Docteur en théologie, le père Brice de Malherbe est consulteur au Conseil Pontifical pour la Famille et codireteur du département «éthique médicale» du Collège des Bernardins à Paris. A propos de l'arrêt de la CEDH contre Vincent Lambert, il déclare au Figarovox :
"[…] L'Église catholique s'est penchée sur le dossier général de l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation des patients en état végétatif chronique il y a quelques années, indépendamment de l'affaire Lambert. Elle en est arrivée à la conclusion que, d'une manière habituelle, l'hydratation et l'alimentation était à maintenir pour de tels patients. Ceci rejoint notamment la position de l'association professionnelle France Traumatisme Crânien qui s'est prononcée dans ce sens. Le Conseil d'État y avait d'ailleurs fait allusion. Cette association rappelle que les patients en état pauci-relationnel ou en état végétatif chronique ne sont pas en fin de vie et que l'alimentation et l'hydratation font partie des soins de base qui leur sont dus. […]
Pour statuer, la Cour s'est appuyée sur la loi Leonetti en estimant qu'elle était suffisamment claire pour permettre aux médecins de répondre à cette situation difficile. Je pense, au contraire, que cette loi -qui par ailleurs est très bonne- possède une faille. D'une part en considérant de façon abusive que l'alimentation et l'hydratation relèvent d'un traitement par l'exposé des motifs, et d'autre part en ne distinguant pas assez les situations des malades qui sont en fin de vie et celles de ceux qui ne le sont pas. Ce flou juridique amène à des arrêts abusifs de l'alimentation et de l'hydratation.