Dans son dernier numéro :
"[…] La France va, dans les cinq prochaines semaines, élire un nouveau chef de l’État. Onze candidats sont en lice. Nul besoin de revenir, dans ces lignes, sur ce que l’Action française pense d’une élection qui, censée rompre avec le régime des partis et les puissances d’argent en dotant la France d’un monarque électif, a laissé ces mêmes partis et ces mêmes puissances financières reprendre la main. Il n’y a pas de bonne république : l’actuelle campagne électorale, qui voit les égouts déborder, nous en fournit une nouvelle preuve.
Toutefois, les patriotes n’ont pas le choix de l’abstention. Car si l’élection d’aucun des onze candidats ne peut satisfaire le pays, puisque, plus encore que les hommes, ce sont les institutions qui sont en cause, en revanche, il n’est pas indifférent à l’intérêt national, qui est notre seul guide, que l’un soit élu plutôt qu’un autre. Le Bien commun de la nation commande tout d’abord de faire barrage au premier tour aux deux candidats qui entendent poursuivre, voire accentuer la politique conduite par François Hollande, sous le quinquennat duquel la cohésion du pays s’est gravement détériorée sur les plans économique et social : augmentation du chômage, poursuite de la désindustrialisation, destruction de l’agriculture, attaques contre la famille, immigration galopante, terrorisme, communautarisme exacerbé. Or Macron avec la bénédiction du Medef, Hamon avec celle des “quartiers” veulent encore aggraver une situation déjà explosive, tout en continuant d’aller chercher leurs ordres auprès de la chancelière berlinoise ou des commissaires bruxellois. Quant à François Fillon, les affaires qui le concernent ont éclaté trop opportunément pour qu’elles influent sur notre refus de cautionner un candidat dont le conservatisme apparent dissimule mal un vrai opportunisme. Outre ses palinodies en matière économique et sociale, son refus de rompre avec l’Europe institutionnelle lui interdira toute véritable réforme de salut public.
Parce que, selon le mot du duc d’Orléans devenu la devise de l’Action française, tout ce qui est national est nôtre, « Frexit ! » est le mot d’ordre qui doit présider au choix de tout patriote. C’est pourquoi, considérant que seuls les peuples libres peuvent décider du sens qu’ils donnent à leur histoire, l’Action française appelle à voter, au premier tour, pour un des quatre candidats – Asselineau, Dupont-Aignan, Le Pen ou Mélenchon – qui se prononcent pour une dénonciation des traités européens existants, tout en privilégiant ceux qui envisagent clairement la sortie de l’Union européenne et le retour au franc. […]"