ne pas lui faire confiance.
quant aux grâces elles ne trouveraient à s’appliquer que si déja la perpétuité réelle était appliquée.
Quant au fait que les statistiques montrent que la criminalité augmente suite à l’abolition de la peine de mort, c’est un fait et c’est troublant. Il reste que ce n’est certainement pas la seule explication et que je pense que c’est toute notre société qui est pervertie par la montée du nihilisme. Ce n’est certainement pas en rétablissant la peine de mort que l’on éradiquera le problème à sa base. C’est un peu comme M.Sarkozy qui nous met un flic deriière chaque français sans régler les problèmes à la base. Or actuellement nous ne règlerons rien si l’on ne remet pas la famille au centre des préocupation en renforcant le mariage, en responsabilisant les parents et en évitant que l’Etat ne fasse de l’ingérence dans l’éducation (cher confrère c’est de la doctrine sociale de l’Eglise dont il s’agit). Or là aussi on peu établir des liens entre les lois anti famille et destructrice de l’éducation nationale et les statistiques de la délinquence.
Ad Jesum per Mariam
Ce sujet m’intéresse et je suis prêt à en discuter par mail.
Abbé Charles Tinotti
@Charles Vaugirard
@Adjesupermariam
@David
Pour saisir correctement le Magistère de l’Eglise (dont le CEC ne fait d’ailleurs partie qu’au tout dernier rang après les Constitutions, Encycliques, Décrets, Brefs …) il est requis d’en voir les fondements. En l’occurrence une erreur commune est de faire de la ‘dignité humaine’ une réalité mystérieuse inaliénable en soi, ce qui est faux. On peut la perdre, en déchoir certes plus ou moins, mais réellement, en tous cas au point tel qu’on ne puissse plus invoquer un ‘droit à la vie’ qui empêcherait la peine de mort : c’est l’enseignement formel de l’Eglise depuis toujours et formulé encore par Pie XII. Une autre erreur est de d’oublier que la peine n’est que secondairement médicinale ou à visée éventuelle de réinsertion sociale ultérieure : elle est expiatoire ou n’est pas. C’est même là le fondement sine qua non d’une société humaine c’est à dire morale, fondée sur des biens (Vérité, Justice …) qui transcendent l’existence purement biologique et la distinguent donc d’une société animale c’est à dire visant fondamentalement à sa survie biologique d’ensemble ou de ses membres.
Ci dessous, un extrait d’un article sur la question que j’ai écrit pour l’Homme Nouveau du 4 Fév 2006 n°1362 “peine de mort : sortir des passions”. Pour abréger j’ai ôté les notes.
l’opposition ou l’émotion face au drame réel qu’est toute mort ne peut faire fi d’aspects essentiels sur le plan de la justice et du droit naturels :
– cette peine est moins détestable que le crime qui y a mené ; il y a une différence morale réelle entre faute et châtiment et une différence de statut juridique entre coupable et victime par rapport au bien lésé, fût il celui de la vie terrestre. En montant à la guillotine, Buffet cria son espoir « d’être le dernier guillotiné de France ». Il aurait dû proclamer celui d’être le dernier assassin.
– si une sanction légale ne peut moralement viser à exercer une vengeance, elle ne peut non plus se réduire à un rôle curatif pour une réintégration sociale, ni seulement non plus dissuasif : elle vise à une expiation compensatoire pour le crime commis. « La peine capitale et même toute peine est illégitime si l’on suppose l’individu indépendant de la loi morale grâce à la morale subjective » (Amerio Iota Unum p.368)
Penser que la peine de mort empêcherait cette expiation, c’est ramener l’expiation à la réparation alors qu’expier est bien plus : c’est pour, autant que faire se peut, même imparfaitement, payer à son prix le bien lésé. L’ordre de la Justice dépasse celui de l’utilité publique ou personnelle, il participe du sacré inhérent à l’ordre harmonieux du monde. C’est cela qui distingue l’ordre moral réel de la barbarie ‘civilisée.’
– Quant à la la légitimité du pouvoir d’Etat, Pie XII remarque : « même quand il s’agit de l’éxécution d’un condamné à mort, l’Etat ne dispose pas du droit de l’individu à la vie. Il est réservé alors au pouvoir public de priver le condamné du bien de la vie en expiation de sa faute afin que par son crime il s’est déjà dépossédé de son droit à la vie » (AAS 1952 p. 779)
Si la question du fondement philosophique moral de la peine de mort reste ouverte, le chrétien ne peut s’en tenir à elle : l’enjeu est la capacité d’une société à inscrire ou à refuser dans son horizon de conscience la portée théologique sous-jacente.
3. l’inscription de la destinée transcendante de l’homme dans sa vie comme dans sa mort .
