Entreprises, ambassades, associations, groupes de rock, partis politiques, … toutes les semaines, quelqu’un atterrit dans l’unvers virtuel de Second Life, y compris les sites pornographiques… Familles de France a donc assigné le créateur et hébergeur du site, la société Linden Lab, tout en sachant qu’elle n’en obtiendra rien : la société est américaine, installée à San Francisco. C’est pourquoi elle assigne également les fournisseurs français d’accès à Internet qui, eux, pourront et devront agir si la justice le leur demande. L’audience est prévue pour le 18 juin.
Familles de France dénonce :
"Ainsi de véritables photos et vidéos pornographiques en libre accès placardent certaines régions. Les utilisateurs ont la possibilité de mimer des rapports sexuels, allant même jusqu’à des scènes de viol, de bondage, de zoophilie et de scatophilie. Des passerelles entre l’univers virtuel et des sites internet de pornographie permettent à l’utilisateur d’être redirigé rapidement."
Comme le filtrage n’est pas forcément efficace, Familles de France demande donc l’interdiction pure et simple de l’accès. Dans ses conditions générales de vente, Linden Lab précise qu’il faut avoir plus de 13 ans pour entrer dans l’univers virtuel. Mais il n’existe aucun dispositif pour en réguler l’accès. Et c’est pourquoi, l’association se mobilise :
"Si ce n’était qu’une affaire d’adultes, nous ne nous en occuperions pas. Là, nous n’avons pas d’autre solution. Les FAI ne sont pas responsables du jeu, mais ils sont responsables de ce qu’ils laissent passer."
Le président de l’AFA (Association française des fournisseurs d’accès), Guiseppe De Martino, a répondu que jamais les FAI ne filtreront et ne surveilleront. Il existe pourtant un précédent. En juin 2005, le tribunal de grande instance de Paris ordonnait, à la suite d’une procédure en référé engagée par des associations antiracistes, de bloquer l’accès à un site révisionniste.