La parution, évoquée l’année dernière, d’un livre sur la personne de Jésus, que le Pape avait commencé avant son élection, serait imminente. Liberté politique livre même une traduction de sa préface, où Benoît XVI précise que le livre "n’est en aucun cas un acte magistériel", mais est le fruit d’un long "cheminement intérieur."
J’ai pu commencer le travail pendant les vacances d’été 2003. En août 2004, j’ai donné la forme définitive aux chapitres 1 à 4. Après mon élection au siège épiscopal de Rome, j’ai utilisé tous mes moments libres pour le faire avancer.
Étant donné que je ne sais pas combien de temps et de force me seront concédés, j’ai décidé de publier les premiers chapitres comme première partie du livre, en allant du baptême dans le Jourdain jusqu’à la confession de Pierre et à la Transfiguration.
Le Pape révèle son intention : réparer les dégâts causés par les "reconstructions" historiographiques qu’a subies Jésus ces dernières décennies (et qu’il avait évoquées le 3 janvier).
Qui lit de certain nombre de ces reconstructions l’une après l’autre constate tout de suite qu’elles représentent davantage des projections des auteurs et de leurs idéaux que la mise à nu d’une icône qui est devenue confuse. Entre-temps, bien que la méfiance envers ces images de Jésus se soit accrue, la figure de Jésus s’est pourtant éloignée davantage de nous.
Toutes ces tentatives ont cependant laissé derrière comme dénominateur commun l’impression que nous connaissons très peu qui est certain de Jésus et que seulement plus tard la foi dans sa divinité a modelé son image. […]
Une telle situation est dramatique pour la foi parce qu’elle rend incertain son authentique point de repère; l’intime amitié de Jésus, d’où tout dépend, risque de se débattre dans le vide.
En réponse, le Pape prend un parti, qui n’est en rien opposé à la raison et à la rigueur historique : "j’ai confiance dans les Évangiles".