Le respect chrétien de la vie n’est pas une idolatrie de l’existence humaine : la dignité de la vie humaine ne réside pas dans sa simple existence biologique donnée par Dieu mais dans la conformité de son orientation à Dieu. Aussi l’Église demande le respect absolu de la vie humaine innocente depuis sa conception. (cf. Donum Vitæ n°4)
Nul n’a un droit inconditionnel à la vie : il faudrait d’abord exister. Or c’est Dieu qui nous donne cette existence, premier degré de participation à son Être. Et Il le fait librement : le ‘droit moral’ au bien de la vie dépend de la conformité de son usage à la volonté de Celui qui nous y a fait entrer. Ce qui implique aussi d’accepter d’y renoncer à l’heure qu’Il aura choisie, quelle que soit la figure que la mort prendra.
Le seul droit inviolable c’est le droit à la fin dernière, donc à la vérité, à la vertu et à leurs moyens nécessaires. Et aucune forme de mort ne peut arriver à le léser puisque la mort du Christ redonne à la nôtre sa capacité à être passage vers la vie éternelle et bienheureuse moyennant notre acceptation unie à Lui. « La peine capitale devient barbare dans une société privée de religion, [judéo-chrétienne] qui, enfermée dans l’horizon terrestre, n’a pas le droit de priver l’homme d’un bien qui, selon elle, est pour lui tout le bien. » (R. Amerio Iota Unum NEL 1987 p. 368).
Ainsi, l’enjeu de la reconnaissance légale la peine de mort (strictement définie pour éviter tout dérapage) n’est pas tant celui de son application, qu’il est loisible de toujours plus restreindre, que celui de l’ancrage ou non, du système pénal sur une conception de l’homme et de la société supposant une Justice morale qui les transcende et un horizon supérieur à leur finitude terrestre.
On comprend pourquoi, malgré certains souhait publics de prélats souhaitant l’abolition de la peine capitale – quitte à mélanger leur mission propre avec des appréciations sociologiques ou personnelles, voire à troquer une pensée rationnelle contre des slogans sonores comme « on ne défend pas la vie en supprimant une vie » (Card. Mac Carrick 21/03/05) – le Magistère Pontifical exact le plus récent ne peut remettre et d’ailleurs ne remet pas en cause la légitimité du principe de recours à la peine de mort par les Etats.
Quand Ste Catherine de Sienne écrit au Pape, ce n’est pas pour épargner le supplice à Nicolas de Tuldo mais pour l’amener à une mort chrétienne. St Thérèse de Lisieux n’a pas pétitionné pour l’abolition, elle a offert sacrifices et prières pour la conversion finale de Pranzini et elle a réussi. La foi des saints en la vie éternelle, les mérites du Christ nous indiquent la voie juste : celle traditionnellement enseignée par l’Église du Christ Ressuscité du tombeau des principes mortifères du vieil Adam. Le refus de la peine de mort « en soi » est le symptôme paradigmatique de l’affirmation idéaliste et prométhéenne par laquelle l’homme moderne nie tout ce qui le distingue de Dieu pour s’en concevoir l’égal, et en premier lieu sa mortalité, et sa mortalité comme peine. C’est dans la perspective de la foi biblique Révélée que la légitimité de cette peine peut être finalement perçue, et c’est par oubli ou négation de cette perspective que cette légitimité peut être niée : trivialement parlant, si l’Église n’est pas « pour » au sens militant, elle ne pourra jamais être « contre ».
Ad Jesum per Mariam
Monsieur l’abbé,
Tout d’abord un grand merci pour cette brillante démonstration.
Je voulais tout de même savoir comme situer le CEC dans tout cela ainsi que l’enseignement de JPII (et entre autre evangelium vitae) qui sans être dogmatique ne peut certainement pas être mis de côté.
Szymański
Au vu des commentaires, Kaczynski a atteint son but : relancer le débat sur la peine de mort, remettre en question les valeurs européennes.
Cortes
Qu’on puisse déchoir dans une certaine mesure de la dignité humaine, certes. Qu’un jury humain puisse évaluer cette déchéance avec assez de justice et de vérité pour condamner quelqu’un à mort, c’est déjà plus douteux.
En somme : sur le principe, oui, pourquoi pas la peine de mort. Mais Dieu, jusqu’à preuve du contraire, n’étant pas venu nous dire quels étaient les hommes suffisamment déchus de leur dignité humaine pour mériter de passer devant son tribunal illico, nous ne pouvons pas condamner à mort.
La seule justification objective de la peine de mort pourrait être la protection de la société. Aujourd’hui, dans les sociétés occidentales, les prisons sont suffisamment bien gardées (à défaut d’être “sûres” à proprement parler) pour qu’y incarcérer les criminels représente une protection suffisante. Et qu’on ne vienne pas dire “oui mais la perpétuité véritable n’existe pas, etc.” : très bien, battez-vous pour le rétablissement de la perpétuité, alors, pas pour celui de la peine de mort.
guru
je pense qu’il est inutile pour les chrétiens de s’engueuler pour ou contre la peine de mort. Perso je n’ai pas d’opinion sur ce sujet, je laisse à chaque société humaine le droit de décider si elle punit les crimes par la mort ou non.
