L’ADMD se déconsidère à Toulouse

"Pour faire un rapide bilan sur la conférence d'hier, je dois avouer que
j'ai bu du petit lait pendant une bonne partie de la session de Questions/Réponses.
Après un exposé – je dois bien le dire- très fort de Jean-Luc Romero,
je reste totalement opposé à ses idées même si je suis aussi convaincu
qu'il a un véritable charisme avec un discours très bien rôdé...ce qui
le rend d'autant plus dangereux !

Bref, discrètement disséminés dans
l'assistance, nous avons assisté à une séance de Q/R assez houleuse:
madame Catherine Lemorton, député socialiste de Haute-Garonne
signataire de la proposition de loi le 24-Nov dernier, n'a pas oublié
de bien rappeler que si elle partageait une partie des idées défendues
par l'ADMD, elle ne pouvait en aucun cas approuver la proposition de
loi telle que rédigée par l'ADMD; Jean-Luc Roméro qui lui avait
explicitement demandé la veille au soir de ne pas mentionner ce point
de désaccord (dixit la député devant toute l'assistance) est alors
devenu blafard. La réaction des membres de l'ADMD ne s'est pas faite
attendre; et leur président a eu bien du mal à les calmer …d'autant
plus que la délégation ADMD de Toulouse revendique bien plus que ce qui
était présenté dans le discours de JLR: le droit à toute personne de
demander l'assistance active à mourrir à tout moment, et ce sans aucune
considération médicale; en appelant un chat un chat "le droit au
suicide assisté".

JLR a du, en public, se confondre en
excuse auprès de Madame le député du manque de respect manifesté par
les membres présents de l'ADMD qui l'avaient huée sous prétexte qu'elle
ne partageait pas toutes leurs convictions. Elle s'est d'ailleurs dite
choquée par une telle attitude après qu'elle ait manifesté son soutien à
une partie des revendications de l'ADMD en signant le 24-Nov dernier ;
ce dont elle a du d'ailleurs s'expliquer auprès de camarades
socialistes qui ne la "reconnaissaient plus". Bref, je pense que dans
un joyeux chahut inespéré, l'ADMD a hier perdu un soutien à l'Assemblée.

Le
clou du "spectacle" fut l'intervention d'une femme médecin qui a eu
l'occasion de clôturer brillamment la séance de Q/R en se faisant
applaudir après un contre-témoignage à la pratique de l'euthanasie très
finement exposé (?! même si les applaudissements ne venaient que
d'une toute petite partie du public). Elle a d'ailleurs conclu son
intervention par la question suivante: "Pour avoir le choix [qui est le
leitmotiv de l'ADMD], ne faut-il pas être vivant?"

Voici
donc un petit retour d'une après-midi finalement fort amusante; je ne
parle bien sûr que de la séance très houleuse de Q/R où nous nous
sommes rendu compte que les militants pro-enthanasie n'avaient parfois
pas besoin d'opposant pour se discréditer auprès de leurs soutiens. Car
concernant l'exposé de JLR, il nous a fait froid dans le dos – tant par
son contenu que par la dangerosité du charisme de celui qui l'incarne.
Enfin, j'ai pu relever que JLR – mécontent de l'attitude irrespectueuse
des militants déçus par les propos de Madame LEMORTON – notait une
excellente coordination/organisation des (députés) opposants à
l'euthanasie, et que les militants avaient encore fort à apprendre
s'ils voulaient qu'on ne les prenne pas pour des intégristes de
l'euthanasie!

A quand la prochaine conférence de l'ADMD sur Toulouse?!"