Par contre, concentrons nos énergie pour mattraquer encore et toujours contre l’avortement, qui lui est Le crime abject, ethno-suicidaire et génocidaire.
J.DUMON
L’Eglise ne condamne pas irrévocablement la peine de mort. Cela veut dire donc qu’elle peut s’appliquer dans certains cas.
L’individu ne peut pas se faire justice. Certes. Mais la société, elle,a le droit de se défendre et de se faire justice. Si on conteste à la société le droit fondamental de la peine capitale, on peut aussi lui contester celui d’enfermer les gens à perpétuité, tout aussi cruel…
Certains criminels psychopathes parfaitement repérables sont irrécupérables et ne manisfesteront jamais le moindre remord de leurs actes. En tant que “serial killers” ils sont potentiellement dangereux en prison, car, souvent d’un QI supérieur à la moyenne, ils parviennent à s’évader, et à récidiver.
L’exemplarité de la peine de mort, aussi faible soit elle doit demeurer. Une ou deux exécutions par an ne nous placeraient pas au rang des états sanguinaires.
marin
Je crois tout simplement qu’au même titre que l’avortement est répertorié comme un crime selon la doctrine chrétienne actuelle, la peine de mort devrait être de la même manière interdite!
De plus pour répondre à un commentaire précédent: aucune étude sérieuse (est-il nécessaire de le préciser…!) a prouvé une variation du nombre de crimes punis par la peine de mort lorsque la peine capitale est mis à l’index.
J. DUMON
Vous trouverez ci-joint un lien vers un article parlant de l’exécution programmée aux USA d’un “serial killer”, qui plus est sataniste, qui dit trouver une jouissance orgasmique dans le fait de tuer.
http://www.daytondailynews.com/localnews/content/localnews/daily/080706gator.html
Cet individu est probablement extrêmement dangereux, surtout si par malheur son exécution était commuée en perpétuité. Sachant qu’il n’a rien à perdre, et surtout s’il y trouve du plaisir, combien de matons, de codétenus et de visiteurs de prisons tuera-t-il avant de mourir de vieillesse? La société a-t-elle les moyens financiers de mettre en place des structures spécialisées de garde pour de tels individus, structures qui ne pourront jamais être efficaces à 100%? Ses prochaines victimes en prison, vous,adversaire de la peine de mort, être vous prêt à en prendre la responsabilité?
Concernant l’exemplarité, je ne conteste pas qu’elle est faible, mais si la peine de mort fait reculer un assassin potentiel sur 100 seulement, je pense qu’elle doit être maintenue, en souhaitant que vous ne soyez pas, vous ou un de vos enfants, l’une des 99 autres victimes.
B.
Je suis surpris : l’abbé Tinotti dit évoquer “le magistère le plus récent”, et cite essentiellement Pie XII. Je rejoins par là la question de Ad Jesum per Mariam : où situer le magistère de Jean-Paul II (pas loin de trente ans de Magistère passées sous silence, à l’exception d’une déclaration et d’un cardinal) ?
En fait, je me suis trompé : M. l’abbé parle du “Magistère Pontifical exact le plus récent”. Ce “exact” désigne-t-il le Magistère qui dit ce que M. l’abbé pense ?
Par ailleurs,
M. l’abbé écrit : “On comprend pourquoi, malgré certains souhait publics de prélats souhaitant l’abolition de la peine capitale – quitte à mélanger leur mission propre avec des appréciations sociologiques ou personnelles, voire à troquer une pensée rationnelle contre des slogans sonores comme « on ne défend pas la vie en supprimant une vie » (Card. Mac Carrick 21/03/05) – le Magistère Pontifical exact le plus récent ne peut remettre et d’ailleurs ne remet pas en cause la légitimité du principe de recours à la peine de mort par les Etats.”
Ceci appelle deux remarques :
– la première est qu’il n’est pas prouvé que même le cardinal cité nommément remet en cause la légitimité du principe de recours à la peine de mort par les Etats ;
– la seconde se borne à observer qu’il est fort possible que ledit cardinal – tout comme M. l’abbé d’ailleurs – entende simplement préciser les modalités d’application des principes de la doctrine sociale de l’Eglise au temps présent (auquel cas la phrase précédente constitue un regrettable procès d’intention).
Il me semble que ces principes clairs et mesurés, susceptibles d’une application variable selon les temps et les situations, ne légitiment – même aujourd’hui – absolument ni un camp ni l’autre.
Ou pour le dire autrement : que les papes de ces dernières années(notamment Jean-Paul II) se soient déclarés hostiles à la peine de mort dans les (certains ?) pays occidentaux, cela me semble un fait difficilement réfutable ; mais ces déclarations sont souvent accompagnées d’un “juxta modum” qui justifie que l’on puisse estimer l’abolition de la peine de mort imprudent.